Larousse Médical 2006Éd. 2006
K

kératomalacie

Mort progressive de la cornée provoquée par un dessèchement extrême de la conjonctive et de la cornée.

   Cause fréquente de cécité dans les pays où sévit la malnutrition, la kératomalacie est liée à une carence majeure en vitamine A. Elle se manifeste par la vascularisation et l'opacification de la cornée, qui devient très progressivement insensible. L'évolution se fait sur plusieurs années. La kératomalacie peut aboutir à une nécrose et à une perforation cornéenne avec souvent une surinfection et la perte de l'œil.

   Le traitement est avant tout préventif : administration de vitamine A dès les premiers stades et établissement de programmes d'éducation alimentaire.

kératomileusis

Opération chirurgicale consistant à diminuer l'épaisseur de la cornée afin de modifier son pouvoir de réfraction et de corriger ainsi la myopie ou l'hypermétropie.

   Pour corriger la myopie, on diminue l'épaisseur de la cornée centrale, comme si l'on retirait une lentille convergente de l'œil du patient. Pour corriger l'hypermétropie, on diminue l'épaisseur de la périphérie de la cornée afin d'accentuer la courbure de la cornée centrale.

L'intervention a lieu sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation de 4 à 8 jours.

La kératomileusis est une technique complexe, peu utilisée en raison de résultats parfois insuffisants.

kératopathie

Affection de la cornée d'origine dégénérative.

— La kératopathie « en bandelettes », la plus fréquente, se rencontre dans les hypercalcémies (excès de calcium dans le sang) ou comme séquelle d'affections oculaires graves telles que les uvéites sévères. Elle se traduit par la formation de dépôts calcaires à la surface de la cornée et se manifeste par l'apparition sur la bordure externe de celle-ci, le limbe, d'opacités blanchâtres irrégulières qui gagnent progressivement le centre le long des méridiens horizontaux (divisions fictives de l'œil). En l'absence de traitement, une bandelette horizontale finit par se former dans l'aire d'ouverture des paupières, provoquant une cécité.

   Le traitement d'une kératopathie varie selon sa cause. Dans la kératopathie « en bandelettes », les opacités peuvent être grattées chirurgicalement, mais elles ont tendance à réapparaître.

kératoplastie

greffe de cornée

kératose

Épaississement localisé de la couche cornée (couche la plus superficielle de l'épiderme).

Synonyme : kératodermie.

   Le terme de kératose désigne toute augmentation de la couche cornée, quelle que soit sa nature (cors et durillons des orteils, verrues, etc.) ; on parle aussi dans ce cas d'hyperkératose. Le terme de kératose se rapporte également à des maladies précises, dont les principales sont les kératoses pilaire, sénile et solaire.

— La kératose pilaire touche surtout l'adolescent sous forme de petites élevures rougeâtres, rugueuses comme des croûtes, sur les bras et les cuisses. Elle se traite par applications de médicaments kératolytiques à base d'urée ou d'acide salicylique.

— La kératose sénile et la kératose solaire (ou actinique) sont des lésions précancéreuses ayant l'aspect de petites élevures un peu rugueuses, rosées, grisâtres ou brunâtres, qui s'étendent en surface, et en épaisseur jusqu'à deux centimètres, formant alors une corne cutanée. La forme solaire se développe chez des sujets plus jeunes exposés pendant des années à un fort ensoleillement. Le traitement est la destruction par le froid (cryothérapie), par le courant électrique (électrocoagulation) ou le laser à gaz carbonique. La prévention des kératoses solaires consiste à se protéger du soleil.

kératotomie

Incision de la cornée.

   La kératotomie est le premier temps de diverses opérations oculaires, dont celle de la cataracte : il faut en effet inciser la cornée afin de retirer le cristallin.

— La kératotomie radiaire, destinée à corriger des myopies de faible importance (de 2 à 5 dioptries), consiste à modifier la courbure de la cornée pour améliorer la réfraction par la pratique d'incisions cornéennes radiaires. Cette intervention est de moins en moins pratiquée, remplacée par de nouvelles techniques de modification de la réfraction cornéenne, en particulier par laser.

   La kératotomie arciforme permet de corriger certains astigmatismes.

kérion

Infection suppurée du cuir chevelu due à un champignon microscopique.

Synonymes : kérion de Celse, teigne suppurative.

   Le kérion est une forme de teigne. Les agents responsables sont des dermatophytes, souvent d'origine animale.

Il apparaît comme un placard arrondi, épais et ferme, à surface croûteuse, parsemé d'orifices folliculaires d'où sortent du pus et du sang ; les cheveux parasités s'arrachent facilement. Le traitement est fondé sur l'administration de médicaments contre les champignons (antifongiques) par voie orale (griséofulvine) et localement (imidazolés). La surinfection bactérienne est fréquente et peut amener à prescrire en plus une antibiothérapie et des corticoïdes. Après traitement, les cheveux tombés repoussent au bout de six mois à un an. L'affection peut cependant laisser des cicatrices et une chevelure plus clairsemée.

Kerley (lignes de)

Présence anormale, sur une radiographie thoracique, de petites lignes blanches horizontales à la base des deux poumons.

   Les lignes de Kerley sont caractéristiques du syndrome interstitiel pulmonaire radiologique. Elles s'observent essentiellement en cas d'œdème pulmonaire consécutif à une insuffisance cardiaque ventriculaire gauche.

Killian (polype de)

Tumeur bénigne qui se développe dans un sinus et dans la fosse nasale correspondante.

   Le polype de Killian, d'origine inflammatoire, atteint le sujet jeune. Il se développe sur la muqueuse du sinus maxillaire, s'étend d'abord dans le sinus puis dans la fosse nasale du même côté en passant par le méat moyen (orifice du sinus) ; il forme alors deux renflements latéraux séparés par une portion rétrécie.

SIGNES

Le polype de Killian se traduit par une sensation d'obstruction nasale, comme dans un rhume, mais d'un seul côté. Il peut s'y ajouter une impression de clapet qui s'ouvrirait et se fermerait par moments, provoquée par les déplacements du polype.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est établi par une rhinoscopie, examen direct des fosses nasales au miroir de Clar, à l'aide d'un spéculum qui dilate la narine et d'un système d'éclairage. Il est confirmé par des radiographies du nez et des sinus. Le traitement est l'ablation chirurgicale des deux parties du polype.