Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

spondylite

Inflammation d'une vertèbre.

   La spondylite est en fait une ostéomyélite vertébrale. Elle est très souvent associée à une inflammation du disque intervertébral adjacent : on parle alors de spondylodiscite.

DIFFÉRENTS TYPES DE SPONDYLITE

Il en existe deux.

— La spondylite septique peut être due à une infection osseuse bactérienne (tuberculose, brucellose, staphylococcie), parasitaire (échinococcose) ou mycosique.

— La spondylite aseptique, c'est-à-dire non infectieuse, peut survenir dans le cadre d'une spondylarthrite ankylosante ou d'un syndrome S.A.P.H.O. (synovite-acné-pustulose-hyperostose-ostéite).

SYMPTÔMES ET SIGNES

— La spondylite septique se traduit par des douleurs si vives qu'elles empêchent le malade de marcher. En l'absence de traitement, elle peut être mortelle (septicémie).

— La spondylite aseptique, beaucoup moins grave, se traduit par des douleurs lombaires moins violentes.

TRAITEMENT

Le traitement d'une spondylite est fonction de sa cause : antibiothérapie de longue durée en cas d'infection ; anti-inflammatoires, le plus souvent non stéroïdiens, en cas de spondylite aseptique. Une immobilisation du rachis (repos au lit, puis port d'un corset) est indispensable, surtout en cas de spondylite septique.

spondylodiscite

Inflammation simultanée d'un disque intervertébral et des vertèbres adjacentes, le plus souvent d'origine infectieuse.

CAUSES

Une spondylodiscite peut être d'origine infectieuse, due au passage de germes dans le sang au cours d'une septicémie, d'une infection dentaire, cutanée, intestinale, tuberculeuse, ou encore au cours d'une contamination survenue lors d'une intervention chirurgicale, par exemple pour une hernie discale, ou à l'occasion d'une injection médicamenteuse intradiscale.

   Plus rarement, une spondylodiscite est d'origine non infectieuse, liée à une spondylarthropathie ou à un syndrome S.A.P.H.O. (synovite-acné-pustulose-hyperostose-ostéite).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Dans sa forme habituelle, une spondylodiscite entraîne de vives douleurs rachidiennes qui, très vite, empêchent le malade de se déplacer et s'accompagnent de fièvre et de frissons. Son diagnostic repose sur la scintigraphie osseuse et surtout sur l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), la radiographie classique étant souvent normale au début de la maladie. La mise en évidence du germe responsable peut se faire par hémoculture en cas de septicémie ou par ponction-biopsie du disque intervertébral, le trajet de l'aiguille étant guidé radiologiquement sur écran.

TRAITEMENT

Le traitement repose sur l'immobilisation plâtrée pendant 6 semaines environ et sur une antibiothérapie suivie pendant 3 mois en cas de germe banal, pendant 12 à 18 mois en cas de tuberculose. Une raideur rachidienne peut subsister au niveau du disque intervertébral infecté.

spondylolisthésis

Glissement vers l'avant d'une vertèbre par rapport à la vertèbre sous-jacente, affectant le plus souvent les vertèbres lombaires inférieures, notamment la 5e, qui glisse alors sur le sacrum.

CAUSES

Un spondylolisthésis peut être consécutif à une spondylolyse (rupture entre le corps et l'arc postérieur de la vertèbre), à une détérioration progressive de la vertèbre et de son disque, à un traumatisme ou à une infection (mal de Pott).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

L'atteinte est souvent latente, découverte fortuitement à la radiographie. Dans certaines conditions, en particulier en position debout prolongée (piétinement), des douleurs lombaires peuvent apparaître et devenir progressivement permanentes. Elles peuvent aussi s'accompagner d'une sciatique due à l'étirement des racines nerveuses lombaires. Seul l'examen radiographique permet de confirmer le diagnostic et de mesurer l'importance du déplacement vertébral.

TRAITEMENT

Lorsque le spondylolisthésis n'entraîne aucune douleur, l'abstention thérapeutique est de règle. Dans les autres cas, son traitement comprend le repos au lit, associé à la prise d'analgésiques et d'anti-inflammatoires. En dehors des crises aiguës de lombosciatique, on prescrit une gymnastique de rééducation vertébrale et le port d'un lombostat. Quand ce traitement s'avère inefficace, on peut recourir à l'arthrodèse du rachis lombaire, intervention chirurgicale consistant à solidariser la vertèbre déplacée aux vertèbres sus et sous-jacentes ; parfois, on tente de réduire auparavant le déplacement, cette manœuvre comportant cependant un risque neurologique (impuissance chez l'homme, troubles sphinctériens).

spondylolyse

Rupture entre le corps d'une vertèbre et son arc postérieur, survenant au niveau d'une portion rétrécie appelée isthme vertébral.

   La spondylolyse siège en général à la hauteur de la 5e vertèbre lombaire. Elle atteint le plus souvent les personnes âgées souffrant d'arthrose lombaire, mais elle peut aussi s'observer chez un sujet jeune présentant une insuffisance ou une absence d'ossification de l'isthme vertébral ou, plus rarement, apparaître après un traumatisme ayant entraîné une fracture.

   Le risque d'une spondylolyse est un glissement vers l'avant de la vertèbre, appelé spondylolisthésis.

sporadique

Qualifie une maladie qui touche seulement quelques individus au sein d'une population, cas par cas, sans qu'il se forme une chaîne de transmission continue.

spore

Élément de résistance de certaines bactéries ou élément reproducteur de certains organismes inférieurs, susceptible de se disséminer.

   La spore est l'organisme de résistance de bactéries telles que Bacillus anthracis (agent du charbon). La spore est aussi un élément reproducteur des protozoaires, de certains végétaux marins (algues, par exemple) et terrestres (fougères, par exemple), et des champignons. Diverses mycoses peuvent être contractées par l'inhalation de spores présentes dans le milieu extérieur : la coccidioïdomycose, l'histoplasmose, la blastomycose, la mucormycose, etc. Les levures sont des formes particulières de spores ; certains champignons peuvent aussi se développer dans l'organisme sous forme de levures (candida, par exemple).

sporotrichose

Maladie chronique due à un champignon microscopique appelé Sporotrix schenkii.

   Sporotrix schenkii est présent dans le sol et les débris végétaux. La sporotrichose sévit sur toute la surface du globe ; elle est actuellement endémique en Amérique centrale, en Afrique du Sud et au Japon, rare en France. Cette mycose se contracte souvent à l'occasion d'un traumatisme mineur : le champignon est inoculé lors d'une piqûre par une épine ou lors d'une blessure par un morceau de bois.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Il existe deux formes cliniques : une forme primaire, correspondant au développement d'une lésion à partir du site d'inoculation, et une forme secondaire, due à la dissémination du champignon dans l'organisme par voie sanguine et lymphatique. Les formes primaires sont essentiellement cutanées et cutanéomuqueuses, plus rarement pulmonaires, oculaires, osseuses ou articulaires. Elles se traduisent par l'apparition, en quelques jours ou en quelques mois, de nodules indolores évoluant en ulcérations douloureuses.

   Ces lésions siègent sur les parties découvertes du corps. Les ulcérations se nécrosent (chancre sporotrichosique), ce phénomène s'accompagnant d'une dissémination lymphatique du germe.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement des formes cutanées de la sporotrichose repose sur l'administration d'iodure de potassium. Les antifongiques par voie orale ou en perfusion sont généralement réservés aux cas de dissémination par voie lymphatique et aux formes secondaires. Le pronostic est bon.