Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

macrochéilite

Augmentation de volume d'une ou des deux lèvres.

   Les macrochéilites peuvent être d'origine infectieuse (infection d'une dent, de la gorge, des fosses nasales, des sinus) ou glandulaire (par dilatation des glandes salivaires). Parfois, leur cause reste inconnue. Les lèvres, d'abord simplement gonflées, sont déformées par un œdème qui découvre la muqueuse ; elles sont quelquefois le siège d'érosions, de fissures, voire d'une inflammation. Les macrochéilites entraînent une sensation de gêne, de tension sans être vraiment douloureuses.

   Leur traitement est souvent décevant. Il repose sur les antibiotiques par voie générale dans les formes infectieuses ou bien sur la corticothérapie générale. On peut aussi procéder à une ablation chirurgicale de la zone hypertrophiée en incisant la lèvre par sa face interne, ce qui permet d'éviter les cicatrices visibles.

macrocyte

Érythrocyte (globule rouge) de taille anormalement grande.

   La taille d'un macrocyte peut être appréciée sur un frottis sanguin et comparée aux valeurs standards. Actuellement, elle est surtout mesurée automatiquement à l'aide d'un appareillage indiquant le volume globulaire moyen ; on parle de macrocytose (présence de macrocytes) lorsque ce volume est supérieur à 98 micromètres cubes.

   L'existence de macrocytes s'observe notamment au cours de carences en vitamine B12 ou en folates et au cours de toutes les maladies des tissus myéloïdes. Une macrocytose peut aussi résulter de l'effet toxique sur la moelle osseuse de certains médicaments et, tout particulièrement, de ceux utilisés en chimiothérapie anticancéreuse et immunosuppressive. Elle peut également être le signe qu'une importante régénération d'érythrocytes est en cours.

macrodontie

Présence de dents anormalement volumineuses sur une mâchoire ou sur les deux.

   La macrodontie est une anomalie héréditaire. À la différence de la microdontie (dents anormalement petites), elle concerne toujours tous les groupes de dents (canines, incisives, molaires, prémolaires).

   La macrodontie entraîne de mauvaises positions et des chevauchements de dents, rendant le brossage malaisé ; elle se complique donc souvent de caries ou d'inflammation des gencives. Son traitement repose sur le port, pendant de 1 à 3 ans, d'un appareil dentaire visant à déplacer les dents par pression ou par traction après avoir libéré la place nécessaire en extrayant les quatre prémolaires.

macroglobuline

Anticorps appartenant à la catégorie des immunoglobulines monoclonales (élaborées par des cellules issues d'une même cellule, donc toutes identiques) de type IgM.

   La présence de macroglobulines dans le sang révèle un processus pathologique plus ou moins malin. Les macroglobulines peuvent exister dans le sang de façon isolée (immunoglobuline monoclonale d'origine indéterminée) ou être associées à une maladie des lignées lymphocytaires du sang, en particulier la maladie de Waldenström. Dans ce dernier cas, son taux est souvent très élevé (supérieur à 5 g/l) et responsable d'une augmentation de la viscosité sanguine, qui peut se traduire par des maux de tête, des troubles visuels proportionnels au taux de macroglobuline. Son traitement est la chimiothérapie.

macroglobulinémie

maladie de Waldenström

macroglossie

Augmentation du volume de la langue.

— Une macroglossie congénitale correspond à une malformation des vaisseaux sanguins ou des vaisseaux lymphatiques, à un kyste ou à une ectopie thyroïdienne (un fragment de la glande thyroïde se trouve anormalement à l'intérieur de la langue). Elle peut accompagner des aberrations chromosomiques telles que la trisomie 21 (mongolisme). Une macroglossie congénitale entraîne une gêne générale à la déglutition, à la mastication, à la parole et à la respiration. Elle se voit dès la naissance. Elle peut engendrer une augmentation anormale de la mandibule (prognathisme) et de l'arcade dentaire qui y est implantée. Une biopsie permet de confirmer le diagnostic et de déterminer la cause de l'anomalie. Le traitement consiste en une glossectomie partielle (ablation d'une partie de la langue) soit par opération chirurgicale, soit par rayons laser. Un traitement de la prognathie mandibulaire y est souvent associé. Les résultats sont satisfaisants.

— Une macroglossie acquise apparaît à l'âge adulte. Si elle se développe progressivement sur plusieurs années, elle peut résulter d'un trouble hormonal tel qu'une insuffisance de la glande thyroïde (myxœdème) ou une acromégalie (hypertrophie des extrémités : tête, mains, pieds). Si elle apparaît brusquement en quelques jours, elle traduit une inflammation des veines linguales. Ses symptômes sont identiques à ceux de la macroglossie congénitale. Le traitement est celui de la cause et fait appel à la prise de médicaments. En cas d'hypothyroïdie, des hormones thyroïdiennes sont prescrites ; en cas de phlébite des veines de la langue, les anti-inflammatoires sont indiqués.

macrognathie

Développement exagéré des maxillaires.

   La macrognathie peut être une malformation héréditaire ou la conséquence d'une macroglossie (développement excessif de la langue). Lorsqu'elle touche la mâchoire inférieure, la lèvre inférieure peut venir surplomber la lèvre supérieure : le sujet est dit prognathe.

   Le traitement de la macrognathie est le plus souvent chirurgical : il consiste à remodeler le maxillaire. Lorsque la prognathie est associée à une macroglossie, on pratique également une ablation partielle de la langue. Son pronostic est généralement bon et les résultats esthétiques sont très satisfaisants.

macrolide

Médicament antibiotique actif contre certaines bactéries.

Synonyme : antibiotique bactériostatique.

   La famille des macrolides regroupe les macrolides vrais (clarithromycine, érythromycine, josamycine, roxithromycine, spiramycine, azithromycine) et les macrolides apparentés (clindamycine, lincomycine, pristinamycine, virginiamycine, télithromycine). Ce sont des antibiotiques capables d'arrêter la croissance des bactéries en les empêchant de synthétiser leurs protéines. Ils sont efficaces sur de nombreuses espèces bactériennes, notamment sur les entérocoques, les gonocoques, sur quelques bacilles à Gram positif, sur les leptospires, les méningocoques, les pneumocoques, les rickettsies, les streptocoques, les tréponèmes. La résistance des streptocoques et des pneumocoques aux macrolides a beaucoup augmenté ces dernières années en France, limitant leur intérêt dans certaines infections fréquentes telles que les angines, les pneumonies ou les otites.

INDICATIONS

Les macrolides sont indiqués dans le traitement de nombreuses infections oto-rhino-laryngologiques, stomatologiques, bronchopulmonaires, cutanées, génitales (surtout prostatiques) et osseuses, ainsi que, pour certains d'entre eux, dans le traitement de la toxoplasmose (maladie dangereuse pour le fœtus) et dans le traitement local de l'acné juvénile (érythromycine). Les principaux critères de choix entre les différents macrolides sont leur tolérance par le sujet et les interactions médicamenteuses.

   Les macrolides sont administrés le plus souvent par voie orale.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les macrolides sont responsables de quelques effets indésirables rares. Ils peuvent en effet provoquer des allergies, des nausées, des vomissements, des diarrhées, des douleurs abdominales. Parfois, l'érythromycine et la troléandomycine sont aussi toxiques pour le foie, font augmenter le taux des transaminases et, exceptionnellement, sont la cause d'une hépatite cholestatique (qui arrête toute sécrétion biliaire). Les formes injectables comportent également un risque de toxicité cardiaque se traduisant par un bloc auriculoventriculaire, des extrasystoles, une torsade de pointes (brève tachycardie ventriculaire).

   Il est déconseillé de les associer à de nombreux autres médicaments tels que la carbamazépine, la ciclosporine, les pilules contraceptives (ils peuvent alors favoriser l'apparition d'un ictère), le disopyramide, la théophylline et ses dérivés, le triazolam (cette association serait à l'origine de somnolence) et la warfarine.