Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

splénique

Qui concerne la rate.

   L'artère qui irrigue la rate est l'artère splénique.

splénomégalie

Augmentation du volume de la rate.

CAUSES

Différentes maladies ou infections peuvent causer une splénomégalie :

— les affections hépatiques comme une cirrhose du foie ;

— les infections bactériennes : septicémies, fièvres typhoïdes et paratyphoïde, brucellose, tuberculose, etc. ;

— les maladies dites systémiques : lupus érythémateux disséminé, sarcoïdose ou amylose, par exemple ;

— les maladies hématologiques : leucémie ou splénomégalie myéloïde, par exemple ;

— les maladies parasitaires comme le paludisme ;

— les maladies virales : mononucléose infectieuse, par exemple.

   L'origine d'une splénomégalie peut aussi rester indéterminée, notamment en zone tropicale, où différentes maladies infectieuses et parasitaires, répandues dans ces régions, peuvent être en cause.

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

Une splénomégalie peut rester silencieuse, sans symptômes cliniques. Elle provoque parfois une sensation de pesanteur dans l'hypocondre gauche (région supérieure gauche de l'abdomen) et des douleurs. Elle est détectée par la palpation de l'abdomen, sous les côtes gauches, qu'elle déborde plus ou moins. L'échographie abdominale peut la confirmer et en préciser l'importance. Le traitement d'une splénomégalie dépend de la maladie à laquelle elle est due.

spondylarthrite ankylosante

Affection chronique caractérisée par la survenue d'une arthrite touchant principalement les articulations sacro-iliaques et celles du rachis.

Synonyme : pelvispondylite rhumatismale.

   La spondylarthrite ankylosante, affection appartenant au groupe des spondylarthropathies, n'a pas de cause connue, mais on retrouve dans 10 % des cas une prédisposition familiale. Les malades sont en grande majorité de sexe masculin, l'affection débutant généralement entre 15 et 30 ans.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La spondylarthrite ankylosante débute par des douleurs siégeant le plus souvent aux fesses, derrière les cuisses et à la partie moyenne du dos, qui s'accentuent à la fin de la nuit et le matin, et s'aggravent à nouveau le soir. L'affection progresse généralement de bas en haut, du bassin vers le rachis cervical. Les articulations des membres sont plus rarement touchées, à l'exception des hanches, dont l'atteinte peut gêner la marche, et, à un moindre degré, des genoux et des épaules. Le tendon d'Achille peut aussi être atteint, avec destruction osseuse localisée du calcanéum (os du talon).

DIAGNOSTIC

Il repose, comme pour les autres spondylarthropathies, sur divers critères cliniques (caractère des douleurs et sensibilité au traitement anti-inflammatoire), génétiques (présence de l'antigène HLA B 27) et radiologiques (sacro-iliite, existence de ponts osseux, appelés syndesmophytes, entre les vertèbres). L'I.R.M. des articulations sacro-iliaques permet un diagnostic précoce.

ÉVOLUTION

La spondylarthrite ankylosante progresse lentement, par poussées, sur dix ans, vingt ans ou même davantage. L'évolution de la maladie, en l'absence de traitement, est variable selon les sujets, marquée environ chez la moitié des malades par une raideur de tout ou partie de la colonne vertébrale. L'atteinte des articulations costovertébrales peut provoquer une insuffisance respiratoire.

TRAITEMENT

Il repose sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens, pris de préférence le soir, avant le coucher. Dans les formes résistantes à ces derniers, les agents anti-TNF alpha sont souvent très efficaces.

Voir : spondylarthropathie.

spondylarthropathie

Affection inflammatoire chronique caractérisée par une atteinte articulaire vertébrale.

   Le terme de spondylarthropathie regroupe quatre affections inflammatoires :
— la spondylarthrite ankylosante, ou pelvispondylite rhumatismale ;
— le syndrome oculo-urétro-synovial, aussi appelé syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (F.L.R.) ;
— certaines formes de rhumatisme psoriasique, ou arthrite psoriasique ;
— les rhumatismes accompagnant les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (notamment la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn).

   De nombreuses formes de passage d'une affection à l'autre sont possibles : ainsi, un individu initialement atteint d'un syndrome oculo-urétro-synovial pourra développer une spondylarthrite ankylosante ou des signes cutanés de psoriasis.

FRÉQUENCE

Les spondylarthropathies touchent environ 5 sujets sur 1 000, surtout des adultes jeunes (entre 18 et 26 ans). Elles affectent davantage les hommes que les femmes. Des facteurs environnementaux jouent probablement un rôle dans leur survenue : les formes graves ont considérablement diminué, depuis quarante ans, dans les pays industrialisés, du fait, semble-t-il, de la généralisation de la distribution d'eau courante qui a permis de réduire la fréquence des infections bactériennes intestinales.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ces différentes affections présentent toutes, à des degrés divers, des caractères communs, cliniques, biologiques et thérapeutiques, qui ont permis de les regrouper sous le terme de spondylarthropathies : douleurs nocturnes et/ou raideur matinale lombaire ou dorsale, oligoarthrite asymétrique ; douleurs fessières ; douleur du talon ; inflammation de l'iris ; survenue d'une urétrite ou d'une cervicite (respectivement, inflammation de l'urètre ou du col de l'utérus) non gonococcique, ou encore d'une diarrhée moins d'un mois avant le début d'une arthrite ; présence ou antécédents de psoriasis, de balanite (inflammation de la muqueuse du gland pénien) et/ou d'affection chronique du côlon ou de l'intestin grêle ; sacro-iliite (inflammation des articulations sacro-iliaques ; présence de l'antigène HLA B 27 (le système HLA – Human Leucocyte Antigen – est une classification des tissus de l'organisme en différents groupes d'histocompatibilité) ; atténuation des douleurs en 48 heures par administration d'anti-inflammatoires non stéroïdiens ou/et rechute rapide dès l'arrêt de la prise, etc. Chaque spondylarthropathie présente aussi des caractères spécifiques.

— La spondylarthrite ankylosante progresse généralement de bas en haut, du bassin vers le rachis cervical.

— Le syndrome oculo-urétro-synovial se manifeste notamment par une atteinte inflammatoire du rachis et des articulations sacro-iliaques, mais aussi des hanches, des genoux, des coudes, des poignets et des articulations interphalangiennes.

— Le rhumatisme psoriasique se distingue de la spondylarthrite ankylosante par l'atteinte fréquente des grosses et des petites articulations des membres (celles des phalanges, notamment), et parce que ses atteintes ne sont pas symétriques.

— Les spondylarthropathies liées à une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (rectocolite hémorragique, maladie de Crohn) se traduisent par des arthrites qui évoluent souvent parallèlement aux manifestations digestives ; elles atteignent les grosses articulations des membres, les articulations sacro-iliaques et le rachis.

ÉVOLUTION

Elle est favorable dans la majorité des cas, bien que des traitements anti-inflammatoires non stéroïdiens soient nécessaires lors des poussées de la maladie. Il existe cependant des formes sévères de spondylarthropathie – notamment lorsque la maladie débute très tôt, entre 13 et 18 ans – dont la gravité est due à l'ankylose de la colonne vertébrale et des hanches, qui s'enraidissent.

TRAITEMENT

Il repose sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens, pris de préférence le soir, avant le coucher. Les spondylarthropathies s'accompagnant de signes biologiques d'inflammation (vitesse de sédimentation élevée) ou de signes, même mineurs, d'inflammation intestinale chronique bénéficient souvent d'un traitement de fond par la salazopyrine. Quand la hanche est gravement atteinte, une synoviorthèse (destruction de la synoviale, tissu tapissant les parois des cavités articulaires) par un isotope radioactif, après 45 ans, peut stopper l'évolution de l'arthrite, permettant ainsi de retarder la pose d'une prothèse.

   Dans les formes rebelles aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, les agents anti-TNF sont efficaces.