Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

maladies transmises par les insectes

Maladies infectieuses transmises à l'homme par l'intermédiaire des insectes.

   Les insectes sont des arthropodes à 6 pattes ; ils sont à distinguer des arachnides (tiques, acariens, araignées, scorpions), qui sont des arthropodes à 8 pattes.

MODES DE CONTAMINATION

Certains insectes parasitent l'homme, comme le pou, le morpion ou la puce-chique ; d'autres piquent, entraînant des démangeaisons temporaires ou induisant, plus rarement, des réactions allergiques (insectes hyménoptères comme l'abeille ou la guêpe).

   Dans la transmission des maladies infectieuses, les insectes jouent le plus souvent le rôle de vecteur, transportant les agents infectieux, dans ou sur leur corps, d'un individu à un autre. Certains sont des réservoirs, leur organisme, notamment pour la fièvre jaune, assurant sur une longue durée la survie d'un agent pathogène.

   Les maladies sont le plus souvent transmises lors de la piqûre de l'insecte, qui régurgite de la salive infectante, ou par ses déjections, qui pénètrent à travers une excoriation cutanée due à une piqûre, ou par simple portage de l'agent infectieux.

DIFFÉRENTS TYPES DE MALADIE

Les insectes transmettent des arboviroses (maladies à virus dites arthropod-born), comme la fièvre jaune ou la dengue (moustiques), des maladies à bactéries, comme la peste (puces), des maladies à rickettsies, comme le typhus (poux et puces), des maladies à protozoaires (parasites monocellulaires), comme le paludisme, la trypanosomose africaine (maladie du sommeil), la trypanosomose américaine (maladie de Chagas) ou la leishmaniose (moustiques, mouches tsé-tsé, punaises, phlébotomes), ou des filarioses (maladies causées par des vers parasites, les filaires), comme la loase, l'onchocercose ou la filariose lymphatique (taons, simulies, moustiques). La borréliose à pou (fièvre récurrente) est transmise lors de l'écrasement d'un pou, non par sa piqûre.

PRÉVENTION

La lutte contre les insectes (utilisation de répulsifs insectifuges, de moustiquaires), la protection des aliments, le port de vêtements appropriés font partie des mesures d'hygiène préventive. Dans certains cas (typhus, peste), ces mesures sont capables de faire disparaître la maladie. Elles doivent parfois être complétées par d'autres : lutte contre les animaux réservoirs (dératisation) ou vecteurs (moustiques). Dans les régions où sévit le paludisme, la prise de médicaments antipaludiques est, en outre, indispensable.

Voir : piqûre. 

maladies transmises par les mollusques

Altérations de la santé causées directement ou indirectement par les mollusques.

   Les mollusques peuvent transmettre différents types de maladie. L'ingestion de mollusques contenant un agent pathogène (bactérie, virus, parasite) est susceptible, dans certains cas, de provoquer une maladie infectieuse.
— Les maladies infectieuses non parasitaires sont transmises par ingestion de mollusques d'eau douce ou de mer (comme les huîtres ou les moules). Ces animaux, qui se mangent crus ou cuits, sont susceptibles de retenir des particules diverses, des bactéries et des virus – en particulier ceux se nourrissant par filtration d'eau environnante (jusqu'à 300 litres par jour pour une huître). Le virus de l'hépatite A (et sans doute de l'hépatite E), ceux de Norwalk et des gastro-entérites infectieuses, ainsi que les bactéries de genre Vibrio (agent du choléra), salmonelles, shigelles ou colibacilles sont le plus fréquemment en cause.
— Les maladies parasitaires transmises par les mollusques n'atteignent l'homme par voie alimentaire directe (ingestion d'un mollusque infesté par un parasite) que dans un cas : celui de l'angiostrongylose, méningite parasitaire bénigne transmise par l'achatine. Ce mollusque terrestre de grande taille sert d'hôte intermédiaire à un ver du genre Angiostrongylus (c'est-à-dire qu'il héberge le parasite dans son organisme).

   Les mollusques sont cependant indirectement responsables d'autres maladies parasitaires ; en effet, ils contribuent au développement de parasites en leur servant d'hôte intermédiaire : les parasites se transmettent à l'homme lorsqu'il se baigne (bilharzioses), boit ou consomme crus certains animaux ou certaines plantes aquatiques (distomatoses).

SYMPTÔMES, SIGNES ET TRAITEMENT

Ils varient en fonction des maladies transmises, dont l'éventail est large. Les divers agents en cause peuvent provoquer une diarrhée, parfois accompagnée d'une fièvre.

   Le traitement des infections bactériennes peut nécessiter la prescription d'antibiotiques ; les maladies d'origine virale ne comportent pas de thérapeutique spécifique. Les maladies parasitaires sont traitées par des médicaments spécifiques à chacune.

PRÉVENTION

— La prévention des maladies infectieuses non parasitaires repose sur le respect des conseils d'hygiène publique (interdiction de pêche et de consommation, retrait de la vente), qui doivent être scrupuleusement suivis lorsqu'ils sont édictés. Il faut éviter de pêcher soi-même des mollusques dont les qualités sanitaires ne sont pas garanties.

   La fraîcheur des mollusques et leur conservation (respect de la chaîne du froid) sont importantes pour éviter la multiplication des bactéries et réduire les risques de contamination.

   Une bonne cuisson des mollusques, et en particulier des moules, est indispensable avant consommation. En effet, les moules sécrètent des toxines qui leur sont propres, les mytilotoxines, qui peuvent être responsables de paralysies mais sont détruites sous l'influence de la chaleur lors de la cuisson.

— La prévention des maladies parasitaires transmises par les mollusques s'appuie sur l'hygiène alimentaire (individuelle et publique), l'apport d'eau potable et l'évacuation des eaux polluées, ainsi que sur l'abstinence de baignade dans les eaux douces infectées.

   La lutte chimique contre les mollusques se heurte à de nombreuses difficultés pratiques et psychologiques : les molluscicides (substances destinées à tuer les mollusques) destinés à traiter les étendues d'eau, dans les pays en développement notamment, ne doivent être toxiques ni pour l'homme ni pour d'autres animaux que les mollusques. Il est difficile de les répandre dans tous les points d'eau utilisés et ils sont peu appréciés des populations.

   La lutte biologique utilise l'introduction dans l'eau de gros mollusques qui mangent les espèces vectrices (celles qui hébergent les parasites). L'élevage de canards, qui se nourrissent en partie d'escargots, est aussi un moyen de lutter contre les mollusques terrestres et aquatiques.

   Dans les pays en développement, le fait de cimenter les canaux d'irrigation permet la raréfaction des herbes nécessaires à l'existence des mollusques, qui s'y accrochent et s'en nourrissent.

Les mollusques hôtes intermédiaires

Les mollusques hébergent dans leur organisme des parasites qui s'y multiplient, s'y transforment, quittent le corps du mollusque et nagent dans l'eau. Certaines formes du parasite sont ensuite prêtes à infester directement l'homme par voie cutanée, comme les bilharzies, responsables des bilharzioses ; d'autres, comme dans le cas des distomatoses, doivent auparavant séjourner dans l'organisme d'un autre animal ou se fixer sur une plante aquatique.