Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cristallin

Lentille biconvexe, située en arrière de l'iris et en avant du corps vitré, qui intervient dans l'accommodation.

   Le cristallin, qui mesure 1 centimètre de diamètre, est maintenu grâce au ligament suspenseur zonulaire qui le relie au muscle ciliaire. Il est constitué d'une capsule externe, d'un cortex et d'un noyau central. Il est très adhérent au corps vitré chez le sujet jeune ; son adhérence diminue avec l'âge. La mise au point des objets selon la distance est effectuée par la modification de la courbure du cristallin sous l'action du muscle ciliaire. En outre, l'arrangement parallèle des fibres cristalliniennes permet une parfaite transparence. La rigidité progressive du cristallin, liée au vieillissement naturel de l'œil, entraîne une perte de son pouvoir d'accommodation : c'est la presbytie, qui provoque une diminution de la vision de près. La perte de la transparence cristallinienne, qui atteint surtout les personnes âgées, est à l'origine de la cataracte.

Voir : œil, accommodation, aphaquie, cataracte, implant cristallinien.

cristallurie

Présence de cristaux dans les urines.

   La recherche de cristaux est réalisée par l'examen au microscope du sédiment obtenu après centrifugation d'une urine fraîchement recueillie. Lorsque la recherche est effectuée sur des urines concentrées, il est habituel d'y retrouver des cristaux formés d'éléments minéraux ou organiques (sels de calcium, acide urique, acide oxalique), sans que cela ait une signification pathologique. En revanche, la présence de cristaux de cystine, toujours pathologique, est révélatrice d'une cystinurie. Certains médicaments peuvent provoquer la formation de cristaux urinaires.

Crohn (maladie de)

Maladie inflammatoire chronique de l'intestin d'origine inconnue.

   La maladie de Crohn, qui atteint entre 15 et 20 personnes sur 100 000, se rencontre à tout âge, mais surtout chez l'adolescent, l'adulte jeune et les sujets de plus de 60 ans. Elle évolue par poussées successives et lèse des segments de l'intestin avec une prédilection pour l'iléon (intestin grêle terminal), le côlon et l'anus. Cependant, tous les segments du tube digestif, de la bouche à l'anus, peuvent être atteints. Les lésions comportent un épaississement de la paroi et des ulcérations.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La maladie se révèle le plus souvent par une diarrhée aiguë ou chronique avec perte de l'appétit, amaigrissement et anémie. Elle se complique de fistules et, parfois, d'abcès siégeant en général à l'anus, d'occlusions intestinales et de fistules internes. Elle peut s'associer à d'autres maladies inflammatoires comme une uvéite (inflammation oculaire sévère) ou une spondylarthropathie (affection inflammatoire chronique caractérisée par une atteinte articulaire vertébrale). Directement ou indirectement, la maladie retentit sur d'autres organes.

   Le diagnostic repose sur l'examen clinique, qui révèle une distension abdominale douloureuse et permet parfois de percevoir des masses dans l'abdomen, ainsi que sur des examens biologiques et morphologiques (radiographies intestinales, coloscopie, scanner) permettant de constater l'épaississement de la paroi intestinale, avec la présence d'ulcérations.

ÉVOLUTION ET COMPLICATIONS

L'évolution est faite d'une succession de poussées et d'accalmies (rémissions). Il n'y a jamais de guérison définitive. Les complications sont nombreuses : occlusions intestinales, hémorragies, fistules à la peau ou entre plusieurs organes de l'abdomen. Le retentissement général est important : dénutrition, retard de croissance chez les enfants, déminéralisation osseuse avec des risques de fracture, complications thromboemboliques (phlébites, embolies pulmonaires).

TRAITEMENT

Le traitement est complexe. Les formes légères répondent bien aux dérivés salicylés. Dans les formes moyennes, la corticothérapie (traitement par des corticostéroïdes) est inévitable. Elle est efficace mais comporte de nombreux inconvénients et doit être relayée très rapidement par des immunosuppresseurs : azathioprine ou méthotrexate. Si ces traitements échouent, on recourt aux médicaments antagonistes du TNF (tumor necrosis factor) qui s'administrent par perfusions espacées de plusieurs semaines. Le traitement dure plusieurs années.

   La chirurgie est un recours indispensable en cas d'occlusion de perforation ou d'hémorragie. Cependant il faut être très économe d'actes chirurgicaux car la maladie récidive dans 75 % des cas après l'intervention.

ALIMENTATION

La diète complète, avec alimentation par voie veineuse, stoppe la maladie dans les formes graves. Lors des poussées habituelles, on recommande un régime pauvre en résidus. En dehors de ces cas, l'alimentation doit être normale.

Voir : spondylarthropathie.

croissance de l'enfant

Augmentation de la taille des différents éléments de l'organisme entre la naissance et la fin de l'adolescence.

   La croissance de l'enfant consiste en une augmentation en taille, mais aussi en poids, en surface et en volume des diverses régions du corps, des organes, des tissus. Elle est précédée de la croissance in utero, pendant la vie embryonnaire puis fœtale. Autre versant du développement de l'enfant, la maturation consiste en un perfectionnement progressif du fonctionnement des organes.

FACTEURS DE CROISSANCE

Il existe divers facteurs intervenant dans la croissance en poids et en taille.

— Les facteurs héréditaires justifient que la taille d'un enfant soit toujours évaluée, pour juger de sa normalité, en fonction de la taille des parents.

— Les facteurs alimentaires expliquent les besoins en substances incorporées aux nouveaux tissus, par exemple en protéines pour la synthèse de l'os ou du muscle.

— Les facteurs hormonaux sont représentés surtout par l'hormone de croissance sécrétée par l'hypophyse, glande endocrine située à la base du cerveau. Les hormones de la glande thyroïde et les hormones sexuelles interviennent aussi dans la croissance, ainsi que dans la maturation.

ÉTAPES ET VITESSE DE LA CROISSANCE

La croissance normale s'effectue en plusieurs étapes, dont chacune a des caractères particuliers : croissance de la première enfance (de 1 mois à 2 ans), de la seconde enfance (de 2 ans à 12 ans), de la puberté. La vitesse de croissance staturale (gain de taille en centimètres, par année), par exemple, est très élevée chez le nourrisson : plus de 20 centimètres la première année, près de 10 la deuxième. Ainsi, la taille, qui est d'environ 50 centimètres à la naissance, a doublé à l'âge de 4 ans, les facteurs nutritionnels étant particulièrement importants pendant toute cette période. La vitesse de croissance est ensuite réduite à 5 ou 6 centimètres par an et proportionnelle à l'âge. Elle diminue encore à la phase prépubertaire, puis elle subit une forte augmentation (pic de croissance) à la puberté grâce à l'effet des hormones sexuelles sur le squelette. Une nouvelle réduction survient en phase postpubertaire, ramenant la croissance à environ 1 centimètre par an pendant 3 ans.

   De plus, chaque région du corps, chaque organe a sa propre vitesse de croissance. Les membres atteignent leur croissance maximale à l'arrivée de la puberté, la colonne vertébrale croît surtout pendant et après la puberté. La croissance de l'encéphale, estimée par la mesure du périmètre crânien, s'effectue à la vitesse la plus rapide au cours des 2 premières années ; l'encéphale atteint son volume presque définitif à l'âge de 5 ans.

SURVEILLANCE DE LA CROISSANCE

La croissance est surveillée pendant toute l'enfance afin de pallier si possible une insuffisance, mais surtout afin de dépister une maladie responsable de retard de croissance, qui serait à la fois grave et curable. En pratique, il est recommandé de mesurer la taille et le poids d'un enfant environ tous les mois jusqu'à l'âge de 6 mois, tous les 2 mois jusqu'à 1 an, 1 ou 2 fois par an jusqu'à la fin de l'adolescence ; le périmètre crânien doit être également mesuré régulièrement chez les nourrissons.

   Les chiffres, reportés sur un graphique, constituent la courbe de croissance au cours du temps. La normalité en poids et en taille de l'enfant est jugée par un procédé statistique ; il ne doit pas s'écarter de plus de 2 déviations standards, en plus ou en moins, de la moyenne des enfants de son âge. De plus, on s'intéresse à la forme régulière de la courbe, par exemple toujours au-dessus de la moyenne ou bien toujours en dessous, sans cassure.