Larousse Médical 2006Éd. 2006
F

fébricule

Fièvre de faible importance évoluant autour de 38 oC.

fébrifuge

antipyrétique

fébrile

Qui a rapport à la fièvre.

   Le paludisme, par exemple, est une maladie parasitaire qui se manifeste par des accès fébriles.

fécaloïde

Qui ressemble aux matières fécales.

   Les vomissements fécaloïdes, par exemple, sont un rejet par la bouche du contenu intestinal s'observant en cas d'occlusion intestinale évoluée et nécessitant une intervention chirurgicale rapide.

fécalome

Volumineuse masse dure constituée de matières fécales déshydratées stagnant dans l'ampoule rectale.

   Un fécalome s'observe le plus souvent chez les sujets alités. Il peut remonter jusque dans le côlon gauche, évoquant une tumeur abdominale. Il provoque une constipation intense et douloureuse, parfois une fausse diarrhée en cas de délitement de la partie superficielle du fécalome, associée à une incontinence des sphincters.

   Le diagnostic repose sur un toucher rectal ; l'évacuation du fécalome nécessite des lavements, associés ou non à une fragmentation digitale ou instrumentale.

Voir : constipation.

fécalurie

Présence de matières fécales dans l'urine.

   Une fécalurie traduit toujours une fistule entérovésicale (communication anormale entre la vessie et l'intestin). Elle peut être située entre la vessie et le côlon gauche ou entre la vessie et le rectum. Ces fistules sont le plus souvent d'origine infectieuse (rupture dans la vessie d'un diverticule sigmoïdien infecté), inflammatoire (maladie de Crohn) ou tumorale (envahissement de la vessie à partir d'un cancer du côlon). La fécalurie s'accompagne d'infections urinaires à répétition ainsi que de pneumaturie (émission d'air lors de la miction). Son traitement est chirurgical (suppression de la fistule).

fèces

Matières non absorbables par l'organisme, formées par les résidus de la digestion et excrétées au terme du transit digestif.

Synonymes : excréments, matières fécales, selles.

   Les fèces sont composées pour 80 % d'eau et pour 20 % de matières sèches : résidus alimentaires (surtout cellulosiques), cellules intestinales desquamées et bactéries. Elles sont émises entre deux fois par jour et trois fois par semaine, en moyenne cinq fois par semaine.

   Une selle normale pèse de 100 à 150 grammes. La forme, la couleur et l'odeur des fèces n'ont en général pas une grande signification pathologique. En revanche, un poids élevé (supérieur à 200 grammes par jour) et la présence de sang sont anormaux. On parle de diarrhée lorsque le poids quotidien des selles excède 300 grammes, de constipation lorsqu'on émet moins de trois selles par semaine.

   L'analyse des matières fécales (coprologie) comporte la recherche de germes et de virus pathogènes (coproculture), la détection de parasites et de sang. L'analyse chimique permet de déceler des troubles de l'absorption et de la digestion intestinale.

Voir : constipation, coproculture, coprologie, diarrhée, stéatorrhée.

fécondation

Formation d'un œuf (ou zygote) par l'union d'un ovule et d'un spermatozoïde.

   La fécondation naturelle, assurée par les rapports sexuels, a lieu le plus souvent dans le tiers externe de la trompe de Fallope, où se trouve l'ovule libéré par l'ovaire au moment de l'ovulation. De leur côté, plusieurs millions de spermatozoïdes, contenus dans le sperme, gagnent le col utérin et le franchissent. Propulsés par les mouvements de leur flagelle, ils remontent dans la cavité utérine, s'engagent dans la trompe et entourent l'ovule. La tête des spermatozoïdes sécrète une substance qui ouvre une brèche dans la paroi de l'ovule. Dès que la tête de l'un d'eux a traversé cette paroi, laissant son flagelle à l'extérieur, l'ovule devient imperméable aux autres spermatozoïdes.

   La tête du spermatozoïde se transforme aussitôt en un corpuscule allongé, le pronucléus mâle, qui s'accole au noyau de l'ovule, ou pronucléus femelle. Dans chaque pronucléus, la chromatine, substance granuleuse, se condense en 23 chromosomes contenant les gènes, supports de l'hérédité. Ces chromosomes mâles et femelles s'apparient deux à deux, aboutissant à un œuf de 46 chromosomes.

   Tout en continuant à se diviser en 2, 4, 8, 16, etc. blastomères à l'intérieur, l'œuf gagne la cavité utérine, poussé par les contractions de la trompe de Fallope et les cils qui tapissent sa paroi interne. Quatre ou cinq jours plus tard, il s'implante dans la muqueuse utérine, où il effectue sa nidation alors qu'il atteint le stade de blastocyte. La masse embryonnaire est alors individualisée en cellules trophoblastiques

   Lorsque, pour des raisons variées, la fécondation naturelle se révèle impossible, deux méthodes peuvent permettre à une femme de concevoir : l'insémination artificielle et la fécondation in vitro.

Voir : blastocyste, caryotype, génotype, annexe, conception.

fécondation in vitro

Méthode de procréation médicalement assistée consistant à prélever chez une femme un ovule, à le féconder artificiellement en laboratoire puis à le replacer dans la cavité utérine.

Synonyme : F.I.V.E.T.E. (fécondation in vitro et transfert d'embryon).
Abréviation : F.I.V.

   La fécondation in vitro, ou F.I.V., a pour la première fois permis la conception d'un enfant viable en 1978, en Grande-Bretagne. En France, le premier « bébé éprouvette » est né en 1982, à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart. Au Canada, c'est également en 1982 qu'a eu lieu la première naissance d'un enfant issu de ce mode de fécondation ; en Belgique, en 1983 ; en Suisse, en 1985. Aujourd'hui, le taux de réussite de la fécondation in vitro est d'environ 25 % de naissances par ponction d'ovocytes réalisée.
La mise au point des techniques de fécondation in vitro dans les années 1970 a valu le prix Nobel de médecine 2010 au physiologiste britannique Robert G. Edwards pour ses travaux menés avec le gynécologue Patrick Steptoe.

INDICATIONS

Le recours à la fécondation in vitro est indiqué quand la stérilité d'un couple désireux d'avoir un enfant est due, chez la femme, à un obstacle situé dans les trompes de Fallope (absence de trompes, trompes bouchées), qui empêche la rencontre des spermatozoïdes et de l'ovule. Actuellement, d'autres indications peuvent bénéficier de la fécondation in vitro : stérilité inexpliquée, stérilité immunologique, stérilité masculine, indication génétique.

TECHNIQUE

La technique, complexe, est pratiquée dans des centres spécialisés et agréés. Elle se déroule en plusieurs phases.

— La 1re phase consiste en la stimulation de l'ovulation. La femme reçoit, durant la première semaine du cycle, des injections d'hormones qui activent la maturation de plusieurs ovules (alors qu'un seul parvient normalement à maturité durant le cycle physiologique). Cette phase est surveillée par des dosages hormonaux sanguins et par des échographies qui montrent le développement des follicules ovariens contenant les ovules. À partir du 8e jour, les prélèvements sanguins et les échographies ont lieu toutes les 24 ou 48 heures. Ils permettent d'adapter le traitement et d'éviter le risque d'hypo- ou d'hyper-stimulation.

— La 2e phase est celle du recueil des gamètes (cellules sexuelles). Immédiatement avant l'ovulation, déclenchée par injection d'hormone chorionique gonadotrophique (h.C.G.), un prélèvement des ovules est effectué par ponction des follicules ovariens par voie vaginale sous contrôle échographique. D'autre part, le sperme de l'homme est recueilli après masturbation.

— La 3e phase est la réunion des gamètes. Au laboratoire, les ovules sont isolés du liquide folliculaire et, environ 2 heures après la ponction ovarienne, sont inséminés par les spermatozoïdes et placés dans un incubateur ; 48 heures plus tard, l'examen sous microscope met la fécondation en évidence.

— La 4e phase est la phase de replacement d'un ou deux embryons dans l'utérus maternel ; 2 (ou 3) jours après la ponction, les embryons sont déposés dans la cavité utérine par voie vaginale. Les transferts se font sous contrôle échographique. Un traitement progestatif, ayant pour but de favoriser l'implantation du ou des embryons, est prescrit ; 14 jours plus tard, le dosage sanguin de l'hormone chorionique gonadotrophique permet de confirmer la grossesse ou l'échec du replacement.

   Les chances de grossesse augmentent avec le nombre d'embryons replacés, mais le risque de grossesse multiple incite la plupart des équipes médicales à limiter ce nombre à 2, très exceptionnellement 3. Les embryons surnuméraires peuvent être congelés, avec l'autorisation des géniteurs, afin de servir pour d'éventuelles réimplantations ultérieures.

   La maturation in vitro s'adresse à des femmes ayant de très nombreux follicules (plus de 24), chez lesquelles la stimulation de l'ovulation augmente le risque de grossesse multiple et peut provoquer des effets indésirables secondaires (nausées, distension abdominale, voire ascite, etc.). Les ovocytes prélevés sans stimulation au 8e – 10e jour du cycle sont maturés in vitro pendant 24 ou 48 heures avant d'être fécondés.

   Le dépistage de maladies génétiques sur l'embryon est autorisé en France depuis 1999 (diagnostic préimplantatoire ou DPI). Il est pratiqué lorsque les parents risquent de transmettre à leurs enfants des maladies génétiques graves et incurables. Il permet de sélectionner les embryons indemnes et de ne replacer que ces derniers dans l'utérus maternel.

Voir : injection intracytoplasmique de spermatozoïde, procréation médicalement assistée, stérilité.