Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

Mikulicz (drain de)

Grande compresse de gaze en forme de parachute, remplie de mèches et utilisée en chirurgie abdominale.

   Le drain de Mikulicz est utilisé en cas de péritonite généralisée et grave. À la fin de l'intervention, le chirurgien le met en place dans la cavité abdominale pour qu'il draine par capillarité les sécrétions et les saignements, qui finissent par se tarir. Chaque mèche est munie d'un fil qui sort de la cavité abdominale et permet ainsi son retrait. L'ablation du drain de Mikulicz se fait progressivement, parfois sous anesthésie générale : on commence à enlever les mèches une par une à partir du 10e jour, la compresse étant enlevée au plus tard aux alentours du 15e jour.

Mikulicz (syndrome de)

Augmentation chronique de volume des glandes salivaires (parotides et sous-mandibulaires) et des glandes lacrymales.

   Le syndrome de Mikulicz s'observe dans de nombreuses affections : maladie de Hodgkin, sarcoïdose, leucémie, syndrome de Gougerot-Sjögren. Il se traduit par un gonflement du cou et par une diminution de la sécrétion des glandes atteintes (larmes, salive), entraînant surtout des complications oculaires (uvéite, conjonctivite).

   Le pronostic de ce syndrome, qui n'a de traitement que celui de l'affection en cause, est bénin dans l'ensemble.

miliaire

Terme désignant une affection se manifestant par des lésions (cutanées, pulmonaires, etc.) présentant l'aspect d'un grain de mil.

miliaire cutanée

Éruption cutanée faite de petites élevures, due à une obstruction des pores excréteurs des glandes sudoripares et aboutissant à une rétention d'eau.

   On en distingue deux sortes.

— Les miliaires cristallines, ou sudamina, sont constituées par de nombreuses petites élevures translucides, microvésiculeuses, très superficielles, sans rougeur sous-jacente. Elles surviennent brutalement au cours de grandes poussées de fièvre, ou après un violent coup de soleil, sur les zones exposées du corps et régressent en quelques heures.

— Les miliaires rouges, ou bourbouille, ou encore gourme, sont de petites élevures rouge vif qui se rencontrent surtout en zone tropicale en milieu chaud et humide. Elles s'accompagnent de sensations de picotement et siègent surtout dans les zones de transpiration telles que la taille, le thorax, les aisselles et le creux des coudes. Ces éruptions sont également fréquentes chez les nourrissons pendant l'été, y compris en milieu tempéré. La suppression des facteurs déclenchants entraîne la guérison.

miliaire pulmonaire

vaccin B.C.G, tuberculose

miliaire radiologique

Nodule arrondi, au contour net, de diamètre inférieur à 1,5 millimètre, souvent à la limite de la visibilité mais qui peut s'observer en grand nombre sur un cliché radiologique en cas d'atteinte pulmonaire diffuse.

   La présence de tels nodules, révélée par la radiologie pulmonaire, est liée à une tuberculose miliaire, à une pneumoconiose, à une sarcoïdose, à une dissémination cancéreuse, à une fibrose ou à un poumon cardiaque. D'autres organes peuvent être le siège d'une miliaire.

milieu intérieur

Ensemble des liquides de l'organisme dans lesquels baignent les cellules vivantes.

   Le milieu intérieur est formé des liquides organiques (lymphe, sang, liquide céphalorachidien) et des liquides interstitiels qui irriguent les cellules.

Voir : homéostasie.

milium

Minuscule kyste blanc situé essentiellement sur le visage et sur les cicatrices et provenant de la dilatation d'un canal sudoripare ou d'un follicule pileux.

   Le milium disparaît souvent spontanément. Il peut être traité par l'application locale d'azote liquide.

Millard-Gubler (syndrome de)

Variété d'hémiplégie alterne (association d'une paralysie des membres d'un côté du corps et d'une paralysie d'un ou de plusieurs nerfs crâniens du côté opposé).

   Le syndrome de Millard-Gubler résulte d'une lésion de la protubérance annulaire, étage moyen du tronc cérébral. Il se traduit par une hémiplégie de type pyramidal (paralysie associée à une raideur des membres) pour une moitié du corps et par une paralysie faciale de type périphérique (absence de contraction des muscles de la face) de l'autre côté. Le traitement est celui de la maladie ayant provoqué la lésion, le plus souvent un accident vasculaire cérébral.

mimétisme moléculaire

Analogie entre un antigène du soi et certaines structures d'un agent pathogène.

   Le mimétisme moléculaire (et non pas cellulaire) explique la production par le système immunitaire d'anticorps dirigés contre les constituants de l'organisme auquel il appartient. Il s'agit d'une analogie entre un antigène du soi (par exemple, les substances Ii parmi les groupes sanguins des globules rouges) et certaines structures de l'agent pathogène (par exemple, le mycoplasme). La réaction contre la bactérie débordera sur les substances de groupe sanguin, provoquant une anémie hémolytique auto-immune.

Minamata (maladie de)

Maladie neurologique grave due à une intoxication par des déchets industriels riches en mercure déversés dans la mer.

   Décrite au Japon dans les années 1950, la maladie de Minamata tient son nom de la baie nippone où on l'observa d'abord.

   Cette affection se transmet par l'intermédiaire de poissons et de coquillages contaminés. Elle se manifeste par des troubles neurologiques importants, d'évolution rapide : paralysies, troubles psychiques, etc. Les mères contaminées transmettent la maladie aux enfants à naître. Le diagnostic, clinique, est confirmé par le dosage du mercure dans le sang. Il n'existe pas de traitement efficace de cette maladie.

minéral

Corps inorganique, solide à la température ordinaire.

   Dans l'organisme, les minéraux jouent un rôle de constitution, d'activation et de régulation de réactions enzymatiques, physiologiques, hormonales, etc. Ils représentent entre 4 et 5 % du poids total d'un individu.

— Les macroéléments, ou éléments minéraux majeurs, constituent plus de 1 % du poids corporel : il s'agit du phosphore, du calcium, du sodium, du potassium et du magnésium.

— Les microéléments, ou oligoéléments, constituent moins de 1 % du poids corporel : il s'agit du fer, du zinc, du manganèse, du cuivre, de l'iode, du sélénium, du molybdène, du cobalt, du chrome, du fluor, du soufre, etc.

   Une alimentation variée, apportant au moins 1 800 kilocalories par jour, suffit normalement à couvrir les besoins de l'organisme en minéraux, sauf pour le fer dans certaines situations – et particulièrement lors de la grossesse et de l'allaitement, chez les nourrissons et les adolescents.