Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

soins palliatifs

Ensemble des actions destinées à atténuer les symptômes d'une maladie dont, en particulier, la douleur qu'elle provoque, sans cependant la guérir.

   Les soins palliatifs sont notamment dispensés aux malades pendant la phase terminale d'une maladie incurable. Outre les cancers, les maladies le plus souvent prises en charge par les unités de soins palliatifs sont les maladies neurologiques dégénératives (sclérose latérale amyotrophique, chorée de Huntington) et le sida.
— Les soins physiques ont pour but d'assurer la fonction respiratoire, d'éviter la déshydratation et la survenue d'escarres (ulcérations de la peau qui atteignent les zones d'appui chez les malades immobilisés) et d'infections urinaires, de prévenir les nausées et les vomissements, et de lutter contre la douleur. Ils consistent à donner des soins d'hygiène, à changer le malade de position, à lui administrer des médicaments et, éventuellement, à pratiquer des interventions chirurgicales de confort. La lutte contre la douleur intense et continuelle que provoquent, par exemple, certains cancers en phase terminale repose sur l'administration d'analgésiques majeurs (opiacés), parfois administrés sur demande par petites doses intrarachidiennes (dans le liquide cérébrospinal). Le blocage chirurgical, par section d'un ou de plusieurs nerfs, de l'influx nerveux qui transmet la douleur peut également être envisagé.
— L'accompagnement psychologique permet de lutter contre l'anxiété, la dépression, la peur, la colère ou le regret liés à l'approche de la mort, ou contre la honte causée par le sentiment d'impuissance ou de déchéance.

SURVEILLANCE

Les soins palliatifs peuvent être donnés dans des unités spécialisées, lorsqu'il en existe, lorsque l'état du malade nécessite l'emploi de techniques lourdes ou une surveillance constante, mais aussi à domicile, par un personnel formé à cet effet, et en collaboration étroite avec la famille et le médecin traitant.

solarium

Établissement de traitement de certaines affections par héliothérapie (par la lumière solaire).

   Le traitement de certains psoriasis, par exemple, se déroule en solarium (cures de la mer Morte, entre autres, associant des bains fortement salés à une exposition contrôlée aux rayons ultraviolets A).

soleil (maladies provoquées par l'exposition au)

Toute affection, le plus souvent cutanée, survenant après une exposition aux rayons solaires.

Voir : érythème solaire, cancer de la peau, photodermatose, ultraviolet.

soluté

Substance contenue à l'état dissous dans une solution.

solution

Liquide contenant un corps à l'état dissous.

   Une solution est dite vraie ou cristalline si elle constitue un ensemble homogène : le corps dissous (sucre, sel), divisé autant qu'il est possible jusqu'à l'état de molécules ou d'ions, semble avoir disparu dans le solvant (eau, alcool). En revanche, une solution est dite colloïdale si le corps dissous s'agglomère pour former des particules plus grosses, appelées micelles, visibles avec certains microscopes (ultramicroscopes) et ne traversant pas certains filtres aux pores très fins (membranes dialysantes).

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Certains médicaments sont administrés sous forme de solutions (aqueuses, huileuses, etc.). Celles-ci peuvent être buvables, injectables, applicables sur la peau, utilisables comme collyre, etc.

somathormone

Hormone sécrétée par l'antéhypophyse (lobe antérieur de l'hypophyse, glande située à la base du cerveau), qui assure la croissance des os longs et intervient dans le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines.

Synonymes : hormone de croissance, hormone somatotrope.
En anglais, growth hormone (GH).

STRUCTURE ET PHYSIOLOGIE

La somathormone est un polypeptide présentant d'importantes analogies avec la prolactine. Sa sécrétion est stimulée par des facteurs divers tels que l'hypoglycémie (diminution du taux de glucose dans le sang), le stress (infection aiguë, choc psychologique, intervention chirurgicale) ou l'effort, tandis qu'elle est freinée par l'hyperglycémie (augmentation du taux de glucose dans le sang). Dans le foie, la somathormone provoque en particulier la synthèse de somatomédine C. Le dosage de celle-ci dans le sang témoigne de l'activité biologique de la somathormone.

PATHOLOGIE

En cas de maladie hypophysaire ou hypothalamique, un déficit en somathormone survient parfois ; chez l'enfant, il se traduit par une petite taille ; chez l'adulte, il se manifeste par une déminéralisation osseuse. Il peut être compensé par des injections intramusculaires quotidiennes de somathormone de synthèse. En revanche, une sécrétion excessive de somathormone due à un adénome (tumeur bénigne) de l'hypophyse entraîne une acromégalie (développement exagéré des os de la face et des extrémités des membres) chez l'adulte et un gigantisme chez l'enfant.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La somathormone est utilisée, chez les enfants, dans le traitement des retards de croissance par déficit antéhypophysaire en somathormone, dans le cadre d'un syndrome de Turner, lors d'une insuffisance rénale chronique et des retards de croissance intra-utérins. Elle est également proposée chez l'adulte en cas de déficit, pour le maintien de la masse musculaire. Elle était autrefois extraite d'hypophyse de cadavres et a pu être à l'origine de cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob. Aujourd'hui, on utilise de l'hormone de croissance synthétique, dite recombinante (issue du génie génétique).

somatique

Qui se rapporte au corps.

   Une maladie somatique congénitale, par exemple, est souvent une malformation (coarctation de l'aorte, fente labiopalatine, etc.). Ce terme s'entend par opposition à psychique (qui se rapporte au psychisme). L'adjectif « psychosomatique » qualifie toute maladie organique (ulcère de l'estomac, hypertension artérielle, etc.) à l'origine de laquelle se trouve une cause psychique.

somatomédine

Facteur de croissance sécrété par le foie, sous l'action de la somathormone (hormone de croissance), et transporté dans le sang, lié à des protéines.

   On distingue les somatomédines A et C (également appelées IGF 1 et 2). La plus active, la somatomédine C, stimule le développement des cartilages de croissance et favorise donc la croissance des os longs (fémur, tibia, humérus) chez les enfants et les adolescents. Lorsque la somathormone est sécrétée en excès, le taux plasmatique de somatomédine C augmente de façon parallèle, provoquant une acromégalie (développement exagéré des os de la face et des extrémités des membres).

PATHOLOGIE

Le plus souvent, le déficit en somatomédine C est consécutif à celui de la somathormone, qui peut survenir lors d'une insuffisance globale de sécrétion de l'antéhypophyse. Lorsqu'on traite un individu par la somathormone de synthèse, on rétablit la synthèse normale de la somatomédine C par le foie.

   L'insuffisance congénitale de production de somatomédine C, exceptionnelle, se traduit par un nanisme, dit de Laron, où la petitesse de la taille s'associe à un taux très élevé de somathormone. La somatomédine C de synthèse est actuellement disponible, mais l'étude de ses utilisations thérapeutiques est encore en cours.