Conn (syndrome de)
Syndrome lié à une hypersécrétion d'aldostérone par un adénome (tumeur bénigne) de l'une des glandes corticosurrénales.
Le syndrome de Conn, rare, est deux fois plus fréquent chez les femmes.
SYMPTÔMES ET SIGNES
L'hypersécrétion d'aldostérone entraîne une hypertension artérielle et une hypokaliémie (baisse du potassium sanguin) d'importance variable. Cette cause d'hypertension constitue de 0,1 à 0,5 % des hypertensions. L'hypertension artérielle peut être modérée ou très sévère, accompagnée de maux de tête ou d'une atteinte de la vascularisation rétinienne, appréciée par l'examen du fond d'œil. Des crampes, une asthénie, des troubles du rythme cardiaque ou une polydipsie (soif excessive) avec polyurie se manifestent aussi.
DIAGNOSTIC
Des dosages sanguins d'aldostérone et de rénine (hormone qui stimule la synthèse de l'aldostérone), en position couchée après repos, puis après une station debout prolongée, permettent d'établir le diagnostic. Le scanner de la région surrénalienne montre habituellement l'existence d'une petite tumeur. D'autres examens sont parfois nécessaires lorsque l'adénome n'est pas bien mis en évidence au scanner : scintigraphie surrénalienne, artériographie ou imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).
TRAITEMENT
Le traitement médical par antialdostérones permet de normaliser la pression artérielle et le taux de potassium sanguin avant l'ablation de l'adénome, intervention qui met un terme aux troubles.
connectivite
maladie systémique
Toute maladie caractérisée par une atteinte inflammatoire et immunologique du tissu conjonctif et par la diffusion des lésions. L'appellation maladie systémique est aujourd'hui préférée.
Synonymes : collagénose, maladie de système.
CAUSES
Elles sont encore méconnues. Il existe vraisemblablement un trouble du système immunitaire, comme en témoigne, dans le sang des patients, la présence de certains autoanticorps dirigés contre les propres constituants des cellules de l'organisme. Certains antigènes du système d'histocompatibilité (HLA) se rencontrent plus volontiers au cours de certaines maladies ou chez certaines familles, plus fréquemment atteintes, ce qui évoque le rôle favorisant d'un facteur génétique.
SYMPTÔMES ET SIGNES
Le tissu conjonctif étant présent dans tout l'organisme, tous les organes sont susceptibles d'être atteints de façon plus ou moins associée, d'où la grande variété des symptômes (atteintes articulaire, cutanée, cardiaque, pulmonaire, hépatique, rénale, nerveuse centrale ou périphérique, vasculaire, digestive). Les principales maladies systémiques sont la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, la sclérodermie, la maladie systémique mixte, ou syndrome de Sharp, la dermatopolymyosite, la périartérite noueuse. L'évolution, en général chronique, est émaillée de poussées fréquemment associées à un syndrome inflammatoire. L'issue de ces maladies dépend principalement de l'atteinte des organes vitaux.
TRAITEMENT
Il relève souvent de la corticothérapie ou des immunosuppresseurs par voie orale ou injectable, malgré leurs nombreux effets indésirables, en particulier infectieux. Il peut également faire appel à des injections intraveineuses d'immunoglobulines ou à des techniques d'épuration plasmatique (plasmaphérèse) en milieu hospitalier.
connectivite mixte
Maladie de système d'origine immunologique regroupant des signes composites.
La connectivite désigne un ensemble hétéroclite de maladies de système d'origine immunologique. La sclérodermie, la polymyosite et le lupus érythémateux disséminé sont des exemples de connectivites. On leur adjoint la connectivite mixte qui regroupe des signes de sclérodermie, des signes de polymyosite et des signes de lupus érythémateux disséminé. Ce tableau composite a été décrit par Sharp, qui a, lui-même, récusé l'éponyme de syndrome de Sharp.
consanguinité
Existence d'un lien de parenté entre deux individus.
La consanguinité ne constitue pas, en soi, une préoccupation médicale ; ce sont ses effets éventuels qui intéressent les généticiens.
La consanguinité dans un couple augmente la probabilité d'apparition d'une affection héréditaire récessive chez ses enfants. En effet, ces maladies ne peuvent se manifester chez un sujet que lorsque les deux gènes porteurs de la maladie, l'un transmis par le père, l'autre par la mère, se trouvent présents sur une paire de chromosomes homologues.
Dans la plupart des cas, la fréquence, dans la population générale, du gène responsable d'une maladie récessive est très faible. Si un sujet porteur de ce gène épouse un sujet qui ne lui est pas apparenté, le risque que ce dernier soit, lui aussi, porteur du gène « malade », et donc que le couple ait un enfant atteint de la maladie, est extrêmement faible. En revanche, si ce même sujet épouse quelqu'un qui lui est apparenté, la probabilité que ce parent plus ou moins éloigné possède lui aussi, par l'intermédiaire de leur ancêtre commun, le gène « malade » est loin d'être négligeable. Le risque que le couple ait un enfant atteint de la maladie s'en voit donc considérablement augmenté.
Les enfants dont les parents sont cousins germains, par exemple, présentent un risque de développer une maladie génétique légèrement supérieur (d'environ 5 %) à celui de la population générale.
Voir : hérédité, maladie familiale, maladie héréditaire.
conscience
Connaissance immédiate que chacun possède de son existence, de ses actes et du monde extérieur.
La conscience fait intervenir l'ensemble des facultés de connaissance, les sensations, la mémoire et l'expérience. Elle suppose un fonctionnement suffisant du cerveau, du système réticulé et du tronc cérébral. À l'état normal, elle permet au sujet de donner une réponse appropriée aux stimulations sensitives et sensorielles, notamment aux plus complexes d'entre elles, les stimulations verbales. Elle diffère en cela de la vigilance, ou état d'éveil simple, qui n'est que la capacité du système nerveux à s'adapter à une situation nouvelle et ne relève que du système réticulé.
TROUBLES NEUROPHYSIOLOGIQUES DE LA CONSCIENCE
L'altération de la conscience entraîne un éventail de troubles qui recouvre largement le champ psychiatrique.
— Le coma, qui altère de façon plus ou moins totale les fonctions de relation, est le plus grave des troubles de la conscience et de la vigilance. Un malade dans le coma ne réagit souvent plus qu'à des stimuli nociceptifs (qui provoquent une agression douloureuse des tissus) tels que les piqûres.
— La stupeur est un état où le patient ne réagit qu'à des stimuli simples : appel de son nom, bruit ou lumière vive, secousses.
— L'obnubilation est un état moins sévère, où le patient répond correctement à des ordres complexes (exécution d'ordres écrits, calcul mental), mais avec beaucoup de lenteur, de difficulté de concentration, de fatigabilité.
— La confusion mentale (ou délirium) est une altération globale et aiguë des fonctions psychiques, dont les causes, organiques ou psychiques, sont multiples. Il existe aussi des états de confusion purement psychique (trouble dissociatif hystérique, état de stress post-traumatique).