Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

Holter (E.C.G.)

Enregistrement de l'activité électrique cardiaque d'un sujet menant sa vie habituelle, pendant 24 ou 48 heures.

   L'enregistrement Holter, qui ne nécessite ni alitement ni hospitalisation, laisse au malade la possibilité de se déplacer et de vaquer à ses occupations.

INDICATIONS

Cet examen sert à analyser, sur l'ensemble d'une journée, les cycles du rythme cardiaque ainsi que la propagation de l'influx nerveux dans le système cardiaque pour y détecter une éventuelle anomalie.

   Il est indiqué pour surveiller le rythme des battements du cœur chez les personnes qui portent un stimulateur cardiaque ou qui suivent un traitement, notamment contre l'arythmie cardiaque (irrégularité du rythme cardiaque) ou contre l'angor.

   Il est également utilisé pour détecter une anomalie du nœud sinusal (région du myocarde où prennent naissance les influx provoquant les contractions du cœur), un bloc auriculoventriculaire (ralentissement ou interruption de la propagation de l'influx nerveux entre les oreillettes et les ventricules) ou encore une insuffisance coronaire (mauvaise irrigation du myocarde).

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Cet examen s'effectue au moyen d'un enregistreur à cassette de la dimension et du poids d'un baladeur. Des électrodes sont collées sur la poitrine du patient. Elles captent les battements et l'activité électrique du cœur et transmettent les données par un câble à l'enregistreur qui est placé autour de la taille. L'enregistrement est effectué sur une bande magnétique à très faible vitesse de déroulement. Un système de lecture accélérée de cette bande, qui contient environ 100 000 complexes cardiaques (un complexe correspond à un « battement » cardiaque), permet de déceler rapidement les passages anormaux sur le tracé. Sur une fiche, le malade doit signaler les événements de la journée (heures des repas, différentes activités, prise de cigarettes ou de médicaments, etc.) et ceux qui pourraient modifier le rythme cardiaque (émotions, efforts, etc.). En confrontant ceux-ci avec les anomalies enregistrées sur la bande, le médecin parvient à un diagnostic précis.

Voir : monitorage.

holter tensionnel

Enregistrement de la pression artérielle d'un sujet menant sa vie habituelle, pendant 24 heures.

   L'enregistrement Holter tensionnel, ou M.A.P.A. (mesure ambulatoire de la pression artérielle), qui ne nécessite ni alitement ni hospitalisation, laisse au malade la possibilité de se déplacer et de vaquer à ses occupations.

Indications

Cet examen sert à analyser, sur l'ensemble d'une journée, les variations de la pression artérielle par des mesures répétées à l'aide d'un brassard automatique. Il peut être indiqué pour confirmer un diagnostic d'hypertension artérielle, et notamment éliminer une hypertension uniquement en rapport avec le stress de la consultation médicale, appelé « effet blouse blanche ». Il peut également guider le contrôle de l'efficacité du traitement chez des patients dont l'hypertension artérielle est avérée.

Préparation et déroulement

Cet examen s'effectue au moyen d'un enregistreur de la dimension et du poids d'un baladeur relié à un brassard. Des mesures sont automatiquement effectuées par le dispositif à intervalle régulier, le plus souvent toutes les 15 minutes le jour et toutes les 30 minutes la nuit. Sur une fiche, le malade peut signaler les événements de la journée ou des symptômes ressentis. Les données enregistrées par le dispositif peuvent ensuite être transférées vers un ordinateur pour une analyse approfondie, notamment pour le calcul des valeurs moyennes de pression artérielle au cours de la journée.

homéopathie

Méthode thérapeutique consistant à prescrire à un malade, sous une forme fortement diluée et dynamisée, une substance capable de produire des troubles semblables à ceux qu'il présente.

HISTORIQUE

L'homéopathie a été découverte et codifiée par Christian Friedrich Samuel Hahnemann. En 1790, ce médecin allemand est intrigué par d'apparentes contradictions concernant l'action du quinquina, couramment prescrit dans le traitement des fièvres périodiques. Après avoir effectué sur lui-même une expérimentation, il écrit : « Les substances qui provoquent une sorte de fièvre coupent les diverses variétés de fièvre intermittente. » Aidé de ses premiers élèves, Hahnemann affine, enrichit et met au point sa méthode ; il publie en 1810 l'Organon de l'art de guérir, exposé de la théorie homéopathique.

PRINCIPES

Le principe fondamental de l'homéopathie tient au fait que toute substance capable de provoquer chez un individu sain un certain nombre de symptômes est susceptible de guérir un sujet malade présentant un ensemble de symptômes semblables. Face à un germe microbien, contrairement à l'allopathie, qui cherche à juguler l'action de l'agent agresseur, l'homéopathie cherche à stimuler les réactions de défense de l'organisme agressé afin que celui-ci puisse lutter contre l'agent pathogène dans les limites de ses possibilités. Ainsi, le traitement des signes cliniques provoqués par une piqûre d'abeille (œdème, brûlure, etc.) fera appel à Apis mellifica, remède homéopathique préparé à partir du corps entier de l'abeille.

   Le second principe de l'homéopathie consiste à diminuer progressivement la dose d'une substance médicamenteuse jusqu'aux doses infinitésimales dans le dessein de renforcer la sphère d'action de celle-ci tout en diminuant ses effets toxiques. Le médicament homéopathique se prépare à partir de principes actifs d'origine minérale, animale ou végétale. Il s'obtient après une série de dilutions et d'agitations (dynamisation). Les médicaments se présentent sous la forme soit de solutions, soit de granules, soit de globules à base de lactose ou de saccharose, imprégnés de la substance active et administrés par voie perlinguale (placés sous la langue pour être résorbés par la muqueuse linguale) en prises plus ou moins répétitives. Toutes ces préparations peuvent être établies à des degrés de dilution variés.

INDICATIONS

L'homéopathie est surtout indiquée en cas de maladie fonctionnelle (due au mauvais fonctionnement d'un organe, sans lésion de la structure de celui-ci). Elle est notamment utilisée dans les affections où les causes psychologiques ou psychosomatiques sont prédominantes ou importantes. Dans les autres cas, on n'y a recours que si le malade ne peut bénéficier d'un traitement plus efficace (chirurgie, antibiotiques, etc.) et si l'affection n'est pas trop grave : eczéma, asthme, spasmophilie, colite, anxiété, insomnie, maux de tête, douleurs articulaires. En revanche, les urgences (infarctus), les affections graves (cancer, sclérose en plaques), dues à la défaillance d'un organe ou d'un système (diabète) ou pour lesquelles il existe un traitement moderne réputé efficace, ne doivent pas faire l'objet d'un traitement homéopathique.

   Un traitement par homéopathie ne doit, de toute façon, jamais faire arrêter sans avis médical un traitement non homéopathique antérieur. En outre, les tenants de la médecine classique s'interrogent sur la présence matérielle, dans les dilutions utilisées, de la moindre quantité de substance capable d'exercer une action véritable.

PRATIQUE

Elle débute par un entretien méticuleux visant à apprécier les signes cliniques et le contexte de leur apparition, la morphologie du patient, son comportement général (tempérament extraverti ou introverti, agitation, colère, prostration), ses désirs et ses aversions, etc. L'homéopathie ne nécessite pas de diagnostic au sens strict du terme puisque le médicament est choisi pour un ensemble de symptômes et non pour une maladie spécifique.