Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mégalencéphalie

Augmentation congénitale significative du volume du cerveau se traduisant par un crâne de périmètre supérieur à la moyenne.

Synonyme : encéphalomégalie.

   La transmission de la mégalencéphalie semble s'effectuer selon un mode autosomique (par les chromosomes non sexuels) dominant (il suffit que le gène en cause soit reçu de l'un des parents pour que l'anomalie se manifeste chez l'enfant). Le développement intellectuel de tels sujets est strictement normal ; aucune anomalie (kyste, tumeur, hydrocéphalie) n'est décelable.

   Dans quelques cas, la mégalencéphalie peut être l'un des signes d'une affection rare, le gigantisme de Sotos, et s'associer alors à des modifications du visage, à un développement excessif des pieds et des mains, à une épilepsie et à une dilatation des ventricules cérébraux.

mégalérythème épidémique

Maladie bénigne due à un entérovirus (virus se transmettant par voie digestive), le parvovirus B19, caractérisée par une éruption cutanée.

Synonymes : cinquième maladie éruptive, érythème infectieux aigu.

   La maladie se manifeste généralement en hiver ou au printemps et survient en moyenne entre 4 et 12 ans. La contagion s'effectue par voie digestive (salive, matières fécales, mains sales, etc.).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Après une incubation de 4 à 14 jours survient une éruption cutanée caractéristique : plaques rouges parfois légèrement surélevées, débutant sur les joues mais épargnant le menton, et dites alors en forme d'« ailes de papillon ». Les plaques confluent et gagnent les membres en quelques jours, respectant les paumes et les plantes des pieds et prenant un aspect également caractéristique en réseau ou en carte de géographie. L'affection est peu fébrile, parfois associée à des ganglions ou à des douleurs articulaires, surtout quand elle survient chez l'adulte.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

L'évolution est le plus souvent bénigne, ne nécessitant qu'un traitement symptomatique (antipyrétiques), l'éruption disparaissant spontanément en une dizaine de jours, mais pouvant cependant réapparaître les semaines suivantes, notamment à l'occasion d'un stress, d'une variation de température extérieure ou d'une exposition au soleil. Aucun traitement spécifique n'est nécessaire.

   Lé mégalérythème épidémique peut être responsable d'infections materno-fœtales, d'une anémie aiguë, surtout chez les patients en hémolyse chronique (drépanocytose, notamment) et nécessiter une transfusion.

mégaloblaste

Érythroblaste (cellule précurseur des globules rouges) de grande taille, observé dans les carences en acide folique et en vitamine B12 (maladie de Biermer).

   Outre cette grande taille, la forme très régulière de l'ensemble de la cellule et du noyau caractérise le mégaloblaste. La chromatine du noyau se différencie de celle des érythroblastes normaux par une apparence anormalement jeune, décrite comme « perlée ». La richesse en A.R.N. messagers du cytoplasme explique la coloration bleue (basophile) de ce dernier.

   Les mégaloblastes disparaissent rapidement de la moelle après administration de la vitamine manquante.

mégalomanie

Conviction excessive de sa supériorité.

Synonyme : délire de grandeur.

   La mégalomanie va de la suffisance, chez un sujet doué mais orgueilleux (dans le cadre d'un trouble de la personnalité), à l'expansion délirante du moi avec des idées de toute-puissance, de science infuse, de réalisation de projets démesurés (dans le cadre de maladies psychiatriques). Elle s'accompagne souvent d'un délire de persécution.

   La mégalomanie se rencontre épisodiquement dans la manie, l'hystérie, la psychopathie. Elle s'observe à l'état permanent dans les délires chroniques (paranoïa, paraphrénie) et les démences.

mégaœsophage

Dilatation de l'œsophage.

   La principale cause de mégaœsophage est l'achalasie de l'œsophage.

mégaœsophage idiopathique

Dilatation de l'œsophage due à un trouble de la motricité de son segment inférieur.

   Dans un mégaœsophage idiopathique, la stagnation des aliments dans l'œsophage entraîne progressivement une dilatation de celui-ci en amont. La cause de cette anomalie est inconnue.

Le mégaœsophage se traduit par une difficulté à avaler, des sensations douloureuses de plénitude gastrique, surtout dorsales, et des régurgitations spontanées qui entraînent une perte de poids.

Le diagnostic repose sur la radiographie, sur l'endoscopie digestive et sur la manométrie, qui permet de mettre en évidence les anomalies de la motricité digestive. Ces examens servent également à éliminer l'hypothèse d'un mégaœsophage secondaire (consécutif à une lésion organique du cardia, par exemple).

   Le traitement comprend essentiellement deux possibilités : dilatations pneumatiques sous contrôle endoscopique (introduction temporaire dans la partie inférieure de l'œsophage d'un ballonnet gonflé d'air) ou opération de Heller (intervention chirurgicale consistant à inciser la couche musculaire de l'œsophage jusqu'à la muqueuse).

meibomite

Inflammation d'origine infectieuse des glandes de Meibomius.

   Une meibomite atteint les personnes qui souffrent de blépharite (inflammation du bord libre des paupières).

   La paupière s'épaissit, devient rouge et douloureuse. Une petite goutte blanchâtre apparaît à la pression du doigt sur la paupière. Lorsqu'une meibomite devient chronique, elle entraîne souvent la formation d'un chalazion (sorte de kyste douloureux) et de blépharolithes (petites concrétions calcaires visibles à travers la conjonctive).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Après avoir effectué un prélèvement pour identifier le germe, le médecin prescrit une pommade antibiotique et un traitement d'hygiène locale à base de massage. Si les chalazions ne se résorbent pas au cours de ce traitement, ils peuvent être enlevés chirurgicalement. Les blépharolithes, eux, ne sont curetés que s'ils gênent le patient.

Meibomius (glande de)

Glande sébacée située dans les paupières et sécrétant des lipides qui se mélangent aux larmes et favorisent la lubrification de la cornée.

   Les glandes de Meibomius, au nombre de 25 à 30 par paupière, peuvent être le siège d'une inflammation, la meibomite.