Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

oreillette

Cavité cardiaque recevant le sang avant de le faire passer dans le ventricule correspondant.

   Il existe une oreillette droite et une gauche, chacune étant reliée à un ventricule par une valvule auriculoventriculaire.
— L'oreillette droite reçoit le sang désoxygéné de la grande circulation par les veines caves inférieure et supérieure. Elle communique avec le ventricule droit par la valvule tricuspide, qui s'ouvre durant la diastole (période de repos du cœur) pour permettre au ventricule droit de se remplir de sang. L'oreillette droite comporte un cul-de-sac de forme triangulaire, l'auricule droite. Elle est séparée de l'oreillette gauche par une paroi musculaire commune, le septum interauriculaire. Dans cette zone existe un clapet, le foramen ovale, qui, durant la vie fœtale, laisse passer le sang oxygéné dans le ventricule gauche ; après la naissance, il se referme et est normalement étanche.
— L'oreillette gauche est un peu plus épaisse que l'oreillette droite. Elle reçoit le sang provenant des veines pulmonaires après son enrichissement en oxygène dans les poumons. Le sang oxygéné passe dans le ventricule gauche par la valvule mitrale lors de la diastole. Puis le ventricule gauche propulse ce sang dans l'aorte lors de la systole ventriculaire. L'oreillette gauche possède aussi un prolongement aplati et transversal, l'auricule gauche, qui est plus long et moins large que l'auricule droite.

PATHOLOGIE

Au cours d'une atteinte valvulaire (rétrécissement mitral, insuffisance mitrale ou tricuspide, etc.), les oreillettes peuvent se dilater.

   À la naissance, le septum interauriculaire peut rester ouvert : sa fermeture est réalisée par une intervention chirurgicale.

Voir : communication interauriculaire, myocardiopathie, valvulopathie.

oreillette (maladie de l')

Trouble du rythme cardiaque dû à une altération du tissu de l'oreillette, caractérisé par une alternance, d'une part de défaillances du nœud sinusal (stimulation électrique du cœur), qui entraînent une bradycardie, et d'autre part de crises d'arythmies auriculaires, se traduisant par une tachycardie.

Synonymes : maladie rythmique auriculaire, syndrome brady-tachycardie.

   Cette maladie est le plus souvent idiopathique (sans cause identifiée), traduisant alors probablement une dégénérescence du tissu sino-auriculaire. Elle peut toutefois faire suite à une maladie coronarienne, une myocardiopathie ou une valvulopathie.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La maladie de l'oreillette se manifeste par une alternance d'épisodes de bradycardie (rythme cardiaque lent) et de tachycardie (rythme cardiaque rapide) ou de très courts arrêts cardiaques. Les symptômes comprennent des étourdissements, des malaises, des pertes de connaissance, parfois des palpitations. La maladie peut être révélée par un accident embolique.

   Le diagnostic est établi après plusieurs enregistrements électrocardiographiques (E.C.G.), et l'analyse des données d'un Holter (enregistrement du rythme cardiaque sur 24 heures).

TRAITEMENT

Outre le traitement d'une éventuelle affection responsable, la maladie de l'oreillette nécessite la pose d'un stimulateur cardiaque (pacemaker). Un antiarythmique est souvent prescrit. Cette maladie donnant par ailleurs fréquemment lieu à l'apparition d'emboles, une prescription continue d'anticoagulants est généralement justifiée.

oreillons

Maladie infectieuse virale aiguë, extrêmement contagieuse, due à un paramyxovirus et se manifestant principalement par une parotidite bilatérale (inflammation des deux glandes parotides, les principales glandes salivaires).

   Les oreillons, autrefois appelés ourles, se transmettent par voie aérienne (inhalation de gouttelettes de salive émises par un malade). Ils sévissent surtout en hiver, souvent par épidémies, en particulier dans certaines collectivités (écoles). En France, l'incidence de l'infection a considérablement diminué depuis l'introduction de la vaccination qui est maintenant généralisée chez l'enfant en association avec les vaccinations contre la rougeole et la rubéole.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

L'incubation dure de 17 à 21 jours ; elle est suivie d'une fièvre modérée et de maux d'oreilles pendant 1 ou 2 jours. Le malade est contagieux de 1 semaine avant l'apparition des symptômes à environ 8 jours après.

   L'inflammation des glandes parotides apparaît d'abord d'un côté, puis des deux, et se manifeste par une tuméfaction comblant les sillons situés en arrière de la mâchoire. Elle entraîne une douleur à la mastication et lorsque l'on appuie sur les parotides. Il s'y associe parfois une angine et une atteinte des ganglions voisins. Les maux de tête sont fréquents. L'évolution est le plus souvent bénigne, et la maladie régresse spontanément en une dizaine de jours.

COMPLICATIONS

— La méningite ourlienne apparaît de 4 à 10 jours après la parotidite et n'entraîne le plus souvent aucun symptôme. Il y a, rarement, une atteinte du nerf auditif ou une encéphalite.

— L'orchite ourlienne atteint le garçon après la puberté. Elle se manifeste par une fièvre élevée et par une tuméfaction douloureuse d'un testicule, puis du second dans certains cas. L'inflammation régresse en une dizaine de jours, mais peut être responsable d'atrophie testiculaire et de stérilité en cas d'atteinte des deux testicules.

— La pancréatite ourlienne, exceptionnelle, se manifeste par des douleurs abdominales associées parfois à des vomissements. Elle peut laisser, dans de très rares cas, des séquelles (diabète).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est le plus souvent établi lors de l'examen clinique, suffisamment caractéristique. On peut s'aider de sérologies réalisées à 15 jours d'intervalle, de l'isolement du virus dans la salive ou dans le liquide céphalorachidien, en cas de signes de méningite et de diagnostic incertain.

   Le traitement, symptomatique, repose sur l'administration de médicaments combattant la fièvre et, en cas de forte douleur, sur celle d'anti-inflammatoires.

   Le repos au lit est de rigueur en cas d'atteinte testiculaire ainsi que l'immobilisation des bourses par un suspensoir.

PRÉVENTION

Le vaccin se présente sous forme combinée avec les vaccins contre la rougeole et la rubéole. Il doit être administré à l'âge de 12 mois (9 mois pour ceux gardés en collectivité) puis renouvelé avant l'âge de 2 ans.