Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

membrane

Enveloppe qui limite la cellule ou le noyau cellulaire, un organe ou une partie d'organe ou qui tapisse une cavité du corps.

   Le corps humain comporte de nombreuses membranes : les méninges (3 feuillets), qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière ; les plèvres (2 feuillets), qui protègent les poumons ; le péritoine (2 feuillets), qui enveloppe les viscères abdominaux ; le péricarde (2 feuillets), qui protège le cœur ; le tympan (1 feuillet), qui se trouve au fond du conduit auditif externe. On appelle aussi membranes les trois tuniques qui enveloppent l'œil.

   Une séreuse est une fine membrane tissulaire faite essentiellement de tissu conjonctif recouvert d'un endothélium. Les méninges, les plèvres, le péricarde, le péritoine sont des séreuses.

membrane ovulaire

Chacune des membranes qui assurent la protection de l'embryon puis celle du fœtus.

   Les membranes ovulaires sont au nombre de trois au début (amnios, chorion, caduque ovulaire), mais la caduque ovulaire est peu à peu refoulée par le développement de l'enfant et, à terme, il n'en reste plus que des vestiges, soudés à la caduque utérine, membrane qui tapisse l'utérus.

   La membrane ovulaire la plus interne est l'amnios : elle tapisse la cavité remplie de liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus. Le chorion, fibreux, transparent, résistant, est plaqué sur l'amnios à l'extérieur. Il se sépare bien de celui-ci, de sorte que des poches (poches amniochoriales) peuvent se former entre eux. L'autre face du chorion adhère à la caduque utérine.

   Au terme de la grossesse, la rupture spontanée des membranes (rupture de la poche des eaux) signale le début de l'accouchement. Quand elle est prématurée, cette rupture comporte un risque d'infection pour la mère et le fœtus. Lors des accouchements déclenchés médicalement, elle peut être artificiellement provoquée.

   Après la délivrance, il est fait un examen systématique des annexes fœtales (placenta et membranes) pour contrôler leur intégrité et l'absence de rétention membraneuse dans la cavité utérine.

membranes hyalines (maladie des)

Affection du nouveau-né, surtout du prématuré, due à l'existence de membranes fibrineuses dans les alvéoles pulmonaires et responsable d'une insuffisance respiratoire aiguë.

Synonyme : détresse respiratoire idiopathique.

   La maladie des membranes hyalines, liée à un défaut de maturité des poumons, survient essentiellement chez les prématurés (et en particulier ceux qui sont nés avant 35 semaines de grossesse). La détresse respiratoire est de gravité variable, mais d'autant plus sévère que l'enfant est né loin du terme.

CAUSES

Outre la prématurité, toute souffrance fœtale, qu'elle se produise au cours de l'accouchement ou pendant la grossesse, peut favoriser la maladie des membranes hyalines. L'affection est liée à une insuffisance ou à une absence de surfactant, substance lipidique produite par les cellules des alvéoles pulmonaires du fœtus en fin de grossesse. Le surfactant tapisse les parois des alvéoles et empêche leur fermeture totale au cours de l'expiration.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La détresse respiratoire apparaît le plus souvent au cours des premières heures de la vie, parfois dès les premières minutes. Elle se manifeste par une augmentation de la fréquence respiratoire, des signes de lutte de l'enfant pour respirer (battement des ailes du nez, geignements, creusement du thorax lors de l'inspiration).

   Le diagnostic repose sur la radiographie thoracique, qui permet de distinguer quatre degrés de gravité, depuis un fin granité diminuant la transparence pulmonaire jusqu'à une opacité pulmonaire complète avec visualisation anormale de l'arbre bronchique.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

L'évolution de la maladie des membranes hyalines est toujours la même : aggravation pendant 24 à 36 heures, phase « en plateau » pendant 24 à 48 heures puis amélioration souvent très rapide à partir du 4e ou du 5e jour de vie, correspondant à l'élaboration de surfactant en quantité suffisante par le poumon du nouveau-né.

    Le traitement repose sur la mise sous oxygène de l'enfant. Dans les cas plus sévères, une ventilation artificielle permet, en fin d'expiration, de maintenir ouvertes les alvéoles pulmonaires de l'enfant.

PRONOSTIC

Le pronostic à court terme est bon ; le taux de mortalité est faible, de l'ordre de 5 à 10 %, concernant surtout les grands prématurés. Le risque est la survenue de séquelles respiratoires, notamment par dysplasie bronchopulmonaire (destruction de zones de tissu pulmonaire), laquelle semblerait liée à la technique de la ventilation artificielle.

membre

Chacun des quatre appendices du tronc, servant à la locomotion ou à la préhension.

   Les membres ne comportent que des éléments permettant la mobilisation et la sensation (os, articulations, muscles, tendons, vaisseaux, nerfs périphériques).

— Le membre supérieur est composé de l'épaule, par laquelle il est articulé avec le thorax, et du bras, de l'avant-bras et de la main, qui sont articulés entre eux respectivement par le coude et le poignet.

— Le membre inférieur, articulé avec le bassin par la hanche, est composé de la cuisse, de la jambe et du pied, qui sont articulés entre eux respectivement par le genou et la cheville.

Voir : agénésie, amputation, hémimélie.

membre (reconstruction d'un)

Intervention chirurgicale, effectuée en un ou plusieurs temps, visant à réparer une lésion grave d'un membre.

   Une reconstruction concerne toujours des blessés graves, notamment des accidentés de la route (surtout des deux-roues), et des personnes victimes d'accidents lors d'activités de bricolage. Les membres lésés peuvent être totalement détachés, délabrés (perte de substance, écrasement) ou dévascularisés (encore rattachés au segment proximal) ; le degré d'urgence de ce dernier cas est identique à celui d'une amputation.

DÉROULEMENT

Après l'accident, le membre, s'il est sectionné, doit être ramassé, mis dans un sac en plastique étanche, lui-même mis dans de la glace (le contact direct du membre avec la glace est à prohiber) et transporté avec le blessé en urgence dans un hôpital spécialisé. L'opération est réalisée après un premier temps de réanimation, comportant une transfusion et un bilan préopératoire (consultation d'anesthésie, bilan biologique). Elle comporte différents temps de réparation, effectués autant que possible en une seule intervention : réparation osseuse à l'aide de plaques internes ou de fixateurs externes (broches dépassant de l'os et comportant une attelle externe), réparation des vaisseaux et des nerfs par microchirurgie (chirurgie réalisée à l'aide d'un microscope à fort grossissement) et recours éventuel à des autogreffes veineuses, reconstruction de la couverture cutanée par la technique des lambeaux musculocutanés (rabattement d'un lambeau ayant conservé en un point ses attaches vasculaires et nerveuses). L'opération, très délicate, est généralement longue (de 8 à 24 heures dans certains cas).

COMPLICATIONS ET SURVEILLANCE

La période postopératoire pouvant être marquée par des complications (infection, hémorragie, absence de récupération fonctionnelle), une surveillance médicale importante et une rééducation précoce s'imposent. Des opérations secondaires sont parfois nécessaires dans la semaine ou dans les mois qui suivent pour tenter de récupérer des fonctions non encore rétablies.

   La rééducation s'étale sur une période de 18 mois à 2 ans ; le membre est en général un peu moins sensible qu'avant l'accident. Il est susceptible, pendant 2 ans environ après l'opération, d'être le siège de la « maladie du froid » (crises pendant lesquelles le membre bleuit et devient froid et douloureux).

   Les amputations secondaires, consécutives à une infection ou à une hémorragie très grave, sont exceptionnelles.