desquamation
Élimination normale ou pathologique de la couche cornée de la peau.
La desquamation peut se faire de différentes manières, par petites squames très fines (desquamation pityriasiforme), par larges lambeaux (desquamation psoriasiforme, scarlatine) ou en un seul bloc ; on parle alors de squame-croûte.
Outre celui de la maladie en cause, le traitement repose sur les bains d'amidon et l'application d'excipients neutres.
désunion
Rupture d'une suture chirurgicale entre deux éléments anatomiques.
Une désunion est le plus souvent due à un mauvais état des tissus suturés, un excès de tension sur la suture ou une infection. La désunion d'une suture cutanée, immédiatement visible, ne présente pas de risque vital, à l'inverse de celle d'une suture intestinale (susceptible d'entraîner une péritonite, locale ou généralisée) ou vasculaire (présentant un risque d'hémorragie).
Le traitement (reprise chirurgicale, drainage) est d'une complexité variable selon les tissus concernés.
détartrage
Élimination du tartre des surfaces dentaires.
Le détartrage permet d'éviter les différentes nuisances causées par le tartre (dépôt de calcaire d'origine essentiellement salivaire) : développement de souches de bactéries, maladies et irritations de la gencive, coloration inesthétique liée à la consommation de colorants alimentaires et de tabac.
Il est réalisé à l'aide d'instruments à l'extrémité tranchante ou par des appareils ultrasoniques qui décollent le tartre sous l'effet de vibrations. Une fois le tartre éliminé, les surfaces détartrées sont repolies par application d'une pâte faiblement abrasive à l'aide d'une brossette ronde montée sur contre-angle.
détersion
Nettoyage d'une cicatrice ou d'une cavité naturelle à l'aide de produits détergents.
La détersion permet de faciliter la cicatrisation, qui serait sans elle très lente ou impossible. Elle consiste à retirer les dépôts fibreux, le pus, les sécrétions, les petits corps étrangers inclus dans une plaie cutanée. La détersion procède par application de produits (solutions, poudres, pommades, pâtes) ou de pansements imprégnés de ces produits. Les agents détergents sont des antiseptiques ou des enzymes détruisant les protéines constitutives des débris.
détoxication
Processus par lequel l'organisme inactive les substances toxiques d'origine interne ou externe.
La détoxication se produit essentiellement dans les cellules hépatiques. Elle consiste en réactions chimiques réalisées par des enzymes suivant deux mécanismes.
— Dans le premier, une substance est transformée en une autre moins toxique ou non toxique. Par exemple, le groupe amine venant de la dégradation des acides aminés est transformé en urée.
— Dans le second, une substance est transformée en une autre, parfois également toxique, mais plus facilement éliminable. Ainsi, un composé insoluble dans l'eau (tels certains médicaments, par exemple) est modifié pour devenir hydrosoluble, ce qui permet son élimination par les urines.
détresse respiratoire aiguë (syndrome de)
Forme particulière d'insuffisance respiratoire aiguë caractérisée par sa gravité et sa survenue rapide sur des poumons préalablement sains.
CAUSES
La cause peut être, chez l'adulte, une agression pulmonaire directe (infection pulmonaire, inhalation de gaz toxiques ou de liquides [vomissements, noyade], contusion pulmonaire) ou indirecte (traumatismes graves, états infectieux graves, choc infectieux, transfusions massives, etc.). Chez le nouveau-né, ce syndrome est le plus souvent dû à un manque de surfactant (liquide tapissant la surface interne des alvéoles pulmonaires) ; c'est la maladie des membranes hyalines.
Le mécanisme par lequel les lésions pulmonaires apparaissent est encore mal élucidé mais s'inscrit dans une réaction inflammatoire complexe faisant intervenir de nombreux facteurs cellulaires et sanguins.
SYMPTÔMES ET SIGNES
Le syndrome de détresse respiratoire aiguë se traduit par un œdème pulmonaire lésionnel, caractérisé par des opacités radiologiques pulmonaires diffuses bilatérales associées à une hypoxémie sévère (diminution importante de la concentration en oxygène du sang) ; celui-ci doit être distingué d'un œdème pulmonaire cardiogénique, révélateur d'une insuffisance cardiaque gauche.
Les signes d'insuffisance respiratoire aiguë (respiration accélérée et difficile) sont souvent intriqués avec ceux de la maladie en cause.
TRAITEMENT ET PRONOSTIC
Le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë est celui de la maladie en cause. Il repose par ailleurs sur la ventilation artificielle, dans l'attente de la récupération pulmonaire. Le pronostic dépend largement de l'origine du syndrome, du terrain sur lequel il survient, des défaillances viscérales associées et de sa gravité après quelques jours d'évolution. Le risque est de voir se développer chez le malade, tandis que les lésions initiales et l'œdème régressent, une fibrose pulmonaire cicatricielle parfois irréductible, se traduisant par la persistance d'un certain degré d'insuffisance respiratoire. Le taux de survie dépend de la maladie en cause et du terrain, allant de 60 % (dans le cas, par exemple, d'un traumatisme), à 20 % chez un sujet immunodéprimé.
deuil
État de choc émotionnel provoqué par la perte d'un être cher.
Le décès d'un proche provoque habituellement une réaction de désarroi (tristesse, douleur morale, difficulté à se reporter sur un nouvel objet d'amour) considérée comme normale et que les rites sociaux contribuent à apaiser. Normalement, le sujet surmonte sa détresse en procédant à un travail psychique, dit travail de deuil, qui consiste à se détacher affectivement de l'être perdu tout en préservant son souvenir.
Lorsque la nature et la durée des symptômes se révèlent disproportionnées (dépression et anxiété persistantes, délire, tentative de suicide), on parle de deuil pathologique. Celui-ci peut révéler un problème psychique sous-jacent (trouble de la personnalité). L'absence de deuil chez une personne peut être naturelle, et doit être considérée au regard de ses relations avec le défunt. Cet état est cependant parfois pathologique, (trouble psychotique grave, trouble majeur de l'humeur ou de la personnalité).
« Faire son deuil » est devenu une expression populaire. Ne pas pouvoir faire son deuil signifie qu'il existe un obstacle lié à un contexte exceptionnel (catastrophe naturelle, accident, meurtre, etc.).
Les psychanalystes allemand, Karl Abraham (1912), et autrichien, Sigmund Freud (1916) ont établi un lien entre le deuil et la mélancolie (dépression majeure, mettant en jeu le pronostic vital) : dans les deux cas, le patient s'identifierait à un objet imaginaire aimé et détruit par sa faute, dont il expierait inconsciemment la perte.