Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

prégnandiol

Substance provenant de la dégradation de la progestérone (hormone sécrétée notamment par le corps jaune et le placenta).

   Le taux de prégnandiol dans les urines varie suivant le sexe et l'âge du sujet (avant ou après la puberté) et, chez la femme, au cours du cycle menstruel.

UTILISATION DIAGNOSTIQUE

Ce taux diminue lors de certaines stérilités (celles dues à une absence d'ovulation) et augmente au cours de certaines tumeurs des ovaires ou des glandes surrénales (syndrome de Cushing). Pendant la grossesse, les dosages permettent de vérifier et de surveiller le bon état du placenta.

prégnanetriol

Substance provenant de la dégradation de l'hydroxyprogestérone, elle-même formée à partir de la progestérone.

   Le prégnanetriol est éliminé dans les urines, où sa concentration varie selon l'âge et le sexe du sujet et, chez la femme, au cours du cycle menstruel.

Elle diminue en cas d'absence d'ovulation et augmente en cas d'hyperplasie surrénalienne (augmentation du volume des glandes surrénales) congénitale due à un déficit enzymatique.

prélèvement

Recueil d'un échantillon biologique d'un organe, d'un tissu ou d'un liquide.

prématuré

Enfant né avant terme (avant 37 semaines d'aménorrhée, soit avant 8 mois).

   Le prématuré diffère en son aspect de l'enfant né à terme : sa taille est plus petite, son poids est inférieur et fonction de la durée de sa gestation. La peau du prématuré est très fine, rouge et recouverte d'un duvet, appelé lanugo, qui n'a pas eu le temps de tomber dans les dernières semaines de grossesse. Le cartilage des oreilles est mou et les membres sont grêles. Le pouls et la respiration sont plus rapides, la cage thoracique est étroite et le cri faible, parfois absent.

   Le prématuré présente une immaturité globale des organes et des fonctions qui peut mettre en jeu sa vie ou son développement. Ainsi, l'immaturité du système nerveux, alliée à celle des poumons, peut être responsable de troubles respiratoires, notamment de l'arrêt momentané de la respiration (apnée), et entraîner une mauvaise oxygénation du sang et des tissus (cyanose). L'immaturité des poumons crée un risque de maladie des membranes hyalines, affection caractérisée par une difficulté des poumons à se déplisser lors de l'inspiration. La fragilité des vaisseaux augmente les risques d'hémorragie cérébroméningée, et l'immaturité cardiovasculaire peut occasionner un souffle au cœur par persistance du canal artériel, qui relie l'artère pulmonaire et l'aorte pendant la vie intra-utérine. L'immaturité digestive rend difficile le réflexe de succion-déglutition : l'enfant est parfois incapable de téter. L'immaturité du foie provoque un ictère souvent plus prononcé que chez le nouveau-né à terme. Le développement non encore achevé de son système immunitaire rend le prématuré plus vulnérable aux infections de toutes sortes. Enfin, l'absence de réserves énergétiques, liée au caractère incomplet de la gestation, peut conduire à une diminution de la température corporelle, à une hypoglycémie ou à une hypocalcémie (respectivement baisse du taux de sucre ou de calcium).

PRISE EN CHARGE

En raison de sa fragilité et des risques qu'il encourt à la naissance et dans les premiers mois de sa vie, le prématuré doit être pris en charge dès les premières minutes. Son accueil en salle de naissance doit être préparé : couveuse, matériel de réanimation respiratoire, présence d'un pédiatre ou d'une sage-femme. L'enfant est maintenu en couveuse à température et oxygénation constantes. Les soins sont pratiqués dans les conditions d'une asepsie rigoureuse, parfois par l'intermédiaire de hublots aménagés dans la couveuse. Le prématuré est alimenté par sonde gastrique en discontinu (toutes les trois heures) ou en continu s'il a un très petit poids ou s'il est hypoglycémique. On utilise de préférence le lait maternel enrichi en protéines et en calcium ou un lait artificiel pour prématuré, adapté aux possibilités digestives de l'enfant. Un supplément en vitamines E, D et C et en acide folique est nécessaire. S'il a été réanimé à la naissance ou s'il présente le moindre signe de détresse respiratoire, l'enfant est nourri par perfusion intraveineuse. Une photothérapie (exposition du nouveau-né à la lumière bleue) peut être pratiquée en cas d'ictère. Enfin, un bilan infectieux s'impose lors d'un accouchement prématuré inexpliqué ou au moindre signe d'infection chez l'enfant. Un traitement antibiotique est prescrit en cas d'infection.

   Le grand prématuré (né à moins de 32 semaines d'aménorrhée) doit être pris en charge dans une unité de néonatalogie spécialisée. Cette structure assure des soins lourds tels qu'une assistance respiratoire (oxygénothérapie), une nutrition par voie intraveineuse et une surveillance neurologique intensive (échographie du crâne, électroencéphalographie). Le taux sanguin d'oxygène est contrôlé en raison des risques de lésion de la rétine (rétinopathie).

SURVEILLANCE

Une surveillance constante du prématuré est assurée par monitorage des fonctions cardiaque et respiratoire. Des appareils enregistreurs munis d'une alarme contrôlent l'état respiratoire, la fréquence cardiaque et la pression artérielle des nouveau-nés. La surveillance porte également sur la mesure de la température, l'observation des selles et des résidus gastriques (quantité de lait restant dans l'estomac). Ces examens sont pratiqués une ou deux fois par jour. La glycémie, la calcémie, la formule sanguine et la bilirubinémie font également l'objet d'une surveillance très régulière par dosage sanguin.

   À ces moyens techniques mis en œuvre autour du nouveau-né s'ajoute un souci permanent d'intégrer les parents dans l'univers de leur enfant et de préserver leur relation avec celui-ci afin de ne pas compromettre son épanouissement futur. On conseille aux mères de tirer leur lait et de donner elles-mêmes le biberon (acquisition de la succion vers 34 semaines d'aménorrhée).

   Un prématuré est gardé à l'hôpital jusqu'à ce que son poids atteigne au moins 2,3 kilogrammes.

PRONOSTIC

L'avenir immédiat du prématuré est fonction de son âge gestationnel, de son poids de naissance et de la cause de sa prématurité. Au-dessus de 32 semaines d'aménorrhée, la mortalité est très faible. Les séquelles, notamment neurologiques, sont rares. La survie d'un enfant de moins de 28 semaines pesant moins de 1 000 grammes n'est plus exceptionnelle, mais les séquelles neurologiques et psychomotrices sont plus fréquentes, et plus le terme est précoce, plus leur gravité augmente.

   Le prématuré garde, pendant quelques mois, un poids plus léger que l'enfant né à terme, et son développement psychomoteur est légèrement en retard. Toutefois, à l'âge de 2 ans, il a généralement rattrapé ce décalage.