Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypomanie

État d'excitation passager ou durable se manifestant par une hyperactivité, une humeur exubérante et un flot de paroles.

   L'hypomanie se rencontre chez les sujets hypersociables. En tant que manifestation pathologique transitoire, elle peut correspondre à la phase expansive de la cyclothymie ou, également, représenter une forme atténuée de la phase de manie dans la maladie maniacodépressive. Enfin, elle peut être due à certaines intoxications (alcool, psychostimulants, corticostéroïdes) ou manifester le début d'une rechute.

hypomélanose

Diminution anormale, locale ou généralisée, de la pigmentation de la peau par diminution de la quantité de mélanine qu'elle contient.

   Les hypomélanoses sont parfois d'origine génétique, comme l'albinisme ou le piébaldisme (mèche de cheveux frontale blanche). Elles peuvent aussi être acquises : agression par la chaleur, le froid ou une substance chimique, maladie de peau (psoriasis, eczéma), infection (lèpre, syphilis, pityriasis versicolor), maladie hormonale (diabète), carence alimentaire. Le seul traitement est celui de la cause, lorsqu'il est possible.

hypomélanose idiopathique en gouttes

Dépigmentation cutanée de l'adulte, de cause inconnue.

   L'hypomélanose idiopathique en gouttes atteint surtout la femme entre 30 et 40 ans.

   Bénigne, elle se traduit par l'apparition sur les jambes et les avant-bras de taches blanches de quelques millimètres de diamètre. Cette anomalie semble être la conséquence d'expositions solaires multiples et nécessite donc un traitement préventif très strict par protection à l'aide d'une crème solaire de type écran total.

hyponatrémie

Diminution de la natrémie (taux de sodium dans le plasma) à une valeur inférieure à 135 millimoles par litre.

   Une hyponatrémie traduit une hyperhydratation, elle-même due à une rétention d'eau (insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, cirrhose hépatique, hypersécrétion d'hormone antidiurétique [syndrome de Schwartz-Bartter]) ou à des pertes en sodium (pertes digestives par vomissements ou diarrhée, pertes cutanées par brûlures ou insuffisance surrénalienne, anomalie du tubule rénal) ; en outre, les hyperlipidémies et les hyperprotéinémies sévères, en entraînant une augmentation importante du volume plasmatique, peuvent provoquer de fausses hyponatrémies.

   Une hyponatrémie peut provoquer des troubles digestifs (dégoût de l'eau, nausées et vomissements) ou surtout neurologiques (maux de tête, confusion, crises convulsives, voire coma). Son traitement dépend de l'affection en cause. Il repose sur une restriction des boissons ou sur un apport de sel.

hypoparathyroïdie

Affection caractérisée par un déficit en parathormone (hormone augmentant le taux sanguin de calcium).

   La cause la plus fréquente de l'hypoparathyroïdie est la chirurgie thyroïdienne. En effet, les 4 glandes parathyroïdes sont attachées à la face postérieure de la glande thyroïde et sont même parfois incluses dans la paroi thyroïdienne ; en cas d'ablation totale de la glande thyroïde, l'ablation accidentelle ou la dévascularisation des parathyroïdes peut entraîner un déficit total et permanent en parathormone. Plus rarement, la chirurgie destinée à corriger une hyperparathyroïdie provoque une hypoparathyroïdie. L'hypoparathyroïdie peut également être due à un déficit en magnésium, lui-même causé par une mauvaise absorption ou par un défaut d'apport de cette substance.

   Beaucoup plus rare est l'hypoparathyroïdie idiopathique (sans cause connue), à propos de laquelle on évoque un mécanisme auto-immun.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le déficit en parathormone entraîne une diminution du calcium et une augmentation du phosphore dans le sang. Une hypoparathyroïdie se caractérise par des accès de tétanie, l'apparition progressive d'une cataracte et de troubles cutanés (sécheresse de la peau). Dans les cas d'hypoparathyroïdie idiopathique, les symptômes surviennent au cours de l'enfance. Cette maladie peut être associée à une maladie d'Addison, à une hypothyroïdie, à un hypogonadisme, à un diabète sucré ou à une maladie de Biermer, qui sont aussi des affections auto-immunes.

TRAITEMENT

L'hypoparathyroïdie exige un traitement à vie, qui repose sur l'absorption de vitamine D et de calcium, sauf pour l'hypoparathyroïdie par déficit en magnésium, qui est corrigée par l'apport de magnésium.

hypopharynx

Partie inférieure du pharynx.

   L'hypopharynx est situé entre l'oropharynx (au fond de la bouche), en haut, et l'œsophage, en bas, et se trouve juste en arrière du larynx. Il comprend deux parties latérales, appelées sinus piriformes, et une partie médiane.

hypophyse

Petite glande endocrine (sécrétant des hormones) reliée à la partie antérieure du cerveau.

Synonyme : glande pituitaire.

DESCRIPTION

L'hypophyse est située sous l'hypothalamus, auquel elle est appendue par une petite tige, la tige pituitaire. Elle repose dans la selle turcique (petite cavité médiane de l'os sphénoïde). Au-dessus et en avant de l'hypophyse se trouve le chiasma optique, contenant des fibres nerveuses venues des deux rétines. La structure interne de l'hypophyse se compose de deux portions, séparées l'une de l'autre et fonctionnant indépendamment : l'antéhypophyse en avant et la posthypophyse en arrière.

FONCTIONNEMENT

L'antéhypophyse produit 5 hormones appelées stimulines : la thyréotrophine, ou TSH, la corticotrophine, ou A.C.T.H., les gonadotrophines (FSH et LH) et la somatotrophine, ou STH (responsable de la croissance chez l'enfant). Ces sécrétions sont elles-mêmes commandées par des hormones de l'hypothalamus. L'antéhypophyse sécrète aussi la prolactine (responsable de la lactation chez la femme). La posthypophyse sert de lieu de stockage provisoire à deux hormones de l'hypothalamus, l'hormone antidiurétique, ou ADH (qui empêche l'eau d'être éliminée par le rein quand il n'y en a pas assez dans l'organisme), et l'ocytocine (qui stimule les contractions pendant l'accouchement).

EXAMENS

Pour étudier l'hypophyse, on pratique des dosages sanguins des hormones et des examens radiologiques (scanner, imagerie par résonance magnétique). Une radiographie du crâne peut mettre en évidence un agrandissement de la selle turcique, signe de tumeur.

PATHOLOGIE

L'hypophyse peut être le siège de tumeurs, en général bénignes (adénome de l'hypophyse, craniopharyngiome). Une tumeur peut sécréter exagérément des hormones (hyperprolactinémie avec sécrétion de lait par le sein, acromégalie due à la somatotrophine avec hypertrophie des organes) ; à l'inverse, une tumeur ne produisant pas de sécrétions (adénome chromophobe) peut provoquer une diminution des sécrétions normales - ce que l'on appelle un hypopituitarisme - ou une insuffisance antéhypophysaire, cause de retards de croissance et de déficits en hormones sexuelles. L'hypophyse, lorsqu'elle est le siège d'une tumeur, peut aussi comprimer le chiasma optique et provoquer une hémianopsie bitemporale : le sujet ne voit plus sur les côtés, comme s'il avait des œillères. Le traitement des tumeurs hypophysaires est l'hypophysectomie (ablation de l'hypophyse), par voie transcrânienne ou transnasale, et la radiothérapie.

Voir : antéhypophyse, cerveau, hormone, hypothalamus.