Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hyperglycémiant

Substance capable d'augmenter la glycémie (taux de glucose dans le sang).

   Le pancréas sécrète naturellement du glucagon, qui est une substance directement hyperglycémiante. On utilise le glucagon recombinant humain (issu du génie génétique) injectable pour traiter les hypoglycémies accidentelles chez les diabétiques.

   Certains médicaments (corticostéroïdes, diurétiques, pilule contraceptive) ont un effet hyperglycémiant qu'il faut chercher à limiter par l'adaptation des doses et la surveillance biologique de la glycémie.

hyperglycémie

Augmentation anormale de la glycémie (taux de glucose dans le sang) au-dessus de 1,1 g, soit 6 millimoles, par litre.

   Une hyperglycémie à jeun supérieure à 1,26 g  (7 millimoles) par litre définit le diabète sucré. Entre 1,1 et 1,26 g par litre, on parle d'intolérance aux hydrates de carbone.

   L'hyperglycémie peut être totalement asymptomatique. Cependant, au-delà de 2,5 g par litre, elle entraîne souvent une polyurie (augmentation de la quantité des urines émises pendant 24 heures), et, en conséquence, une soif intense et un amaigrissement.

   À long terme, l'hyperglycémie chronique du diabète est responsable de complications ophtalmologiques, rénales, neurologiques et cardiovasculaires.

   L'hyperglycémie provoquée par voie orale est un test consistant à faire absorber une quantité précise de glucose et à mesurer la glycémie une ou deux heures plus tard. Ce test est utilisé pour le dépistage du diabète gestationnel. En revanche, il est le plus souvent inutile pour établir le diagnostic du diabète.

   Le traitement repose sur un régime limitant les glucides et corrigeant un éventuel excès de poids et, dans certains cas, sur l'administration de médicaments hypoglycémiants ou l'injection d'insuline.

hyperhémie

congestion

hyperhidrose

Augmentation anormale de la sécrétion de sueur par la peau.

— Les hyperhidroses généralisées sont le plus souvent sans cause connue. Cependant, elles sont parfois un signe de maladie hormonale (hyperthyroïdie, diabète) ou infectieuse (tuberculose, brucellose) ou encore d'une lésion de l'hypothalamus.
— Les hyperhidroses localisées sont favorisées par le stress et la chaleur ; celles des aisselles atteignent surtout la femme ; l'hyperhidrose palmoplantaire (paume des mains et plante des pieds) commence à la puberté et s'atténue après 40 ans.

TRAITEMENT

Le traitement de l'hyperhidrose est tout d'abord celui d'une éventuelle cause. Les autres cas, s'ils sont bénins, ne nécessitent que l'application locale de badigeons de sels d'aluminium ou de préparations à base de formol, toutefois irritants à la longue. Le traitement des cas plus gênants est l'ionophorèse (technique consistant à tremper les mains et/ou les pieds dans de l'eau ordinaire traversée par un courant spécial qui entraîne la diffusion d'ions à travers la peau), pratiquée 3 fois par semaine puis, d'une manière plus espacée, pendant quelques semaines, voire quelques mois. Il est possible de poursuivre ce traitement au domicile du patient. Dans le cas de l'hyperhidrose des aisselles, on peut également réaliser un pelage chirurgical des glandes sudoripares. D'autres méthodes sont possibles, mais d'efficacité variable et à l'origine d'effets indésirables : médicaments anticholinergiques ; ablation chirurgicale des nerfs sympathiques responsables du déclenchement de la sueur.

hyperkaliémie

Augmentation anormale de la kaliémie (taux de potassium dans le plasma) au-dessus de 5 millimoles par litre.

   L'hyperkaliémie a pour cause principale l'insuffisance rénale, aiguë ou chronique, mais peut aussi être due à la prise de certains médicaments (diurétiques ou antihypertenseurs hyperkaliémiants), à une insuffisance surrénalienne, à une acidose (acidification des liquides de l'organisme), à la destruction de cellules musculaires (rhabdomyolyse), sanguines (hémolyse) ou tumorales (lyse tumorale), ou encore à la prise de sels de régime (où le sodium est remplacé par du potassium) sans prescription et sans suivi médical.

COMPLICATIONS ET TRAITEMENT

Les hyperkaliémies importantes sont source de complications musculaires (fatigue, voire paralysie) et cardiaques (troubles du rythme, voire arrêt cardiaque). L'hyperkaliémie doit être traitée sans attendre, et nécessite une surveillance cardiologique (ECG). Dans les formes très graves, seule une hémodialyse (filtration du sang à travers une membrane semi-perméable), pratiquée en urgence, permet de soustraire rapidement une grande quantité de potassium plasmatique.

   Chez le sujet souffrant d'insuffisance rénale chronique, la prévention de l'hyperkaliémie repose sur le contrôle des apports alimentaires en potassium (légumes et fruits secs ou frais, viandes et volailles, chocolat), associé, au besoin, à des médicaments hypokaliémiants tels que le polystyrène sulfonate de sodium.

hyperkératose

Épaississement anormal de la couche cornée (la plus superficielle) de l'épiderme.

Synonyme : kératose.

   L'hyperkératose est dite orthokératosique si la couche cornée, en dehors de son épaisseur exagérée, a un aspect normal (il n'y a pas de noyaux à l'intérieur des cellules). Elle est dite parakératosique lorsque la couche cornée est épaissie et que les noyaux cellulaires persistent.

   Les hyperkératoses s'observent au cours de certaines affections : cors, durillons, verrues, psoriasis. Leurs causes, leurs symptômes et leurs traitements dépendent de chaque cas.

hyperlipidémie

Augmentation anormale du taux de lipides dans le sang.

Synonyme : hyperlipoprotéinémie.

   Parmi les classifications existantes des hyperlipidémies, la plus usitée est celle de De Gennes, qui ne tient compte que des augmentations du taux sanguin de cholestérol (hypercholestérolémies) et de triglycérides (hypertriglycéridémies) et comprend 3 groupes d'affection : les hypercholestérolémies, héréditaires ou acquises ; les hypertriglycéridémies, favorisées par une consommation excessive d'alcool, de glucides ou de calories (excès de poids) ; les hyperlipidémies mixtes, association des deux précédentes. Par ailleurs, une hyperlipidémie peut être due à une autre affection : diabète sucré, maladies de la glande thyroïde, maladies rénales, maladies hépatobiliaires ; la pilule contraceptive peut aussi être en cause.

   Des symptômes perceptibles par le patient n'apparaissent que dans les formes les plus graves. Le cholestérol peut provoquer des xanthomes (taches jaunes sur la peau) et les triglycérides, une pancréatite aiguë. À long terme, il existe, même pour les hyperlipidémies bénignes, un risque d'athérosclérose (épaississement de la paroi interne des artères par dépôt de plaques d'athérome, qui en rétrécissent la lumière).

TRAITEMENT

Il consiste en un régime alimentaire pauvre en cholestérol et/ou en triglycérides, complété, en cas d'inefficacité, par des médicaments hypolipémiants. Si l'hyperlipidémie est la conséquence d'une maladie, celle-ci doit être traitée.