Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypertrophie

Augmentation du volume d'un tissu ou d'un organe.

   Une hypertrophie est due à une augmentation du volume des cellules ou à leur multiplication (hyperplasie).

   Une hypertrophie musculaire peut être liée à des activités physiques intenses ; l'hypertrophie d'un ganglion est parfois provoquée par une maladie infectieuse ou un envahissement par des cellules cancéreuses (métastase).

hypertrophie prostatique

Augmentation de volume de la prostate, le plus souvent liée à un adénome.

Voir : adénomyome.

hyperuricémie

Augmentation du taux d'acide urique dans le sang.

   L'hyperuricémie est due à une perturbation souvent héréditaire du métabolisme des bases puriques (substances azotées qui entrent dans la composition des nucléotides, éléments constitutifs de l'A.D.N.) ou à un régime alimentaire trop riche en purines, d'où provient l'acide urique (ris de veau, foie, rognons, cervelle, anchois, sardines, harengs). Elle s'observe aussi en cas de forte augmentation des globules blancs dans le sang (leucémies aiguës ou chroniques). L'hyperuricémie entraîne la formation, dans les articulations, les reins et sous la peau, de dépôts d'urates (sels d'acide urique), qui provoquent des calculs urinaires et la goutte. Son traitement repose, d'une part, sur un régime dépourvu de purines, d'autre part, sur la prise de médicaments hypo-uricémiants.

hyperventilation

Augmentation de la quantité d'air qui ventile les poumons.

   Les causes d'une hyperventilation sont extrêmement variées : exercice physique intense, accès d'anxiété, fièvre, hypoxie (diminution de l'apport d'oxygène sanguin aux tissus), acidose (acidité sanguine excessive), etc. Elle peut se traduire par une augmentation de la fréquence ou de l'amplitude des mouvements respiratoires, une hypocapnie (diminution du taux de gaz carbonique dans le sang), une alcalose (alcalinité sanguine excessive). Chez certains sujets, elle peut constituer un facteur déclenchant un épisode de spasmophilie. Son traitement est celui de l'affection en cause.

hypervitaminose

Toute affection liée à la présence en excès de certaines vitamines dans l'organisme.

   Les principales hypervitaminoses concernent les vitamines A et D. Elles sont principalement dues à des intoxications d'origine médicamenteuse. Il est donc faux d'affirmer que toutes les vitamines sans exception sont « bonnes pour la santé » et il n'est pas souhaitable de prendre sans consultation médicale un composé polyvitaminé parce qu'on est fatigué.

— L'hypervitaminose A apparaît pour une absorption supérieure à 3 milligrammes de vitamine A par jour pendant 1 à 3 mois chez le nourrisson, à 10 milligrammes chez l'adulte pendant 6 à 12 mois. Elle se traduit par des signes d'hypertension intracrânienne : maux de tête, vomissements, torpeur. Elle peut, à long terme, aboutir à une ossification précoce des os longs et des épiphyses chez le nourrisson et entraîner, chez la femme enceinte, des anomalies de formation du fœtus. Le traitement consiste à arrêter la prise de vitamines.

— L'hypervitaminose D se manifeste à partir de doses de 0,5 milligramme de vitamine D par jour chez le nourrisson, de 1 milligramme chez l'adulte, en administration prolongée. Ses signes sont liés à l'hypercalcémie (augmentation anormale du taux de calcium dans le sang) qui en résulte : fatigue, soif intense, douleurs abdominales, calcification des tissus mous (vaisseaux, reins). Une hypervitaminose D sévère peut provoquer des troubles de la vigilance, voire un coma. Son traitement consiste à arrêter la prise de vitamines et à soigner les symptômes de l'hypercalcémie.

hypervolémie

Augmentation du volume sanguin circulant.

   Il existe deux formes principales, toutes deux également rares, d'hypervolémie. La première, d'évolution chronique, survient lors de certaines maladies comme le myélome multiple, au cours desquelles une protéine anormale est présente dans le sang en quantité si élevée que le volume sanguin s'en trouve augmenté. Le second type d'hypervolémie, d'évolution aiguë, est dû à une perfusion excessive de liquide dans les veines, comme cela se produit parfois au cours du traitement d'une hypovolémie. Du fait de l'accroissement du volume sanguin, le travail du cœur, qui doit faire circuler davantage de liquide, augmente, ce qui peut provoquer une insuffisance cardiaque : accélération du rythme cardiaque, gêne respiratoire, voire œdème du poumon. Enfin, une insuffisance rénale chronique peut provoquer une hypervolémie aiguë lorsqu'elle s'accompagne d'une anurie (arrêt de la sécrétion d'urine) et que le sujet a manqué une ou plusieurs séances d'hémodialyse.

   Le traitement consiste à soigner la maladie en cause ou à ralentir les perfusions.

hyphéma

Épanchement de sang dans la chambre antérieure de l'œil, entre cornée et iris.

   Les hyphémas sont essentiellement dus à des contusions oculaires, provoquant un saignement de l'iris, qui se rompt à sa base ou au niveau du sphincter commandant sa dilatation ou sa contraction. Ils accompagnent aussi parfois certaines uvéites virales, avec inflammation de la tunique vasculaire de l'œil située entre la choroïde et l'iris, comme celles que peuvent causer un herpès ou un zona.

   Un hyphéma se manifeste sous la forme d'un niveau horizontal de sang, visible à travers la cornée. Si l'épanchement recouvre la pupille, il crée une gêne visuelle. Le diagnostic est fait par l'examen clinique. Les complications, rares, consistent essentiellement en une infiltration de sang dans la cornée.

TRAITEMENT

Le plus souvent, un hyphéma se résorbe spontanément. Il est exceptionnel qu'il faille intervenir chirurgicalement pour l'évacuer.

hypnose

Technique propre à induire un état de sommeil partiel, différent du sommeil habituel.

   L'état obtenu par hypnose préserve certaines facultés de relation, en particulier entre l'hypnotiseur et le patient, mais entraîne une capacité d'abstraction par rapport à la réalité extérieure et une « paralysie de la volonté » (Sigmund Freud). L'hypnose fut dénommée ainsi, d'après le mot grec hupnos, « sommeil », par le médecin anglais James Braid, qui, en 1843, utilisa cette technique pour anesthésier ses malades. Puis, à la fin du XIXe siècle, ce phénomène fut étudié, en relation avec l'hystérie, par les neurologues français Jean-Martin Charcot et Hippolyte Bernheim. C'est en observant les sujets sous hypnose que Sigmund Freud découvrit l'importance de l'inconscient. Après avoir été délaissée (sauf aux États-Unis), la psychothérapie par l'hypnose connaît actuellement un regain de faveur : pour favoriser la relaxation, lutter contre la douleur et l'anxiété. Elle peut se substituer à une anesthésie chimique (obstétrique, chirurgie dentaire) et faciliter l'induction de l'anesthésie habituelle.

Voir : relaxation, sophrologie.