acouphène
Perception généralement erronée d'une sensation sonore (bourdonnement, sifflement, grésillement).
Synonyme : bourdonnement d'oreille.
Les acouphènes sont un phénomène fréquent : ils affectent près de 15 % de la population adulte. Ils peuvent toucher une oreille ou les deux. Parfois, le patient ne peut préciser le côté atteint et semble percevoir l'acouphène au milieu du crâne.
CAUSES
Toute lésion obstructive de l'oreille externe, toute lésion de l'oreille moyenne ou interne est susceptible d'entraîner des acouphènes : bouchon de cérumen, otite moyenne aiguë, otospongiose, presbyacousie (diminution naturelle de l'audition due à l'âge) ou tumeur du nerf auditif. Si le bruit est audible par un sujet extérieur, synchrone au pouls, il peut avoir une origine vasculaire (anévrysme carotidien, lésion jugulaire ou malformation vasculaire plus complexe).
TRAITEMENT
Le traitement des acouphènes est difficile car aucune méthode n'a jusqu'ici fait preuve d'une constante efficacité.
Voir : audition.
acquis
Qui n'existe pas à la naissance et survient au cours de l'existence.
— Les caractères acquis sont des caractères qui ne figurent pas dans le patrimoine chromosomique de l'individu et qui apparaissent au cours de sa vie ; ils peuvent être d'ordre morphologique, physiologique ou psychophysiologique. Ils témoignent d'un phénomène d'adaptation à des influences extérieures diverses et se manifestent à tout âge, sous l'action du milieu. Ainsi, les agressions microbiennes stimulent la production d'anticorps spécifiques, base de l'immunité acquise, qui constitue un mécanisme d'adaptation physiologique.
— Les maladies acquises sont des maladies dont les causes ne sont pas génétiques. Cependant, certains individus peuvent avoir une vulnérabilité génétique particulière à une maladie acquise.
acrocéphalie
Malformation congénitale du crâne, avec un développement exagéré en hauteur et les côtés aplatis, conférant à la tête un aspect « en pain de sucre ».
L'acrocéphalie est une forme de craniosténose (fermeture prématurée des sutures de la voûte crânienne). Cette malformation, qui entraîne parfois un retard mental, s'associe dans certains cas à d'autres malformations, comme une syndactylie (accolement des doigts des mains ou des pieds).
acrocyanose
Trouble circulatoire passager responsable d'une cyanose des extrémités du corps (oreilles, mains, pieds).
Assez rare, l'acrocyanose atteint surtout les jeunes filles pendant et après la puberté.
CAUSE
Cette affection est causée par un spasme des petits vaisseaux cutanés (capillaires et veinules) entraînant un ralentissement local de la circulation du sang. Ce spasme provient vraisemblablement d'anomalies neuro-glandulaires. En effet, l'acrocyanose s'accompagne parfois de perturbations des règles. L'acrocyanose s'observe quelquefois dans le cadre de la maladie de Raynaud.
SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION
La cyanose s'accentue avec le froid et l'humidité, qui peuvent même entraîner quelques légères douleurs. Elle s'aggrave également en cas d'émotion. Elle peut déborder les extrémités du corps et atteindre les cuisses ou les avant-bras. Une transpiration et un refroidissement de la peau s'y associent souvent.
L'évolution est habituellement bénigne, l'amélioration survenant spontanément avec le temps. Certaines complications peuvent toutefois s'observer : macération des extrémités (pieds), surinfection cutanée, très rarement gangrène des extrémités.
TRAITEMENT
Le traitement le plus efficace consiste à éviter l'exposition au froid. D'autres mesures ont été proposées pour lutter contre l'atonie de ces petits vaisseaux (vitaminothérapie, phytothérapie), mais leur efficacité est très incertaine. En revanche, les soins locaux (désinfection par des antiseptiques) sont utiles en cas de surinfection. Il n'existe pas de mesure préventive.
acrodermatite
Dermatose touchant essentiellement la paume des mains et la plante des pieds.
— L'acrodermatite continue d'Hallopeau est une dermatose chronique caractérisée par un semis de lésions pustuleuses touchant l'extrémité d'un ou de plusieurs doigts et pouvant s'étendre à la main. L'acrodermatite évolue par poussées successives pouvant aboutir à une destruction des ongles, voire des os sous-jacents. Elle est parfois associée à un psoriasis, mais peut aussi évoluer de façon totalement autonome. De nombreux traitements existent, tant locaux (corticostéroïdes locaux, goudrons, rétinoïdes, puvathérapie localisée) que généraux (érythromycine, rétinoïdes), mais leurs résultats sont très aléatoires.
— L'acrodermatite papuleuse infantile, ou syndrome de Gianotti-Crosti, est une dermatose d'origine virale qui touche essentiellement les enfants de 2 à 6 ans. Elle se caractérise par une éruption de petites papules rouge rosé de 1 ou 2 millimètres de diamètre, non prurigineuses. Cette acrodermatite apparaît d'abord sur les membres, puis sur le tronc et le visage et dure de 15 à 20 jours. Elle doit faire rechercher une atteinte hépatique avec cytolyse (destruction des cellules hépatiques) qui peut être due à différents virus (hépatite A ou B, virus d'Epstein-Barr, etc.). Il n'y a pas de traitement spécifique de l'acrodermatite papuleuse infantile, sauf un traitement des symptômes ou, si elle a été identifiée, de l'affection sous-jacente. Son pronostic est en général favorable, mais des évolutions chroniques existent.
— L'acrodermatite entéropathique de Danbolt et Closs, est une dermatose héréditaire grave de l'enfant due à un défaut d'absorption du zinc. Les symptômes de la maladie apparaissent en général après le sevrage. La peau devient rouge, squameuse, recouverte de pustules au niveau de la bouche, des yeux, des narines, de la région anogénitale, de la plante des pieds et de la paume des mains. À ces signes cutanés s'ajoutent fréquemment des altérations des ongles et des troubles intestinaux. Cette acrodermatite entraîne souvent un retard de croissance et une apathie. Un apport oral de sulfate de zinc assure la guérison.
acrodynie
Maladie vasomotrice des extrémités qui s'observe chez l'enfant entre 6 mois et 5 ans.
L'acrodynie est due à une intoxication, le plus souvent médicamenteuse, par le mercure. Les mains et les pieds sont tuméfiés, rouges, douloureux. L'enfant est fatigué, il maigrit, se gratte, transpire beaucoup, souffre de paresthésies (sensations de fourmillement) et de tachycardie. Il n'a pas de fièvre.
Le dosage de l'élimination urinaire de mercure permet de confirmer le diagnostic. La suppression des traitements en cours à base de mercure (vermifuges, gammaglobulines, pommades mercurielles) assure la guérison de l'acrodynie.