Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

aveugle

Personne privée de la vue et, plus précisément, personne empêchée par une baisse de l'acuité visuelle (égale ou inférieure à 1/20) de poursuivre son travail habituel (définition de l'Association internationale de prophylaxie de la cécité, New Delhi, 1969).

Synonyme : non-voyant.

Voir : cécité.

avitaminose

Ensemble des phénomènes pathologiques dus à une carence en une ou plusieurs vitamines.

   Devenues rares dans les pays occidentaux, les avitaminoses se rencontrent essentiellement dans les pays en voie de développement. Elles peuvent être dues à une carence des apports alimentaires, à une absorption digestive insuffisante ou à une utilisation déficiente par l'organisme de ces vitamines.

— L'avitaminose A se révèle principalement par des manifestations oculaires : héméralopie (affaiblissement ou perte de la vision dans l'obscurité) et xérophtalmie (diminution de la transparence de la cornée).

— L'avitaminose B1 a pour expression majeure le béribéri.

— L'avitaminose B2, ou ariboflavinose, entraîne des troubles oculaires (baisse d'acuité visuelle, photophobie par sensibilité anormale à la lumière) et des lésions cutanéomuqueuses (gerçures des lèvres).

— L'avitaminose B6 a des manifestations multiples et bien connues chez l'animal, mais il n'existe pas, en pathologie humaine, d'avitaminose B6 caractérisée.

— L'avitaminose B12 n'existe pas à proprement parler, mais une affection, la maladie de Biermer, est caractérisée par l'absence d'absorption de la vitamine B12 par suite d'une altération de la muqueuse gastrique.

— L'avitaminose C confirmée entraîne le scorbut et, chez le nourrisson, la maladie de Barlow.

— L'avitaminose D a pour conséquence un rachitisme chez l'enfant, une ostéomalacie (affection caractérisée par un ramollissement des os) chez l'adulte et, à tout âge et en certaines circonstances, une tétanie.

— L'avitaminose K, enfin, entraîne des phénomènes hémorragiques.

— L'avitaminose PP entraîne la pellagre.

avivement

Grattage chirurgical d'un tissu malade afin d'obtenir une zone saine sous-jacente.

   Un avivement se pratique surtout sur des tissus mous tels que les muscles ou la peau, avant une greffe cutanée, ou sur un os avant réparation ou ostéosynthèse.

avortement

Interruption prématurée de la grossesse.

   Dans l'usage courant, le mot avortement est employé comme synonyme d'interruption volontaire de grossesse (I.V.G.), tandis que l'expression fausse couche désigne un avortement spontané. Par ailleurs, on appelle avortement thérapeutique une interruption de grossesse provoquée pour raisons médicales.

Avortement spontané

C'est la perte non provoquée du fœtus avant le 180e jour de gestation. On l'appelle, couramment, fausse couche.

   En raison des progrès de la réanimation néonatale, l'Organisation mondiale de la santé préconise de définir l'avortement comme l'expulsion de « produits ovulaires » pesant moins de 500 grammes et avant 22 semaines d'aménorrhée. L'avortement spontané accidentel et isolé se distingue des avortements spontanés à répétition, aux causes multiples, qui posent de nombreux problèmes de diagnostic et de traitement.

FRÉQUENCE

Les avortements spontanés représentent de 10 à 20 % des interruptions de grossesse (les chiffres sont incertains, car certaines femmes ne s'en rendent pas compte et d'autres ne consultent pas le médecin). Les avortements de ce type ont généralement lieu dans les dix premières semaines suivant la fécondation.

CAUSES

Elles doivent être déterminées afin de mettre en œuvre le traitement approprié.

— Les causes maternelles regroupent les causes génitales (hypoplasie ou malformations utérines, synéchies, salpingite, fibrome et tumeur de l'utérus, béance du col utérin) ; les causes hormonales (insuffisance en œstrogènes ou progestérone, insuffisance hormonale globale, hypothyroïdie, excès d'androgènes) ; les causes générales (carence alimentaire, intoxication, maladie infectieuse, diabète, syphilis, traumatismes divers). Seuls les avortements répétés justifient de longues investigations, mais la recherche de la cause de l'avortement doit néanmoins être menée conjointement au traitement.

— Les causes ovulaires correspondent à des anomalies fœtales et représentent environ 70 % des fausses couches. Ces facteurs agissent surtout pendant le premier trimestre de la grossesse et provoquent la mort embryonnaire avant expulsion. Grossesses multiples et hydramnios (excès de liquide amniotique) font partie des causes ovulaires au deuxième trimestre.

SYMPTÔMES ET SIGNES

En début de grossesse, les signes d'une menace d'avortement consistent en des métrorragies (petites pertes de sang rouge) indolores ; des coliques s'y associent parfois. Le repos absolu au lit, accompagné d'un traitement médical (hormones, antispasmodiques), se révèle le meilleur moyen de lutter contre ces menaces d'avortement. L'échographie permet de vérifier le lieu d'implantation de l'embryon (afin d'éliminer une grossesse extra-utérine) ; en cas de béance du col utérin, la prévention appelle un cerclage de l'utérus et le repos total.

   En revanche, l'augmentation croissante des pertes sanguines et des douleurs, accompagnées de l'ouverture du col, annonce l'avortement proprement dit. L'avortement est dit complet lorsque le contenu de la cavité utérine est expulsé ; il ne nécessite aucun traitement particulier. En revanche, s'il y a rétention placentaire dans la cavité utérine, hémorragie et infection locale sont à craindre. Un examen (évacuation utérine) en milieu hospitalier est indispensable.

TRAITEMENT

Une aspiration ou un curetage peut être pratiqué sous anesthésie générale ou péridurale afin d'assurer la vacuité utérine ; des antibiotiques sont prescrits immédiatement pour prévenir une éventuelle infection. La cause de l'avortement est immédiatement recherchée afin de pouvoir, le cas échéant, mettre en place un traitement permettant d'éviter un nouvel avortement.

Avortement provoqué

On distingue l'avortement provoqué (motif thérapeutique) et l'avortement volontaire (situation de détresse).

AVORTEMENT PROVOQUÉ POUR MOTIF THÉRAPEUTIQUE

Il peut se pratiquer à tout terme de la grossesse, sur demande des deux parents ou d'un seul, si la vie de la mère est en danger (insuffisances cardiaque, respiratoire ou rénale, cancer, etc.) ou si l'enfant à naître risque fortement d'être atteint d'une affection particulièrement grave et incurable. Des examens appropriés permettent de vérifier les présomptions d'atteinte fœtale (échographie, imagerie fœtale, biopsie des villosités choriales, amniocentèse, sérodiagnostics sanguins).

   Toute demande d'interruption médicale de grossesse (I.M.G.) pour cause fœtale doit être validée par un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal dont les activités sont réglementées. La réalisation de l'I.M.G. est prise en charge par une équipe spécialisée qui fournira un soutien psychologique.

AVORTEMENT POUR SITUATION DE DÉTRESSE

Il est légal jusqu'à la 15e semaine d'aménorrhée après information et entretien avec une équipe spécialisée.

   Il est pratiqué sous anesthésie locale ou générale, par aspiration endo-utérine. L'aspiration peut être remplacée jusqu'au 49e jour d'aménorrhée par un traitement associant la mifépristone (RU 486) et un dérivé des prostaglandines, administré de 36 à 48 heures après la prise de mifépristone. Ces produits sont contre-indiqués en cas de tabagisme régulier ou d'autres facteurs de risque cardiovasculaire (hyperlipidémie, diabète). Une contraception est ensuite conseillée.

Voir : interruption volontaire de grossesse, stérilité.