Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bouche

Cavité du visage formant le segment initial du tube digestif et assurant des fonctions digestive, respiratoire et phonatoire.

   La bouche est limitée en haut par le palais, structure osseuse prolongée par le voile du palais ; en bas, par le plancher buccal, formé essentiellement par la langue ; latéralement et en avant, par les arcades dentaires, qui comportent les gencives et les dents, l'ensemble étant recouvert par les joues et les lèvres. La bouche communique en arrière avec le pharynx par l'isthme du gosier. Elle est lubrifiée par les glandes salivaires.

   La bouche participe aux fonctions de phonation, en servant de caisse de résonance et de modulation aux sons produits dans le larynx ; de digestion, en assurant la fragmentation des aliments avant déglutition, grâce aux enzymes salivaires ; de respiration, en remplaçant la respiration nasale lorsque celle-ci est empêchée (mais cela supprime les effets bénéfiques des fosses nasales : réchauffement de l'air et élimination de particules) ; de gustation, en permettant les sensations gustatives grâce aux papilles linguales.

PATHOLOGIE

La bouche peut être le siège de malformations, d'infections ou de tumeurs.

— L'aphte est une ulcération superficielle de la muqueuse buccale (langue, joue ou gencive), qui guérit spontanément en 4 ou 5 jours. Si ce n'est pas le cas, il est nécessaire d'aller consulter un médecin, car ces lésions peuvent être le signe d'une maladie grave (cancer, leucémie, sida).

— La candidose buccale, ou muguet, est provoquée par un champignon microscopique, Candida albicans, et se traduit par l'apparition de taches blanches à l'intérieur de la bouche. Une prise prolongée d'antibiotiques ou de corticostéroïdes, qui réduisent les défenses naturelles de l'organisme, ou un diabète peuvent provoquer cette mycose. Les malades atteints d'un déficit immunitaire (sida, notamment) offrent un terrain favorable au développement d'une mycose buccale. Le traitement repose sur la prise d'antifongiques locaux.

— La fente labiopalatine, connue sous le nom de bec-de-lièvre, est une malformation congénitale due à une mauvaise jonction des deux parties de la lèvre supérieure et/ou du palais (palais dur et mou), au cours du développement embryonnaire. Elle est traitée par intervention chirurgicale.

— La leucoplasie est une irritation de la muqueuse buccale. Le tabac, l'alcool ou de petites blessures provoquées par un appareil dentaire peuvent en être à l'origine. Peu douloureuse, elle apparaît comme un dépôt blanchâtre pouvant saigner facilement. Il n'y a pas de traitement de la leucoplasie, mais elle doit être surveillée, car elle peut dégénérer en cancer.

— Le lichen plan se caractérise par un durcissement de la muqueuse buccale, d'aspect blanchâtre. Il peut avoir pour origine un frottement de la muqueuse sur une dent ou un appareil dentaire, ou un simple tic nerveux (mordillement de la lèvre ou de la joue). Cette lésion, bénigne, doit cependant faire l'objet d'une consultation médicale, car elle peut être un signe précurseur de maladie plus grave.

— Les maladies de la gencive (gingivite ou parodontite) et la carie dentaire, qui peuvent aboutir à la perte des dents, doivent être évitées par un brossage quotidien.

Les bains de bouche

Les bains de bouche sont recommandés pendant et après le traitement des maladies de la gencive (gingivite et parodontite). Un bain de bouche à l'eau salée tiède peut aider à calmer les inflammations très douloureuses causées par une inclusion de dent de sagesse ou une alvéolite dentaire, ou à drainer le liquide purulent d'un abcès dentaire.

   Les bains de bouche fluorés sont utiles à titre préventif chez l'enfant, pour éviter les caries, en renforçant l'émail des dents et en agissant directement contre la plaque. Ils sont aussi conseillés en traitement curatif, par exemple après une radiothérapie d'un cancer de la bouche ou lorsque le collet des dents est sensible.

   Les solutions antiseptiques et aromatisantes vendues dans le commerce servent à rincer la bouche et à éliminer les débris alimentaires. Elles doivent être utilisées pendant une courte période (de 4 à 7 jours) dans le cadre d'une infection gingivale ou dentaire. En effet, leur utilisation prolongée peut avoir pour conséquences une irritation des tissus et des affections secondaires. Par ailleurs, leur pouvoir aromatisant procure un bien-être passager, mais ne résout pas la cause d'une mauvaise haleine, qui provient en général d'une inflammation du parodonte (ensemble des tissus de soutien de la dent), d'un foyer infectieux nasal ou de troubles digestifs.

bouche (cancer de la)

Cancer pouvant toucher les lèvres, la langue, le plancher de la bouche, la paroi interne des gencives et, plus rarement, le palais, sous la forme d'un carcinome.

   Le cancer de la bouche est assez fréquent : il représente environ 8 % des cancers. Les hommes sont plus souvent atteints que les femmes, surtout à partir de 50 ans.

   Les facteurs favorisants sont le tabac (65 % des malades sont des fumeurs), l'alcool, une mauvaise hygiène buccale et des appareils dentaires inadaptés provoquant des frottements avec la muqueuse. Toute anomalie, lésion ou bourgeonnement ne disparaissant pas au bout d'une dizaine de jours, appelle une consultation médicale.

SYMPTÔMES ET SIGNES

À son début, la maladie est très peu marquée : sensations de brûlure fugace, petits saignements. La tumeur se développe sous la forme d'une ulcération de la muqueuse ou d'un bourgeonnement accompagné de saignements. Lorsqu'elle est située sur la langue, elle peut rendre la déglutition ou la phonation difficiles. Enfin, à un stade avancé du cancer, la douleur devient importante.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic de cancer de la bouche repose sur la biopsie. Plus le diagnostic est précoce, meilleures sont les chances de guérison.

   Quatre thérapies sont possibles, selon l'évolution et la taille de la tumeur cancéreuse : la chirurgie, la radiothérapie, parfois la curiethérapie et la chimiothérapie, employées seules ou associées. La chirurgie est souvent mutilante, entraînant une gêne fonctionnelle et un préjudice esthétique. Une intervention chirurgicale ultérieure peut pallier ces inconvénients.