Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

observance thérapeutique

Façon dont un patient suit, ou ne suit pas, les prescriptions médicales et coopère à son traitement.

   L'inobservance des traitements prescrits peut être la cause de leur inefficacité ou d'une rechute de la pathologie. Elle est parfois en rapport avec les contraintes du traitement ou avec ses effets secondaires, indépendamment de la volonté du médecin, qu'il y a lieu de prévenir dans ce cas.

obsession

Idée répétitive et menaçante, s'imposant de façon incoercible à la conscience du sujet, bien que celui-ci en reconnaisse le caractère irrationnel.

   Actuellement, les obsessions font partie des T.O.C. (troubles obsessionnels compulsifs), terme qui remplace celui de « névrose obsessionnelle ». Les troubles obsessionnels font partie des troubles anxieux.

   Les thèmes de l'obsession peuvent être religieux (blasphème), moraux (doutes, scrupules), corporels (hantise de la saleté, des microbes) ou parfois plus abstraits (vérifications incessantes et futiles, manie de compter, souci de la symétrie). Le sujet lutte avec angoisse pour chasser son obsession, souvent au moyen de rites conjuratoires (geste à accomplir, formule à réciter, etc.).

   On décrit deux types d'obsession : les obsessions phobiques, déclenchées à la seule idée d'un objet ou d'une situation donnés, et les obsessions impulsives, se manifestant par la peur de commettre un acte antisocial (le passage à l'acte étant cependant exceptionnel). L'obsession est le principal symptôme de la névrose obsessionnelle, mais un tel phénomène s'observe également au cours des dépressions, de la psychasthénie, de l'évolution des psychoses. Son traitement est essentiellement psychothérapique, la prise de médicaments psychotropes risquant à son tour d'induire un comportement obsessionnel débouchant sur une pharmacomanie.

obstétrique

Branche de la médecine qui prend en charge la grossesse, l'accouchement et les suites de couches.

   L'obstétrique comprend l'étude anatomique, physiologique et pathologique de l'appareil génital de la femme durant la grossesse, ainsi que l'étude du développement de l'embryon (embryologie) puis du fœtus (fœtologie). Avec la pédiatrie, l'obstétrique recouvre également l'étude du développement normal ou pathologique du nouveau-né. Médecins spécialistes, les obstétriciens, pratiquent en général simultanément l'obstétrique et la gynécologie chirurgicale et médicale.

obstruction

Engorgement d'un conduit naturel : digestif, urinaire ou vasculaire.

   On distingue deux types d'obstruction.

— Les obstructions extrinsèques sont dues à une affection des tissus voisins du conduit (tumeur, infection aiguë, fibrose) comprimant ou enserrant celui-ci.

— Les obstructions intrinsèques sont dues à un obstacle bloqué à l'intérieur du conduit ou développé sur sa paroi : tumeurs digestives et urinaires ; calculs urinaires ; caillots dans les veines ; caillots et plaques graisseuses d'athérome dans les artères.

   Les principales conséquences des mécanismes obstructifs sont l'occlusion intestinale, la colique néphrétique, l'ischémie aiguë (interruption complète de la circulation artérielle provoquant une dévascularisation des tissus). Une fois le siège de l'obstruction localisé à l'aide d'examens (radiologiques, notamment), on procède à une désobstruction, soit chirurgicale, soit instrumentale, sous contrôle radiologique.

obturation dentaire

Insertion d'un matériau dans une cavité dentaire.

Obturation endodontique

Ce procédé permet de fermer de façon étanche et durable le canal dentaire, après l'avoir nettoyé, à l'aide d'un film de ciment à base d'eugénol-oxyde de zinc associé à de la gutta-percha.

Obturation coronaire

Ce procédé vise à rendre sa forme normale à une dent traitée pour une carie ou pour une fracture. Lorsque la restauration de la dent est réalisée directement, le matériau d'obturation peut être métallique (amalgame : on parle alors de plombage) ou organominéral (composite, verre ionomère) ; malléable lors de son insertion, il acquiert ensuite sa dureté finale. Il est aussi possible d'utiliser un matériau d'obturation non malléable (or, céramique) : dans ce cas, on parle d'inlay ou d'onlay dentaire. Préparé en laboratoire à partir d'une empreinte de la dent taillée, celui-ci est ensuite collé ou scellé.

   La longévité des obturations coronaires dépend de l'étendue de la lésion, de l'hygiène dentaire, du matériau choisi et de la façon dont celui-ci est sollicité quotidiennement lors de la mastication.

occlusion de l'œil

Oblitération de l'œil ou obstruction d'une ouverture ou d'un vaisseau de cet organe.

   Les occlusions de l'œil peuvent être pathologiques – occlusions des artères ou des veines de la rétine – ou thérapeutiques.

Occlusion artérielle rétinienne

C'est un arrêt de la circulation dans l'artère centrale de la rétine ou dans l'une de ses branches de division.

CAUSES

Cette occlusion est due le plus souvent à la présence, sur la paroi interne d'une artère à destinée céphalique (artère carotide primitive ou interne, aorte thoracique, etc.), d'une plaque d'athérome (dépôt graisseux), favorisée par le diabète, l'hypertension artérielle ou un taux élevé de lipides dans le sang. Un fragment de plaque détaché (ou embole) est alors parfois entraîné par la circulation et obture brusquement l'artère centrale de la rétine. Une embolie peut également se produire dans certaines affections cardiaques (valvulopathie mitrale, fibrillation auriculaire). Plus rarement, la maladie de Horton (inflammation d'une ou des deux artères temporales), qui touche les personnes âgées, peut être responsable d'une occlusion de l'artère rétinienne.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un sujet atteint d'occlusion artérielle de la rétine perd brutalement la vue d'un œil, en quelques secondes. Si l'occlusion touche une branche de l'artère, la perte de la vue est partielle et correspond à la portion de rétine atteinte. Cette perte de la vision est parfois précédée d'épisodes identiques mais brefs. L'occlusion ne provoque aucune douleur ; il n'y a pas de modification de l'aspect extérieur de l'œil, si ce n'est une dilatation de la pupille, qui ne réagit pas à la lumière.

DIAGNOSTIC

L'examen du fond d'œil décèle sur la rétine un œdème blanc, sur lequel ressort la tache rouge de la macula. Les artères sont filiformes.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement est urgent car, en quelques heures, l'occlusion de l'artère centrale de la rétine entraîne la cécité définitive du côté atteint. Le traitement d'une occlusion artérielle rétinienne due à une embolie consiste en l'administration de médicaments vasodilatateurs et anticoagulants par voie générale. La maladie de Horton nécessite un traitement par les corticostéroïdes.

   Malgré la rapide mise en œuvre du traitement, la vue demeure souvent définitivement perdue.

Occlusion veineuse rétinienne

C'est un arrêt de la circulation dans la veine centrale de la rétine ou dans l'une de ses branches.

CAUSES ET SYMPTÔMES

L'occlusion veineuse rétinienne a pour causes les plus fréquentes l'hypertension artérielle, l'artériosclérose, la thrombose veineuse.

   Le sujet constate une baisse rapide et plus ou moins importante de la vision d'un œil. Aucun autre signe n'est décelable.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

L'examen du fond d'œil révèle de nombreuses hémorragies disséminées sur toute la rétine avec des veines dilatées et, parfois, de petites taches blanches à contours flous, signes d'ischémie rétinienne (diminution importante de l'irrigation sanguine). L'angiographie oculaire précise si l'occlusion est de type ischémique (arrêt de la circulation sanguine) ou œdémateux. Selon les cas, un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire peut prévenir l'extension de l'altération visuelle du côté atteint. Cette thérapeutique doit être associée au traitement de la cause de l'occlusion. La vue n'est cependant presque jamais totalement retrouvée.

Occlusion thérapeutique

L'occlusion oculaire est l'opération qui consiste à couvrir un œil pour obliger l'autre à " travailler ", en cas d'amblyopie (perte partielle ou relative de la vision d'un œil). Cette occlusion thérapeutique d'un œil s'adresse aux enfants de moins de 6 ans et donne de bons résultats lorsqu'elle est suivie pendant toute la durée du traitement (plusieurs mois). Elle peut être aussi utilisée pour éliminer une des images, en cas de diplopie (perception dédoublée d'un objet).