Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

métanéphrine

Dérivé méthylé des catécholamines (neurotransmetteurs tels que l'adrénaline et la noradrénaline).

   Les métanéphrines sont obtenues par l'action d'une enzyme qui transforme la noradrénaline en normétadrénaline et l'adrénaline en métadrénaline. Leur dosage urinaire est très utile pour le diagnostic du phéochromocytome (tumeur de la glande médullosurrénale dont les cellules sécrètent des quantités excessives de catécholamines et qui est responsable d'une hypertension artérielle sévère).

métaplasie

Modification pathologique d'un tissu en un autre tissu, de structure et de fonction différentes.

   La métaplasie est une forme d'adaptation à des conditions anormales ; elle donne naissance à un nouveau tissu, plus résistant que le tissu initial.

   Une métaplasie s'observe, par exemple, dans la muqueuse des bronches en cas d'irritation chronique ou d'infection respiratoire virale.

   Ce processus est en principe réversible et disparaît lorsque cessent les conditions anormales, sauf dans les cas de métaplasie osseuse du muscle (myosite ossifiante) ou des cartilages bronchiques et trachéaux.

métastase

Migration par voie sanguine ou lymphatique de produits pathologiques (bactéries, virus, parasites, cellules cancéreuses) issus d'une lésion initiale.

métastase cancéreuse

Foyer de cellules cancéreuses provenant d'un cancer initial, dit primitif, et développé sur un autre organe.

   Les métastases cancéreuses représentent la dernière étape de l'évolution spontanée de la plupart des cancers. La première étape est l'extension locale du cancer initial. La deuxième étape est sa propagation aux ganglions lymphatiques voisins par l'intermédiaire des canaux lymphatiques situés dans les tissus. L'étape métastatique, par le biais de la circulation sanguine, peut aboutir à une dissémination du cancer à grande distance et dans plusieurs organes.

MÉCANISME

Une métastase se développe à la suite de l'expression de certains gènes des chromosomes, qui sont inhibés dans les cellules normales et même dans celles du cancer initial. Chaque modification de l'activité des gènes donne à la cellule de nouvelles propriétés (en particulier la perte de l'adhérence des cellules entre elles) et lui fait franchir une nouvelle étape. Dans un premier temps, les cellules métastatiques deviennent mobiles et sécrètent des enzymes (protéases) qui digèrent les tissus environnants, ce qui leur permet de se déplacer jusqu'à un vaisseau capillaire sanguin. Elles traversent la paroi du capillaire puis se laissent transporter par le courant sanguin. Elles gagnent ainsi l'intérieur d'un autre organe, où elles peuvent rester dormantes, éventuellement de longues années, ou bien proliférer. Tous ces phénomènes sont possibles parce que, en s'entourant de substances qui les masquent et les protègent, les cellules deviennent en même temps plus résistantes à l'attaque des globules blancs.

   Les organes d'arrivée sont le plus souvent les poumons, le foie, les os et le cerveau. On parle alors de cancer secondaire de ces organes. Le siège des métastases dépend dans certains cas de la position anatomique de ces organes : les cancers de l'intestin métastasent facilement dans le foie, car le sang passe de l'intestin dans la veine porte, qui se termine dans le foie. Dans d'autres cas, le lieu d'arrivée tient au type de cancer : les sarcomes (tumeurs malignes du tissu conjonctif) métastasent surtout dans les poumons, pour des raisons encore mal connues.

ÉVOLUTION ET PRONOSTIC

Les métastases sont des phénomènes fréquents et précoces : en général, quand on diagnostique un cancer primitif, il est en fait présent dans l'organisme depuis plusieurs années ; le risque qu'il existe des métastases, déjà repérables ou encore invisibles, est donc extrêmement élevé. Cependant, certaines variétés de cancer métastasent peu (cancer de l'ovaire, par exemple) ou pas du tout (épithélioma basocellulaire de la peau). Les métastases, quand elles existent, prolifèrent plus vite que le cancer primitif. Elles sont aussi plus résistantes à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Les stratégies thérapeutiques tiennent compte de cette résistance, ainsi que du risque de présence de métastases encore indécelées : indication d'un traitement complémentaire (adjuvant) par chimiothérapie, hormonothérapie ou radiothérapie après ablation du cancer primitif.

PRÉVENTION

La précocité du traitement des cancers primitifs est actuellement le seul moyen d'éviter l'apparition des métastases. On recherche comment enrayer le phénomène métastatique. Une telle découverte améliorerait beaucoup le pronostic des cancers : leur traitement pourrait se limiter à l'ablation chirurgicale et à la radiothérapie locale.

métatarse

Partie du squelette du pied comprise entre le tarse (ensemble d'os qui forme la région postérieure du squelette du pied) et les orteils.

   Le métatarse participe à la structure de la voûte plantaire. Il est composé de 5 os longs, les métatarsiens, qui s'articulent, en haut, avec le tarse (le scaphoïde tarsien et les 3 os cuboïdes) et, en bas, avec la première phalange de chacun des orteils.

métatarsien

Os long du pied.

   Les métatarsiens sont au nombre de 5 ; ils forment le métatarse. Le premier métatarsien forme l'arche interne de la voûte plantaire et seule son extrémité repose sur le sol. Le cinquième forme la partie externe de la voûte plantaire et repose entièrement sur le sol. Les métatarsiens sont solidaires les uns des autres grâce à des ligaments puissants, les ligaments intermétatarsiens ; leur mobilité est extrêmement faible.

PATHOLOGIE

Fréquentes, les fractures des métatarsiens peuvent être dues à la chute d'un objet sur le pied ou à une torsion violente de celui-ci. Elles sont douloureuses mais le plus souvent bénignes. Leur réduction est en général orthopédique, parfois chirurgicale. Elles sont ensuite immobilisées à l'aide d'un plâtre pendant 3 à 6 semaines.

météorisme

Accumulation de gaz dans l'intestin se traduisant par une augmentation du volume de l'abdomen.

   Le météorisme se distingue du ballonnement abdominal, qui correspond à une sensation subjective de tension intra-abdominale ne traduisant pas toujours une réelle augmentation des gaz dans l'intestin.

Un météorisme peut s'observer aussi bien dans les maladies organiques digestives (occlusion colique, syndrome de Koenig) que dans les maladies fonctionnelles, où seule la fonction digestive, et non l'organe, est détériorée (colopathie spasmodique).

   Le diagnostic repose sur la percussion abdominale, qui révèle une sonorité plus importante que la normale, traduisant la distension intestinale gazeuse. Au moindre soupçon d'occlusion, une radiographie de l'abdomen sans préparation s'impose. Le traitement du météorisme est celui de sa cause.