Larousse Médical 2006Éd. 2006
F

fibre conjonctive

Fibre du tissu conjonctif (tissu de soutien des autres tissus) constituée d'une protéine : soit collagène, soit élastine.

   Les fibres conjonctives forment des faisceaux dans le tissu conjonctif et lui confèrent ses qualités mécaniques de résistance et d'élasticité.

Voir : fibre de réticuline.

fibre musculaire

Cellule allongée formant l'élément essentiel du muscle.

Synonyme : cellule musculaire.

   Il existe trois types de fibre musculaire : les fibres striées qui constituent les muscles du squelette ; les fibres striées qui constituent le myocarde (muscle du cœur) ; les fibres lisses, musculature des viscères creux. Toutes sont formées d'éléments contractiles, les myofibrilles, qui, en se contractant, diminuent la longueur de la fibre musculaire. Seules les fibres striées squelettiques sont directement accessibles à la volonté, les autres étant sous la dépendance du système neurovégétatif. Parmi les fibres striées, certaines, à contraction lente, permettent des contractions peu intenses et durables (efforts d'endurance) ; d'autres, à contraction rapide, permettent des contractions intenses et peu durables (efforts de résistance). La proportion de ces deux types de fibre varie selon l'héritage génétique des individus, mais l'entraînement sportif peut la modifier en augmentant la proportion des fibres sollicitées par un type particulier d'effort.

fibre nerveuse

Fibre formée par un axone (prolongement d'un neurone), entouré ou non d'une gaine de myéline (substance lipidique et protéique dont la fonction est d'accélérer la transmission de l'influx nerveux) et d'une gaine de Schwann (constituée de cellules gliales qui protègent et soutiennent les neurones).

   Certaines fibres nerveuses sont spécialisées dans la motricité, d'autres dans la transmission sensorielle.

Voir : myéline.

fibrillation

Activité anormale de fibres musculaires isolées dont la membrane est instable et qui se contractent en l'absence d'innervation.

   Une fibrillation se produit en cas de dénervation, d'origine pathologique (dégénérescence nerveuse) ou traumatique (plaie d'un nerf périphérique, par blessure à l'arme blanche, par exemple). Ce phénomène est mis en évidence par l'activité musculaire enregistrée par électromyographie. Lorsque, au cours d'examens successifs, les fibrillations disparaissent, cela signifie qu'il existe un retour progressif à la normale avec une réinnervation débutante. En revanche, leur persistance indique que le processus de dénervation n'est pas réparé.

fibrillation auriculaire

Trouble du rythme cardiaque caractérisé par la disparition du rythme sinusal normal, remplacé par des contractions rapides (de 400 à 600 par minute) et inefficaces des oreillettes, et provoquant la contraction irrégulière et souvent rapide des ventricules.

Synonyme : arythmie complète.

CAUSES

Multiples, elles comprennent la plupart des maladies cardiovasculaires, certaines maladies bronchopulmonaires retentissant sur le cœur et quelques maladies métaboliques, telle l'hyperthyroïdie. Certains médicaments peuvent aussi la provoquer, entre autres ceux qui accélèrent la fréquence cardiaque.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La fibrillation auriculaire n'est pas toujours ressentie par le malade ; mais, souvent, celui-ci éprouve des palpitations. Ce trouble peut aussi se manifester par un angor (angine de poitrine), du fait de l'accélération du rythme cardiaque, ou par une insuffisance cardiaque. Enfin, il peut être révélé par une complication embolique, l'absence de contraction efficace des oreillettes provoquant l'arrêt ou le ralentissement du sang à cet endroit et le risque de formation de caillots susceptibles de migrer dans la circulation.

DIAGNOSTIC

Il repose sur la palpation du pouls et surtout sur l'auscultation cardiaque prolongée, qui permet de constater l'existence de battements irréguliers. L'électrocardiographie confirme le diagnostic.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement peut être médicamenteux, visant soit à ralentir la cadence des ventricules (digitaliques, bêtabloquants), soit à réinstaurer un rythme régulier (antiarythmiques). Une cardioversion électrique (choc électrique externe) peut servir à régulariser les contractions cardiaques. Les techniques d'ablation, en plein essor, peuvent être proposées dans certaines formes cliniques pour détruire des fragments tissulaires pathologiques situés dans les oreillettes où naissent les troubles du rythme. Une échographie par voie œsophagienne est parfois pratiquée avant la cardioversion, pour vérifier qu'il n'y a pas des caillots formés dans l'oreillette gauche. Les médicaments antiarythmiques sont utiles aussi dans la prévention des récidives. Un traitement anticoagulant est généralement associé, provisoirement, pendant la phase aiguë, ou de façon prolongée quand la fibrillation devient permanente – cas fréquent chez le sujet âgé – pour prévenir le risque de formation de caillots et d'embolie périphérique.

   Le pronostic dépend de la cardiopathie sous-jacente.

Voir : cardioversion, embolie artérielle des membres, embolie cérébrale, rétrécissement mitral.

fibrillation ventriculaire

Trouble du rythme cardiaque grave, caractérisé par la disparition de toute contraction organisée des ventricules, remplacée par une trémulation ventriculaire (contractions localisées anarchiques et inefficaces).

CAUSES

Une fibrillation ventriculaire peut s'observer dans les suites d'un infarctus du myocarde ou d'une autre cardiopathie ou encore venir compliquer une électrocution.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La trémulation ventriculaire provoque un arrêt cardiocirculatoire responsable d'une perte de connaissance et d'un état de mort apparente.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic, évoqué devant l'état du sujet, est confirmé par l'électrocardiographie, pratiquée dès l'arrivée des secours d'urgence. En l'absence de traitement, la fibrillation ventriculaire est spontanément mortelle.

TRAITEMENT

Le traitement d'urgence repose sur la cardioversion électrique (choc électrique externe), destinée à régulariser les contractions cardiaques. La prévention des récidives dépend de la cause du trouble et de l'état du sujet ; elle fait appel, lorsque la cause ne peut être corrigée, à des médicaments antiarythmiques et/ou à des systèmes de défibrillation implantables (stimulateurs cardiaques implantés dans la poitrine, qui servent à détecter les épisodes de fibrillation ventriculaire et à réagir immédiatement par une stimulation électrique).

Voir : arrêt cardiocirculatoire, cardioversion.