Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

ciclosporine

Médicament immunosuppresseur (diminuant l'activité du système immunitaire), utilisé notamment au cours des transplantations d'organes.

Synonyme : ciclosporine A.

   La ciclosporine est extraite d'un champignon norvégien. Elle inhibe le système immunitaire du sujet, particulièrement les lymphocytes T4. Elle l'empêche ainsi de rejeter un organe transplanté (rein, cœur, poumon, foie, pancréas) ou un tissu greffé (moelle osseuse). Par ailleurs, elle est indiquée ou expérimentée dans les formes graves et résistantes de certaines maladies : psoriasis, maladies rhumatismales (polyarthrite rhumatoïde), affections du rein (syndrome néphrotique), diabète insulinodépendant.

   La ciclosporine est administrée par voie le plus souvent orale, parfois intraveineuse. L'allergie à ce médicament et la grossesse sont des contre-indications. Les interactions médicamenteuses sont nombreuses : antibiotiques, anti-inflammatoires, contraceptifs, vaccins. La prescription, délicate, ne peut se faire qu'en milieu hospitalier et nécessite un suivi régulier du taux sanguin de ciclosporine. La prise du médicament doit respecter un horaire très précis.

EFFETS INDÉSIRABLES

Le principal d'entre eux est la toxicité rénale, mais on peut observer aussi un développement excessif de la pilosité, une hypertension artérielle, des infections, une hépatite, des tremblements.

ciguë

Nom commun à plusieurs plantes vénéneuses.

   Les ciguës comprennent : la grande ciguë (Conium maculatum), haute de 1 à 2 mètres, dont toutes les parties sont toxiques ; la ciguë vireuse (Cicuta virosa), plante aquatique au rhizome très toxique ; la petite ciguë (Æthusa cynapium), qui risque d'être confondue avec le persil ou le cerfeuil et dont la toxicité est mal connue, mais probable.

   La ciguë n'a plus aucune utilisation thérapeutique.

ciment chirurgical

Pâte utilisée pour fixer sur ou dans l'os des prothèses articulaires internes.

   Le ciment chirurgical est fabriqué immédiatement avant utilisation, à l'aide d'une poudre et d'un solvant. Le ciment le plus utilisé est le méthyle méthacrylate, éventuellement associé à un antibiotique qui se diffuse localement très progressivement. Bien toléré par l'organisme, il permet de fixer solidement les prothèses à l'os lorsque celles-ci reproduisent parfaitement la mécanique de l'articulation opérée.

cinétique chimique

Discipline étudiant la vitesse des réactions chimiques.

   La cinétique chimique indique la quantité de substance transformée par unité de temps au cours d'une réaction chimique et les facteurs qui peuvent influencer ce chiffre. Parmi ces facteurs figurent les catalyseurs, substances qui modifient la vitesse d'une réaction sans subir elles-mêmes de transformation chimique. Dans l'organisme, certaines enzymes jouent le rôle de catalyseur. Leur rôle est vital, car la plupart des réactions du corps humain sont spontanément trop lentes pour satisfaire aux besoins.

cinquième maladie

mégalérythème épidémique

circoncision

Ablation du prépuce.

Synonyme : posthectomie.

   La circoncision est pratiquée rituellement dans certaines religions. Elle peut également être réalisée pour des raisons d'hygiène, l'ablation du prépuce évitant l'accumulation de sécrétions sous le prépuce, parfois source d'infections.

   En pathologie, elle est pratiquée par un médecin lorsque le prépuce est trop long, le gland difficile à décalotter, ou en cas de gêne à la miction due à un rétrécissement préputial, de balanite (infection du sillon préputial) et, chez l'adulte, de paraphimosis.

circulation extracorporelle

Technique utilisée en chirurgie cardiaque à cœur ouvert, permettant d'assurer, de manière temporaire et artificielle, la circulation et l'oxygénation du sang à la place du cœur et des poumons.

INDICATIONS

La circulation extracorporelle est utilisée lorsque des interventions doivent être effectuées sur un cœur immobile, exempt de flux sanguin, par exemple en cas de pontage aortocoronaire, de remplacement d'une valvule cardiaque ou de fermeture de communications anormales entre différentes cavités cardiaques.

TECHNIQUE

La circulation extracorporelle consiste à faire passer le sang veineux à travers un appareil d'oxygénation avant de le réinjecter dans le réseau artériel. Le sang issu des veines est donc collecté peu avant son arrivée dans le cœur grâce à des tuyaux, appelés canules, branchés sur les veines caves. Ce sang passe ensuite dans le circuit de circulation extracorporelle, comportant des filtres, un dispositif thermique pour maintenir la température sanguine au niveau souhaité et un oxygénateur qui va jouer le rôle de poumon. Enfin, le sang oxygéné est réinjecté dans la circulation artérielle par une canule insérée dans l'aorte. La circulation est assurée par un système de pompe qui propulse le sang à intervalles réguliers comme le ferait le cœur, avec un débit et une pression réglables. Tous ces dispositifs sont mis en place de façon temporaire et retirés en fin d'intervention, les points d'entrée des canules étant suturés. La circulation sanguine normale est alors rétablie. Par ailleurs, le sang est dilué avec des liquides (hémodilution), et des systèmes d'aspiration permettent de le récupérer dans toute la zone opérée puis de le réinjecter après filtrage dans le circuit. Ces techniques ont beaucoup réduit les besoins de transfusion sanguine.

COMPLICATIONS

La mise en place d'un système de circulation extracorporelle entraîne un risque de thrombose qui est jugulé par un traitement anticoagulant (héparine à forte dose). Les risques d'infection sont évités par l'utilisation d'un appareil et de techniques rigoureusement aseptiques.

circulation sanguine

Mouvement du sang dans les différents vaisseaux sous l'impulsion de la pompe cardiaque.

   Décrite pour la première fois par le médecin anglais William Harvey en 1628, la circulation sanguine fournit aux cellules de l'organisme, par l'intermédiaire du sang, l'oxygène et les substances dont elles ont besoin pour survivre et jouer leur rôle dans le fonctionnement des organes. Pour ce faire, le sang emprunte deux circuits : le premier, appelé circulation pulmonaire, ou petite circulation, lui permet de se réoxygéner au contact des alvéoles pulmonaires ; le second, appelé circulation systémique, ou grande circulation, irrigue les organes en sang réoxygéné. Tous les échanges gazeux entre sang et organes s'effectuent par l'intermédiaire des capillaires, ramifications terminales de très petite taille des vaisseaux sanguins.
— La circulation pulmonaire amène le sang veineux (sang pauvre en oxygène et riche en gaz carbonique) au contact des alvéoles pulmonaires pour le réoxygéner totalement et éliminer son gaz carbonique en excès. Elle s'effectue par l'artère pulmonaire qui naît du ventricule droit et se subdivise en un grand nombre de branches, se ramifiant elles-mêmes en une multitude de capillaires. Après s'être réoxygéné, le sang regagne le cœur par des veinules, des veines puis de grosses veines pulmonaires (au nombre de quatre), qui débouchent dans l'oreillette gauche. La petite circulation fonctionne à basse pression, la pression maximale ne dépassant pas normalement 25 millimètres de mercure dans l'artère pulmonaire.
— La circulation systémique amène aux cellules le sang artériel, riche en oxygène et pauvre en gaz carbonique. Elle se fait par l'aorte, qui naît du ventricule gauche et donne elle-même naissance à un grand nombre de branches (artères, artérioles) qui irriguent l'ensemble de l'organisme. Une fois les échanges entre oxygène et gaz carbonique effectués dans les organes à travers les parois des capillaires, le sang regagne le cœur par l'intermédiaire de veinules, de veines puis de veines de gros calibre, qui débouchent, pour la moitié inférieure du corps, dans la veine cave inférieure, pour la moitié supérieure du corps, dans la veine cave supérieure ; les deux veines caves se jettent dans l'oreillette droite. La grande circulation est un système à haute pression, la pression maximale atteignant chez le sujet normal de 100 à 140 millimètres de mercure dans l'aorte et dans ses branches.