Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

amyotrophie

Diminution du volume d'un muscle strié par réduction du nombre des fibres contractiles qui le constituent.

   Une amyotrophie est généralement due à une lésion des fibres musculaires (amyotrophie myogène), à une lésion du système nerveux (amyotrophie neurogène) ou à une immobilisation prolongée.

DIFFÉRENTS TYPES D'AMYOTROPHIE

— L'amyotrophie myogène, qui siège essentiellement à la racine des membres, est l'un des principaux symptômes cliniques des myopathies (maladies des muscles). Son pronostic et son traitement sont donc ceux de la myopathie en cause.

— L'amyotrophie neurogène est, dans la presque totalité des cas, la conséquence d'une atteinte du nerf moteur qui commande le muscle atteint, confirmée par l'électrodiagnostic. La lésion peut siéger sur la corne antérieure de la moelle épinière, comme en cas de poliomyélite antérieure aiguë, de sclérose latérale amyotrophique ou d'amyotrophie spinale progressive. La lésion peut aussi siéger sur la racine antérieure du nerf moteur. Exceptionnellement, une amyotrophie neurogène peut être due à une atteinte du système nerveux central. Elle siège principalement aux extrémités des membres, s'associe à des crampes, à des contractions musculaires et à une diminution des réflexes.

DIAGNOSTIC

L'amyotrophie se reconnaît à l'examen clinique par la disparition des saillies musculaires et peut s'apprécier de manière objective par des mensurations des masses musculaires au niveau des membres. Le diagnostic peut être confirmé par un électromyogramme.

anabolisant

Médicament favorisant l'anabolisme (construction des tissus à partir des substances nutritives).

   Les anabolisants stéroïdiens, ou androgènes anabolisants (méténolone, noréthandrolone, nandrolone), sont les plus prescrits. Ils favorisent la synthèse des protéines, surtout dans les muscles et les os. Ils sont conseillés pour lutter contre les carences en protéines.

   Les sportifs s'en servent illégalement comme dopants, méconnaissant leur toxicité. Les anabolisants sont en général administrés en injections intramusculaires, espacées de une à plusieurs semaines.

EFFETS INDÉSIRABLES

Ils sont contre-indiqués au cours de maladies de la prostate et du foie. Leurs effets indésirables les plus connus sont de type virilisant chez la femme (augmentation de la pilosité, raucité de la voix, troubles des règles) et l'enfant (acné, séborrhée).

anabolisme

Ensemble des réactions chimiques aboutissant à la formation des constituants de l'organisme à partir des éléments simples de la digestion.

   À l'inverse du catabolisme, qui désigne la dégradation et la formation de déchets, l'anabolisme correspond à la phase de construction et de synthèse du métabolisme.

   Certains produits peuvent augmenter un type particulier d'anabolisme. Ainsi, les anabolisants stéroïdiens utilisés illégalement par certains sportifs ont la propriété d'augmenter les synthèses protidiques et donc la masse musculaire.

Voir : catabolisme, métabolisme.

anaérobie

Se dit de micro-organismes qui se développent en l'absence d'oxygène.

   On distingue les espèces anaérobies strictes, pour lesquelles l'oxygène est toxique, et les espèces anaérobies facultatives, qui n'utilisent pas l'oxygène dans leur métabolisme.

   La flore endogène anaérobie, qui vit dans les cavités naturelles du corps (bouche, estomac, intestin, etc.), est constituée de micro-organismes tels que Bacteroides, Prevotella, Fusobacterium, Peptostreptococcus. Ces micro-organismes peuvent être, occasionnellement, responsables d'infections locales (gangrène) et de septicémies plurimicrobiennes associant anaérobies stricts et aérobies (entérobactéries).

   La flore exogène tellurique (bactéries de l'environnement) comprend des bactéries anaérobies strictes, comme les clostridies, qui peuvent provoquer des maladies très graves (tétanos, botulisme), par l'intermédiaire des toxines qu'elles sécrètent.

analeptique

Médicament stimulant l'activité respiratoire ou cardiaque.

   Les analeptiques respiratoires, représentés surtout par l'almitrine, sont prescrits par voie orale ou intraveineuse pour combattre les insuffisances respiratoires chroniques (par exemple la bronchite chronique), au besoin en urgence. Différentes substances telles que les cholinergiques (stimulants du système nerveux sympathique) sont parfois appelées analeptiques cardiaques ou circulatoires : elles permettent le traitement des états de choc (insuffisance circulatoire aiguë) et sont proposées également dans certaines hypotensions artérielles.

analgésie

Abolition de la sensibilité à la douleur, spontanée ou thérapeutique.

— Une analgésie spontanée peut survenir à la suite d'une lésion du système nerveux périphérique (ensemble des nerfs qui relient le système nerveux central au reste du corps).

— L'analgésie thérapeutique consiste à supprimer la sensibilité à la douleur aiguë, qu'elle soit transitoire (suite à un acte chirurgical, par exemple) ou chronique (d'origine cancéreuse, par exemple). Selon le type de douleur et son intensité, les analgésiques employés sont périphériques (aspirine et paracétamol essentiellement) ou centraux (morphine).

   L'administration d'analgésiques périphériques tels que les dérivés du paracétamol est le mode d'analgésie le plus courant. L'analgésie s'effectue d'abord par voie intraveineuse afin d'obtenir un effet immédiat. Elle est ensuite relayée par la voie orale sur une durée de 24 à 48 heures.

   Le recours à la morphine ou aux produits morphinomimétiques (produits de synthèse reproduisant l'action analgésique de la morphine) est nécessaire en cas de douleur intense. La morphine est habituellement prescrite par voie sous-cutanée, intramusculaire ou intraveineuse. Elle peut aussi être administrée par voie rachidienne ou péridurale afin d'agir directement sur les récepteurs de la corne postérieure de la moelle épinière. La méthode dite « d'analgésie autocontrôlée », qui consiste à donner au patient la possibilité de s'administrer lui-même de la morphine grâce à un cathéter intraveineux à demeure, est de plus en plus utilisée. Le médecin détermine la dose et l'intervalle de temps minimal entre deux prises. Toutes les méthodes utilisant la morphine ou les produits morphinomimétiques nécessitent une surveillance étroite du patient, car elles l'exposent à des complications telles qu'une dépression respiratoire (inhibition d'origine centrale de la commande de la respiration), une rétention aiguë d'urine, un prurit, des vomissements.

   À côté de ces moyens pharmacologiques classiques existent d'autres méthodes d'analgésie : la cryothérapie (traitement par le froid), la thermothérapie (traitement par la chaleur), la neurostimulation transcutanée, l'électrothérapie et l'acupuncture.