Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

antiseptique

Produits ou procédés utilisés pour l'antisepsie, agissant globalement et rapidement sur les germes de la peau saine, des muqueuses et des plaies.

   Les antiseptiques sont des médicaments et, de ce fait, leur autorisation de mise sur le marché (A.M.M.) précise les indications du produit. On peut classer les antiseptiques par leur famille chimique (halogénés, dérivés iodés, dérivés chlorés, etc.), par les indications de l'A.M.M. (antisepsie de la peau saine, de la peau lésée ou de la plaie, des muqueuses, etc.) ou par leur spectre d'activité.

   Un antiseptique n'a pas une activité identique sur tous les micro-organismes, certains étant sensibles et d'autres résistants. L'activité d'un antiseptique est bactéricide s'il tue les bactéries, bactériostatique s'il inhibe les bactéries temporairement, fongicide s'il tue les champignons et les levures, virucide s'il tue les virus et sporicide s'il détruit les spores.

   Comme pour les antibiotiques, on distingue deux types de résistance bactérienne aux antiseptiques, l'une dite naturelle (ou intrinsèque) et l'autre acquise.

   Les colorants (éosine aqueuse, solution de Millian, violet de gentiane) sont considérés à tort comme des antiseptiques et ne doivent plus être utilisés dans cette indication.

   Le « lavage antiseptique des mains », synonyme de lavage hygiénique des mains, a pour objectif d'éliminer la flore transitoire et de réduire la flore résidente avant la pratique d'un acte aseptique ou invasif ou encore au contact avec un patient porteur de bactéries multirésistantes. Il se caractérise par une durée plus prolongée que le lavage simple (supérieur à une minute) et par l'utilisation d'un savon antiseptique.

antisérotonine

Médicament destiné à inhiber l'action d'une substance naturelle de l'organisme, la sérotonine, neurotransmetteur du système nerveux central.

   Les antisérotonines empêchent la sérotonine de se fixer à ses récepteurs cellulaires, ou bien elles ont des mécanismes d'action plus complexes. Il s'agit d'un ensemble de produits hétérogènes, qui peuvent être prescrits dans les cas suivants : vomissements (odansétron, granisétron), dépression (clomipramine), migraine (méthysergide, sumatriptan), allergies, etc.

antispasmodique

Médicament utilisé dans le traitement des spasmes musculaires.

   Les antispasmodiques se répartissent en deux catégories : les musculotropes (agissant sur le muscle) et les anticholinergiques (inhibant l'action du système nerveux végétatif). Ils diminuent les spasmes musculaires de la paroi des organes creux et surtout les douleurs associées. Disponibles par voie orale et sous forme injectable, ils sont prescrits dans le traitement des spasmes digestifs principalement, mais aussi biliaires, urinaires ou utérins, une fois que leur cause est connue.

antisudoral

antiperspirant

antithrombine

Substance physiologique ou pathologique anticoagulante contenue dans le sang.

   Fabriquée dans le foie, l'antithrombine physiologique agit en neutralisant la thrombine (enzyme provoquant la coagulation du sang par transformation du fibrinogène en fibrine) et la plupart des facteurs de coagulation activés en dehors d'une situation normale de coagulation (sauf les facteurs V et VIII). Il existe également des antithrombines pathologiques : produits de dégradation du fibrinogène (antithrombine VI) et protéine myélomateuse (antithrombine V), qui inhibent la formation de fibrine et provoquent des hémorragies.

antithyroïdien

Médicament inhibant la synthèse des hormones thyroïdiennes, utilisé dans le traitement des hyperthyroïdies (excès de sécrétion d'hormones par la glande thyroïde).

   Les antithyroïdiens les plus utilisés sont le benzythiouracile et le carbinazole. Ils sont très efficaces. Leur effet indésirable majeur, survenant exceptionnellement, est l'agranulocytose (chute du taux des globules blancs), source d'infections graves. Des effets secondaires moins sévères sont possibles : éruptions cutanées, hépatite médicamenteuse. Les antithyroïdiens peuvent être utilisés pendant 12 à 18 mois dans le traitement de la maladie de Basedow (hyperthyroïdie d'origine immunitaire). Ils peuvent aussi être prescrits plus brièvement, en attente d'un traitement plus radical, par la chirurgie ou la radioactivité (iode 131).

antitoxine

Anticorps sécrété par les lymphocytes B (cellules du système immunitaire) au contact d'une toxine bactérienne et doué du pouvoir de la neutraliser.

   Les antitoxines ont été découvertes, en 1890, par le médecin et bactériologiste allemand Emil von Behring et le médecin japonais Shibasaburo Kitasato. Ce sont les premiers anticorps connus. Les antitoxines sont largement utilisées pour la prévention (séroprévention) et le traitement (sérothérapie) des infections bactériennes toxigènes : tétanos, diphtérie, botulisme, etc.

   Les antitoxines étaient autrefois obtenues par immunisation d'un cheval au moyen d'une anatoxine (toxine bactérienne rendue inoffensive par l'action de la chaleur et du formol) : c'est le sérum équin. Il tend aujourd'hui à être remplacé par des antitoxines extraites du sérum d'un patient convalescent de la maladie en question (gammaglobulines spécifiques) ou produites au laboratoire par culture cellulaire, afin de limiter les réactions allergiques aux immunoglobulines animales.

antituberculeux

Médicament antibiotique prescrit dans le traitement de la tuberculose.

   Les antituberculeux de première ligne sont utilisés dans les formes de tuberculose sensible (rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et ethambutol) et les antituberculeux de deuxième ligne (fluoroquinolones, aminosides) sont réservés aux formes résistantes. Le traitement de la maladie obéit à des principes bien établis : il dure au moins 6 mois, et comporte une phase de quadrithérapie initiale de 2 mois (4 antituberculeux de première ligne pendant 2 mois, puis de l'isoniazide et de la rifampicine pendant les 4 mois suivants). En cas d'infection latente, le traitement comporte seulement 1 ou 2 antituberculeux pendant une période de 3 à 6 mois. Les antituberculeux doivent être pris régulièrement et pendant toute la durée prévue sous peine de voir émerger des bacilles résistants. Si le schéma initial ne peut être respecté, la durée sera prolongée ; elle le sera également dans certaines formes disséminées et dans les tuberculoses méningées.

   Les antituberculeux sont souvent toxiques pour le foie, ce qui implique une surveillance attentive du bilan hépatique.