Larousse Médical 2006Éd. 2006
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photodermatose printanière juvénile

Photodermatose (maladie cutanée déclenchée ou aggravée par l'exposition au soleil) de cause inconnue, fréquente chez les sujets jeunes.

   La photodermatose printanière juvénile touche l'enfant et l'adulte jeune, de 7 à 20 ans, plus souvent le sujet de sexe masculin. Elle se manifeste habituellement au printemps, par temps froid, sous forme d'une éruption localisée aux oreilles. Les lésions, très prurigineuses, sont d'abord œdémateuses, puis vésiculeuses (petits soulèvements remplis de sérosité) ; des bulles (soulèvements plus importants) apparaissent parfois dans un second temps.

   La maladie régresse spontanément et sans séquelles en l'espace de 2 semaines, mais récidive chaque année. Le traitement se limite au besoin à l'ouverture des bulles et à l'application locale d'un corticostéroïde en cas de démangeaisons importantes. La prévention repose sur l'application d'une crème de type écran total protégeant du rayonnement solaire.

photoexploration

Ensemble de méthodes diagnostiques permettant de déterminer la sensibilité de la peau aux rayonnements ultraviolets.

   La photoexploration est indiquée chez les sujets atteints d'une photodermatose, maladie cutanée déclenchée ou aggravée par l'exposition au soleil. Elle permet de vérifier la réalité de la sensibilité au soleil et de déterminer le type et le degré de cette sensibilité. Elle consiste en différents tests.

— La détermination du phototype du sujet consiste à le classer, à partir d'un interrogatoire (capacité de bronzage avec ou sans coups de soleil) et de l'examen de la couleur de ses yeux et de sa peau, dans une des catégories de la classification des phototypes, numérotés de 0 (sujets albinos) à 6 (sujets à peau noire).

— Le test de Saidman consiste à exposer de petites surfaces de peau à des ultraviolets A et à noter la dose de rayonnement minimale qui provoque une rougeur ou un petit gonflement.

— Le phototest consiste à pratiquer différents tests (par exemple en exposant la peau à des ultraviolets A, puis à des ultraviolets B, enfin à des rayonnements reproduisant la lumière du soleil), pour trouver le rayonnement qui provoque un aspect identique aux lésions cutanées spontanées du malade.

— Les photo-patch-tests ne sont indiqués que si l'on veut vérifier la responsabilité d'un agent chimique (parfum, par exemple) dans la photodermatose. On applique un patch contenant l'agent sur la peau, que l'on expose ensuite à des rayons ultraviolets A ou B, afin d'observer la réaction produite deux à trois jours plus tard.

photophobie

Sensation visuelle pénible produite par la lumière.

CAUSES

Selon les symptômes qui l'accompagnent, une photophobie peut être due à une affection oculaire ou neurologique. Si elle est associée à des douleurs oculaires intenses, à un larmoiement et/ou à un blépharospasme (contraction involontaire de la paupière), il s'agit vraisemblablement d'une affection de la cornée (inflammation, phototraumatisme, ulcération, corps étranger), parfois d'une iridocyclite (inflammation de l'iris et du corps ciliaire). Dans ce dernier cas, la photophobie est plus modérée. Si des maux de tête accompagnent la photophobie, avec parfois de la fièvre, si le sujet adopte une position « en chien de fusil » (replié sur lui-même) afin de diminuer la douleur et s'il ne souffre d'aucun autre trouble oculaire, mais se plaint, outre les maux de tête, de nausées, elle peut être due à un syndrome méningé (méningite, hémorragie méningée).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic d'une photophobie repose sur l'examen clinique du patient. Le traitement est celui de la cause.

photoprotection

Protection naturelle ou artificielle de la peau contre les rayonnements solaires, notamment contre les ultraviolets.

Photoprotection naturelle

Elle est assurée par l'épaississement progressif de la couche cornée de la peau et par l'accroissement de sa pigmentation en cas d'exposition fréquente et prolongée à la lumière solaire (hâle ou « bronzage », lié à l'élaboration accrue de mélanine par l'épiderme). Le degré de protection peut être mesuré par la photoexploration, qui consiste, après avoir soumis la peau à un rayonnement, à observer sa réaction.

Photoprotection artificielle

Elle peut être assurée par deux sortes de moyens, externes ou internes.

— La photoprotection externe, utilisée pour la prévention des coups de soleil, du vieillissement et du cancer de la peau, comprend le port de vêtements couvrants et l'application de produits antisolaires, cosmétiques renfermant des substances protectrices de deux sortes : les écrans et les filtres. Les écrans réfléchissent purement et simplement le rayonnement et l'empêchent de pénétrer profondément sous l'épiderme. Ce sont principalement des substances opaques, comme le dioxyde de titane, qui présentent l'inconvénient de donner à la peau un aspect blanchâtre. Les filtres sont des substances actives qui absorbent le rayonnement et libèrent l'énergie absorbée par échange thermique avec la peau. La plupart de ces substances comportent un noyau aromatique (formule chimique comportant des cycles) et peuvent donc donner lieu à des réactions allergiques.

   La plupart des produits antisolaires associent écran et filtre. La combinaison de ces deux types de constituants permet d'obtenir des degrés de protection variés, mesurés par un coefficient de protection : protection faible (coefficient compris entre 2 et 4), moyenne (entre 4 et 8), forte (entre 8 et 15) ou très forte, pour des conditions d'ensoleillement extrêmes (coefficient dépassant 15).

— La photoprotection interne consiste en l'absorption par voie orale de médicaments tels que la vitamine PP, les dérivés du carotène et les antipaludéens de synthèse. Elle est indiquée en cas de photodermatoses, affections de la peau déclenchées ou aggravées par le soleil (urticaire solaire, par exemple).

   La vitamine PP présente l'avantage de ne pas être toxique, mais la protection qu'elle confère est assez faible ; néanmoins, elle est suffisante dans nombre de cas. Les dérivés du carotène colorent parfois la peau en jaune orangé et ils présentent, ainsi que les antipaludéens, une toxicité pour les yeux qui nécessite une surveillance attentive et régulière. Certains médicaments photoprotecteurs (l'acide para-aminobenzoïque, en particulier) peuvent provoquer des intolérances cutanées (allergies, notamment).

Voir : filtre solaire.