Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

potentiels tardifs (recherche des)

Technique visant à détecter l'existence d'une activité électrique anormale au sein du muscle cardiaque, principalement au niveau des ventricules.

   Les potentiels tardifs ventriculaires (P.T.V.) sont des signaux électriques de haute fréquence mais de basse amplitude, généralement invisibles sur l'électrocardiogramme standard mais qui peuvent être détectés grâce à des techniques d'amplification du signal électrocardiographique. La présence de potentiels tardifs sur le tracé traduit l'existence, dans les ventricules, d'une zone où la conduction électrique est ralentie.

   Leur recherche est effectuée afin de dépister les malades qui présentent un risque de troubles graves du rythme ventriculaire, principalement à la suite d'un infarctus du myocarde, et ceux qui se trouvent exposés à un risque élevé de mort subite.

   Cet examen, comme l'électrocardiographie standard, est indolore et sans risques. Il ne nécessite pas d'hospitalisation.

potomanie

Besoin irrépressible de boire constamment.

   Un potomane boit tout liquide passant à sa portée, principalement de l'eau. On rencontre la potomanie dans certaines pathologies de l'enfant, où elle serait due à une fixation au stade oral, et parfois chez l'adulte, surtout chez les sujets présentant un trouble névrotique ou un trouble de la personnalité. On l'observe également dans certains désordres métaboliques tels que le diabète sucré et le diabète insipide. Enfin, on a émis pour l'expliquer l'hypothèse d'une perturbation des centres cérébraux de la soif. La potomanie ne doit pas être confondue avec la dipsomanie (tendance soudaine et irrésistible à boire de l'alcool). Lorsqu'elle n'est pas d'origine organique, son traitement est principalement d'ordre psychothérapique.

Pott (mal de)

Localisation vertébrale de la tuberculose.

   Le mal de Pott débute à n'importe quel niveau de la colonne vertébrale, ou rachis, par une spondylodiscite, infection des disques intervertébraux. L'infection peut s'étendre ensuite aux vertèbres elles-mêmes. Elle est actuellement rare dans les pays développés en raison de l'amélioration des conditions d'hygiène et de la vaccination (B.C.G.). Elle y frappe surtout les personnes migrantes. L'agent pathogène responsable est le bacille de Koch.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie débute par des douleurs rachidiennes d'intensité croissante (lumbago), exagérées par l'effort ou par la toux ; elles peuvent s'accompagner d'irradiations douloureuses (sciatique). La contracture musculaire, répondant à la douleur, limite la mobilité. Ces signes s'associent à une fatigue, à un amaigrissement, à une perte de l'appétit et à une fièvre légère, comme dans toute tuberculose. Si la maladie n'est pas traitée à ce stade, son évolution entraîne des complications graves. L'écrasement des vertèbres et l'effondrement de la colonne vertébrale par télescopage des vertèbres provoquent la formation d'une gibbosité (bosse) permanente et définitive. Les abcès tuberculeux peuvent migrer. La compression de la moelle épinière, due à la déformation de la colonne vertébrale et aux abcès, entraîne, dans certains cas, des complications neurologiques graves, comme une paraplégie. Les douleurs sont intenses.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur les examens radiologiques (I.R.M. ou scanner), qui montrent l'atteinte des disques intervertébraux et des vertèbres. Une ponction permet d'y retrouver le bacille de Koch. Le traitement se fonde sur l'administration d'antibiotiques pendant un an. Il est parfois nécessaire d'immobiliser la colonne vertébrale par une coquille plâtrée. On a parfois recours à la chirurgie dans les cas d'abcès (curetage) ou de compression de la moelle épinière ou s'il faut fixer le segment atteint du rachis quand le traitement n'a pas été correctement suivi.

pou

Terme générique pour désigner un insecte ectoparasite responsable de la pédiculose de la tête (Pediculus humanus capitis), de celle du corps (Pediculus humanus corporis) ou de celle du pubis ou phtirose (Phtirus pubis ou morpion).

Voir : pédiculose.

pouce

Premier doigt de la main.

   Le pouce se différencie des autres doigts par plusieurs caractéristiques : il n'a que 2 phalanges et peut, grâce à des muscles et à des articulations spécifiques, s'opposer aux autres doigts, ce qui permet le mouvement de pince, essentiel à la préhension.

PATHOLOGIE

— Les fractures du pouce sont fréquentes et souvent graves, car elles risquent de retentir sur le fonctionnement de la main. Les fractures des phalanges sont généralement traitées par immobilisation plâtrée ; les fractures de la base du 1er métacarpien nécessitent généralement une ostéosynthèse chirurgicale (réunion des fragments osseux à l'aide d'une broche ou d'une miniplaque).

— Les plaies du pouce peuvent être graves : atteinte directe du tendon fléchisseur ou plaie du nerf médian au poignet (mouvement d'opposition du pouce).

— Les rhumatismes du pouce (rhizarthrose, polyarthrite rhumatoïde, etc.) peuvent limiter considérablement ses mouvements.

Voir : doigt, orteil, pollicisation, rhizarthrose, scaphoïde carpien.

pouls

Battement rythmique (pulsation) des artères dû au passage du sang propulsé par chaque contraction cardiaque.

   Le pouls s'apprécie le plus souvent en appuyant un ou deux doigts sur l'artère radiale, située dans la partie inférieure de l'avant-bras, à la hauteur du poignet. Les battements artériels peuvent également être perçus à l'artère carotide (à la base du cou), à l'artère humérale (à la face interne du bras), à l'artère fémorale (au pli inguinal, à l'aine), à l'artère poplitée (derrière le genou), à l'artère pédieuse (au dos du pied) ou à l'artère tibiale postérieure (derrière la malléole interne, relief osseux de l'extrémité inférieure du tibia, à la hauteur de la cheville).

   La prise de pouls consiste à évaluer l'intensité et le rythme du pouls.

— L'intensité des battements donne des indications diagnostiques précieuses. Un pouls très fort peut signaler une insuffisance aortique (défaut de fermeture de l'orifice aortique du cœur) ; un pouls affaibli (ou pouls filiforme) peut marquer le rétrécissement de l'artère en amont ou une insuffisance cardiaque ; un pouls imperceptible peut indiquer l'obstruction de l'artère en amont – du fait d'une embolie (caillot) ou d'une artérite (rétrécissement de la lumière de l'artère par des plaques de cholestérol).

— Le rythme du pouls traduit la fréquence des battements du cœur, qui est d'environ 70 battements à la minute et peut monter bien au-delà de 100 battements pendant un effort ou une émotion. Une accélération du pouls traduit une tachycardie ; un ralentissement, une bradycardie.