Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

neurasthénie

Fatigabilité physique et psychique extrême.

   La neurasthénie a été décrite pour la première fois par le médecin américain George Beard (1839-1883). Lors de cette affection, le patient a du mal à rassembler ses idées, est incapable de prendre toute décision et, bien qu'il ne présente aucun trouble organique, se plaint de nombreux troubles corporels : douleurs, troubles digestifs (mauvaise digestion, constipation), hyperémotivité et asthénie intense. Après avoir connu une grande vogue, la neurasthénie est une notion qui tend à tomber en désuétude, renvoyant à des maladies telles que l'hystérie, la dépression et, surtout, la psychasthénie. Selon la personnalité du sujet, le traitement associe psychothérapie, antidépresseurs, sédatifs et règles d'hygiène de vie (activités sportives, diététique, relaxation, etc.). La neurasthénie est parfois associée ou confondue avec le syndrome de fatigue chronique.

Voir : aboulie, syndrome de fatigue chronique.

neurectomie

Ablation chirurgicale d'une partie d'un nerf.

   Une neurectomie peut concerner aussi bien le tronc principal d'un nerf que ses rameaux collatéraux. Elle était surtout pratiquée sur les nerfs appartenant au système neurovégétatif, en particulier les nerfs pneumogastriques, ou nerfs vagues, dont la section avait pour but de guérir les ulcères gastroduodénaux. La splanchnicectomie, ou section des nerfs grand et petit splanchniques, destinée à atténuer les douleurs chroniques d'origine pancréatique est pratiquement abandonnée.

neurinome

Tumeur bénigne d'un nerf.

Synonyme : schwannome.

   Un neurinome se développe à partir des cellules de Schwann, qui élaborent normalement la gaine de certaines fibres contenues dans les nerfs. Il atteint surtout les nerfs crâniens et, dans une moindre mesure, les nerfs rachidiens.

Neurinome des nerfs crâniens

Il s'agit d'une tumeur bénigne d'un nerf rattaché à l'encéphale.

   Le plus fréquemment touché est le nerf auditif. Le neurinome atteint les sujets âgés de 40 à 60 ans, les femmes plus souvent que les hommes.

CAUSES ET SYMPTÔMES

La cause du neurinome du nerf auditif reste inconnue. Dans un premier temps, la tumeur se développe dans le conduit auditif interne et provoque des signes discrets : baisse d'audition très progressive et d'un seul côté (souvent le patient ne s'en rend compte qu'au téléphone), bourdonnements d'oreille, vertiges. Dans un deuxième temps, la tumeur grossit dans la cavité crânienne, dans une région appelée angle pontocérébelleux (entre la protubérance annulaire, ou pont, et le cervelet). Le sujet se plaint de fourmillements, de douleurs dans la région du nerf trijumeau (sur la face) et d'une paralysie dans la région du nerf facial (muscles du visage).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic se fait souvent grâce à l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) et aux potentiels évoqués auditifs (enregistrement de la réponse nerveuse aux stimulations sonores). Le traitement consiste à enlever chirurgicalement la tumeur. L'intervention est beaucoup plus délicate quand celle-ci est à un stade avancé.

Neurinome des nerfs rachidiens

Il s'agit d'une tumeur bénigne d'un nerf rattaché à la moelle épinière, observée à partir de 40 ans. La tumeur peut se développer aux dépens d'une racine sensitive ou motrice et est fréquemment localisée dans le dos.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Pendant plusieurs années, les douleurs se limitent à la racine du nerf et surviennent surtout en position allongée. Elles ressemblent beaucoup à celles d'une sciatique. Plus tard, la tumeur, ayant grossi, provoque une compression de la moelle épinière.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est établi grâce à la myélographie ou à l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.). Le traitement consiste à pratiquer l'ablation chirurgicale de la tumeur. Lorsque celle-ci est effectuée à un stade précoce, le pronostic est excellent.

neuro-ophtalmologie

Étude des pathologies qui touchent à la fois l'appareil sensoriel visuel et le système nerveux.

   Cette discipline médicale est nettement plus développée dans les pays anglo-saxons. En France, il n'y a pas encore une reconnaissance officielle de cette discipline.

   Un neuro-ophtalmologiste doit savoir diagnostiquer et traiter, quand cela est possible, des maladies qui se traduisent par des signes neurologiques et ophtalmologiques aussi variées que la sclérose en plaques, les tumeurs ou les accidents vasculaires qui touchent le cerveau, la rétine ou les voies visuelles, la myasthénie, les mitochondriopathies, etc. Le neuro-ophtalmologiste est donc capable de distinguer les maladies qui touchent uniquement le système nerveux (par exemple, une sclérose latérale amyotrophique, une maladie de Parkinson ou une épilepsie) et celles qui n' intéressent que le globe oculaire (un glaucome, une cataracte, un trouble réfractif, etc.) des maladies neuro-ophtalmologiques pures comme une uvéo-méningite, une tumeur des voies optiques, une fistule carotido-caverneuse, etc.

neuro-urologie

Spécialité médicale se consacrant aux affections neurologiques de l'appareil urinaire, en particulier celles de la vessie et de ses sphincters.

   Les affections neurologiques de la vessie peuvent être dues à des lésions de ses nerfs ou à un traumatisme de la moelle épinière (fracture de la colonne vertébrale, par exemple). Elles sont diagnostiquées grâce à des explorations urodynamiques, qui permettent d'enregistrer les pressions intravésicales et sphinctériennes. Leur traitement, très spécialisé, dépend de l'affection en cause : médicaments, chirurgie conventionnelle ou endoscopique, rééducation vésicale et sphinctérienne.

neuroblastome

Tumeur maligne de la glande médullosurrénale ou, plus rarement, des ganglions sympathiques du système nerveux autonome.

Synonyme : sympathome.

   Ce cancer est rare, mais c'est le plus fréquent chez les enfants, affectant l'embryon ou le jeune enfant (jusqu'à 4 ans), plus rarement l'enfant de 4 à 10 ans.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'enfant perd du poids, est pâle, souffre de douleurs diffuses et est irritable. Un affaiblissement musculaire, voire une paraplégie (paralysie des membres inférieurs), accompagné d'une incontinence urinaire, est le signe d'un neuroblastome se développant au niveau de la moelle épinière. Chez l'adulte, la tumeur peut siéger à l'intérieur d'un des ventricules intracérébraux et peut, de ce fait, atteindre une taille importante avant d'être diagnostiquée.

DIAGNOSTIC

Il repose sur le scanner, qui localise la tumeur, et sur les examens du sang et des urines, qui révèlent de grandes quantités de catécholamines (adrénaline, noradrénaline).

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

La rareté de cette tumeur rend difficile, à l'heure actuelle, une attitude thérapeutique fixe. Le meilleur traitement semble être chirurgical et consiste en l'ablation de la tumeur, suivie d'une radiothérapie ou d'une chimiothérapie. Le pronostic est généralement sévère, mais peut varier considérablement selon les cas.