Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

sommeil chez l'enfant (troubles du)

Toute perturbation, chez l'enfant, de la durée ou de la qualité du sommeil.

   Chez l'enfant, les troubles du sommeil présentent certaines particularités.

Hypersomnie de l'enfant

La plupart du temps, les troubles débutent à l'adolescence, bien que certaines formes d'hypersomnie puissent se déclarer avant.

— La narcolepsie atteint le plus souvent l'enfant entre l'âge de 10 et 20 ans, avec un pic vers la 14e année. Comme chez l'adulte, elle se traduit par une somnolence diurne excessive, des chutes brutales du tonus musculaire, des hallucinations hypnagogiques (au moment de l'endormissement) et des paralysies du sommeil.

— L'hypersomnie idiopathique commence entre 10 et 20 ans, et se caractérise par des épisodes de sommeil diurne de 1 à 4 heures. Son traitement comprend la prise de psychostimulants et l'adoption d'un nouveau rythme de sommeil (siestes, par exemple).

— L'hypersomnie récurrente, plus rare, se caractérise par des épisodes de sommeil de 18 à 20 heures par jour pendant 3 à 10 jours, au cours desquels le sujet ne se lève que pour manger. Son traitement repose sur la prise préventive de lithium, pour éviter les récidives.

— Le syndrome d'apnée (arrêt de la respiration de durée variable) peut atteindre l'enfant chez qui les infections oto-rhino-laryngologiques ou les végétations adénoïdes sont susceptibles d'obstruer les voies aériennes supérieures. Il se traduit par des réveils répétés, qui peuvent être responsables de somnolences diurnes.

— Le syndrome de retard de phase concernerait près de 7 % de la population, plus particulièrement des adolescents et de jeunes adultes. Il se traduit par l'incapacité de ces sujets à respecter les horaires de coucher et de lever conventionnels (retard de 2 ou 3 heures). Son traitement repose sur la chronothérapie (qui consiste à resynchroniser les sujets en avançant leur horaire de coucher, de façon à rendre leurs rythmes compatibles avec une vie normale).

Insomnie de l'enfant

On distingue les insomnies extrinsèques, causées par des facteurs environnementaux (hygiène de vie, alimentation, etc.), des insomnies intrinsèques.

— Les insomnies extrinsèques peuvent survenir dans des occasions très diverses :

— lorsque les habitudes d'endormissement du jeune nourrisson (bercement, biberon, partage du lit) ont été trop prolongées et qu'il n'a pas appris à s'endormir seul. Cette forme d'insomnie, la plus courante, concerne jusqu'à 20 % des enfants entre 6 mois et 3 ans ;

— en cas de prise alimentaire nocturne excessive, l'enfant se réveille plusieurs fois dans la nuit et est incapable de se rendormir sans biberon ; il s'agit d'une variété d'insomnie qui concerne environ 5 % des enfants âgés de 6 mois à 3 ans ;

— en cas d'allergie alimentaire (allergie au lait de vache, par exemple), l'enfant peut avoir du mal à s'endormir et se réveiller la nuit ;

— lorsque les parents n'arrivent pas à fixer des limites à l'enfant, une opposition au coucher peut survenir, vers l'âge de 2 ou 3 ans, l'enfant se mettant alors à rechercher des prétextes pour ne pas aller au lit.

— Les insomnies intrinsèques sont principalement représentées par l'insomnie idiopathique, rare, qui peut se manifester dès la naissance. Elle serait due à une anomalie neurologique du système de contrôle veille/sommeil (hyperactivité du système d'éveil, hypoactivité du système de régulation du sommeil).

TRAITEMENT

Il fait appel à l'application d'une bonne hygiène de sommeil, éventuellement étayée par une approche comportementale des stratégies d'endormissement, et de gestion des éveils nocturnes.

Parasomnie de l'enfant

Les parasomnies, troubles caractérisés par un comportement anormal pendant le sommeil, sont classées en fonction du moment de leur survenue au cours du cycle du sommeil. On distingue ainsi les parasomnies en rapport avec le sommeil paradoxal (cauchemar) des parasomnies en rapport avec un trouble de l'éveil (éveil confusionnel, somnambulisme ou terreurs nocturnes). Dans ce dernier cas, l'enfant semble se réveiller brusquement, en proie à une grande frayeur, mais ne reconnaît pas son entourage ; il est inutile d'essayer de le réveiller. Ce trouble, habituellement bénin, ne nécessite que rarement un traitement.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Une consultation spécialisée s'impose en cas de troubles nocturnes fréquents ou d'allure inhabituelle. Il est indispensable en effet d'établir un diagnostic précis, aidé au besoin par l'enregistrement des phases du sommeil, une parasomnie ne devant surtout pas être confondue avec une autre maladie telle que l'épilepsie. En dehors du traitement d'une maladie sous-jacente, il est rare que l'on ait recours à la prescription de médicaments, sauf dans les cas sévères (antidépresseurs dans certains somnambulismes ou terreurs nocturnes, benzodiazépines en cas de rythmie d'endormissement – mouvements de balancement de la tête ou d'un membre, se produisant lorsque l'enfant s'endort). Les thérapies comportementales, la relaxation et le rétrocontrôle biologique (thérapie qui vise à obtenir du sujet le contrôle de lui-même par le conditionnement d'un certain nombre de fonctions physiologiques) se révèlent parfois efficaces.

Voir : terreur nocturne.

somnambulisme

sommeil, troubles du sommeil

somnifère

hypnotique

somnolence

État intermédiaire entre la veille et le sommeil.

   La somnolence n'est le plus souvent qu'un simple trouble du sommeil. Cependant, lorsqu'elle est prolongée ou qu'elle survient dans des moments où l'attention est normalement renforcée (cours, conduite automobile, etc.), elle peut aussi révéler une maladie sous-jacente (tumeur intracrânienne, encéphalite, dépression).

sondage vésical

Introduction d'une sonde dans la vessie.

   La sonde peut être retirée immédiatement ou laissée en place un certain temps ; dans ce dernier cas, elle est reliée à un sac plastique destiné à recueillir les urines.

INDICATIONS

Un sondage vésical permet d'évacuer le contenu de la vessie en cas de rétention d'urines, d'instiller dans la vessie un produit thérapeutique ou encore d'évaluer le volume d'un résidu postmictionnel. Toutes les maladies de l'urètre, de la prostate et de la vessie peuvent nécessiter un sondage : rétrécissement urétral, adénome ou cancer de la prostate, rétrécissement du col vésical, vessie neurologique (défaut de l'innervation de la paroi vésicale entraînant une paralysie du muscle de la vessie), tumeur vésicale, etc.

TECHNIQUE

— Le sondage urétrovésical consiste à introduire une sonde dans le méat urétral et à la remonter jusque dans la vessie. Il est possible de pratiquer une légère anesthésie locale, en introduisant un gel anesthésique dans l'urètre. Cette technique, plus ancienne et plus simple que le sondage par cathétérisme vésical sus-pubien, est la plus couramment utilisée chez la femme. En cas de vessie neurologique, on a recours au sondage intermittent, qui consiste à vider la vessie 2 ou 3 fois par 24 heures ; celui-ci peut être fait par une tierce personne ou par le malade lui-même (autosondage intermittent), après qu'ils aient suivi une formation.

— Le sondage par cathétérisme vésical sus-pubien doit être effectué par un médecin ; il consiste à introduire une sonde directement dans la vessie à travers la peau du bas-ventre à l'aide d'un trocart (grosse aiguille creuse). Cette technique, qui nécessite une anesthésie locale, est employée en cas d'obstacle urétral chez la femme et, le plus souvent possible, chez l'homme, afin d'éviter l'inconfort et le traumatisme urétral du sondage urétrovésical.