Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rétinol

vitamine A

rétinopathie

Toute affection de la rétine, quelle que soit sa cause.

   Ce terme désigne plus spécifiquement les affections d'origine vasculaire et dégénérative.

Rétinopathie diabétique

Cette affection est due à une dégénérescence des capillaires qui irriguent la rétine chez des personnes atteintes de diabète depuis au moins une dizaine d'années. La maladie est favorisée par l'hypertension artérielle. Elle se manifeste par différents signes : des microanévrysmes (petites dilatations de la paroi des capillaires) ; des hémorragies d'intensité et de forme variables ; des exsudats cotonneux blancs, larges et superficiels ou des exsudats secs, jaunes, plus petits et plus profonds. Une baisse de la vision peut survenir dans les formes évoluées, notamment en cas d'atteinte maculaire.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'examen du fond d'œil, complété par des rétinographies, l'angiographie rétinienne et l'OCT (tomographie en lumière cohérente). Le traitement fait appel à l'équilibration du diabète et à la photocoagulation au laser de certaines lésions rétiniennes. Cependant, malgré ces traitements, la baisse visuelle peut persister.

Rétinopathie hypertensive

Cette affection de la rétine est due à une hypertension artérielle qui atteint la circulation rétinienne. Les artères ont un calibre rétréci alors que les veines sont souvent dilatées. La plupart du temps, il n'y a pas de symptôme perceptible par le malade. Parfois, un saignement dans le corps vitré entraîne l'apparition de mouches volantes dans le champ visuel. La complication de cette rétinopathie consiste en un œdème rétinien ou papillaire.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'examen du fond d'œil, éventuellement complété par l'angiographie rétinienne. Le traitement consiste à normaliser la tension artérielle par des antihypertenseurs.

rétinopathie des prématurés

Affection de la rétine du nouveau-né prématuré soumis à une oxygénothérapie intensive, prolongée et non contrôlée.

Synonyme : fibroplasie rétrolentale.

   Les progrès de la réanimation néonatale ont dans un premier temps entraîné une plus grande fréquence de cette maladie, mais le meilleur contrôle de l'oxygénothérapie permet actuellement de la diminuer.

CAUSES ET SYMPTÔMES

Chez l'enfant prématuré, les artères de la rétine ne sont pas encore entièrement développées et sont très sensibles à une augmentation de la concentration en oxygène du sang. Ainsi l'oxygène apporté à l'enfant, et qui est indispensable à sa survie, exerce-t-il un effet vasoconstricteur sur ces artères. Une rétinopathie peut apparaître dans ces conditions. Celle-ci se développe progressivement et passe par plusieurs stades, dont les plus sévères se caractérisent par la formation sur la rétine de voiles fibreux susceptibles d'entraîner un décollement de celle-ci. Au stade final de la maladie, la rétine, totalement fibreuse et rétractée, apparaît comme une masse blanchâtre juste en arrière du cristallin, provoquant la cécité.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Lors des premiers stades, le processus peut s'arrêter spontanément si l'état de l'enfant permet l'interruption de l'oxygénothérapie et évoluer vers une cicatrisation sans séquelles visuelles. La prolifération de voiles fibreux peut être enrayée par cryothérapie (traitement par le froid). En revanche, le stade de rétinopathie avérée offre peu de possibilités de traitement. Il faut donc surveiller attentivement tout nouveau-né soumis à une oxygénation importante, principalement en contrôlant la concentration d'oxygène délivré. L'administration de vitamine E peut également jouer un rôle préventif, mais il n'y a aujourd'hui aucun moyen de prévention efficace à cent pour cent de la maladie.

rétinopathie pigmentaire

Groupe de maladies génétiques avec perte progressive des cellules visuelles réceptrices de la lumière (cônes et bâtonnets) et dysfonctionnement de l'épithélium pigmentaire de la rétine.

Synonyme : rétinite pigmentaire.

   La rétinopathie pigmentaire est une maladie qui touche l'enfant et se transmet selon deux modes : un mode récessif et lié au sexe (l'anomalie est transmise par l'un des deux chromosomes X de la mère et seuls les garçons en sont atteints) et un mode autosomique (par les chromosomes non sexuels) dominant (il suffit que le gène porteur soit reçu de l'un des deux parents pour que la maladie se développe). Dans ce dernier cas, les gènes responsables sont localisés sur les chromosomes 8 et 13.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les rétinopathies pigmentaires se manifestent par un défaut d'adaptation à l'obscurité et un rétrécissement du champ visuel qui s'accentue au fil des années. Une baisse de l'acuité visuelle est souvent perçue après quelques années, pouvant évoluer jusqu'à une vision faible et un rétrécissement du champ visuel, voire la cécité.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

L'examen du fond d'œil révèle une atrophie de la papille, des artères très grêles et des amas de pigments noirâtres correspondant aux zones rétiniennes atteintes. L'électrorétinogramme, éteint (enregistrement plat), confirme le diagnostic. Actuellement, il n'y a pas de traitement de cette maladie. Des thérapies géniques ou cellulaires sont en cours d'expérimentation.

   Un conseil génétique familial est souvent utile du fait de la grande hétérogénéité génétique de ces maladies.

rétraction

Raccourcissement pathologique d'un organe ou d'un tissu.

DIFFÉRENTS TYPES DE RÉTRACTION

— Les rétractions de l'appareil locomoteur (ligaments, capsules articulaires, muscles, tendons, aponévroses) sont responsables d'une diminution de l'amplitude normale d'une articulation pouvant aller jusqu'à l'ankylose (enraidissement complet).

— Les rétractions cutanées causées par une cicatrice peuvent entraîner, surtout au niveau des orifices de la face, des plis de flexion des membres et des mains, une gêne fonctionnelle majeure.

CAUSES

Une rétraction peut être la conséquence d'un traumatisme (contusion, entorse, fracture, syndrome des loges par compression des muscles), d'une maladie neurologique (paralysie) ou simplement d'une immobilisation prolongée. Après une lésion cutanée, en particulier après une brûlure, certaines cicatrices sont rétractiles par sclérose cutanée. Des rétractions surviennent également au cours de la maladie de Dupuytren (rétraction de l'aponévrose palmaire de la main, entraînant une flexion irréductible d'un ou de plusieurs doigts).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Une rétraction installée ne peut être combattue que par une kinésithérapie soutenue. Le recours à une intervention chirurgicale est parfois nécessaire (ablation complète de la structure rétractée ou simple section permettant d'augmenter l'amplitude articulaire). Les rétractions cutanées peuvent être traitées chirurgicalement par section des brides cicatricielles et, dans certains cas, par greffe de peau.

   La prévention d'une rétraction au cours des affections neurologiques responsables de rigidité repose sur la mobilisation quotidienne (kinésithérapie) et, au besoin, sur le port d'orthèses (appareils destinés à corriger une déficience du système locomoteur).