Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

O.M.S.

Organisation mondiale de la santé

onchocercose

Maladie parasitaire provoquée par l'infestation de la peau et des yeux par un ver nématode, Onchocerca volvulus.

Synonymes : cécité des rivières, maladie de Robles.

   L'onchocercose atteint plus de 20 millions de personnes. Elle est surtout répandue dans les pays d'Afrique intertropicale comme le Bénin, le Burkina, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, l'Ouganda, le Tchad, le Togo, le Mali, le Nigeria, la République démocratique du Congo. La maladie constitue l'une des principales causes de cécité en Afrique noire. Il en existe quelques foyers en Amérique centrale, dans le nord de l'Amérique du Sud et au Yémen.

CONTAMINATION

L'onchocercose se transmet par la piqûre d'une simulie, petit insecte qui vit à proximité des cours d'eau.

   En piquant une personne infestée (afin de se nourrir de son sang), les simulies ingèrent des microfilaires (embryons de vers), qu'elles transmettent ensuite à une personne saine par une autre piqûre. Une fois présents dans l'organisme de l'homme, ces embryons deviennent des vers adultes (filaires), qui pondent des microfilaires. Ces dernières circulent sous la peau, dans la cornée, dans la rétine, mais jamais dans le sang.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Il existe différents types de lésion :

— des lésions cutanées qui démangent et provoquent un épaississement de la peau ;

— des lésions sous-cutanées (nodules), non douloureuses, situées sous la peau du thorax, des hanches et des épaules ;

— des lésions oculaires (atteinte de la cornée et de la rétine), qui suscitent une baisse de l'acuité visuelle puis une perte totale de la vue, dues à la pénétration, au séjour et à la mort des microfilaires dans les yeux. La cécité n'apparaît cependant qu'au bout de 10 à 15 ans d'infestation.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Une biopsie cutanée exsangue, technique consistant à prélever un petit morceau de peau sans faire saigner, permet d'identifier les microfilaires. Les filaires adultes peuvent vivre plusieurs années dans de petits nodules situés sous la peau. Ces nodules doivent être retirés chirurgicalement.

   L'ivermectine, substance prise en une seule fois et qui agit pendant plusieurs mois, permet de faire diminuer le nombre de microfilaires présentes dans l'œil et dans la peau. Ce médicament est bien toléré par les malades, et son administration, renouvelée tous les 6 mois environ, ne nécessite pas d'hospitalisation. Cependant, en l'état actuel des connaissances, si le sujet est déjà atteint de cécité, le handicap est définitif.

PRÉVENTION

L'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) a mis en place un dispositif qui associe la lutte contre les simulies et le traitement par l'ivermectine des populations atteintes.

Voir : ivermectine.

oncogène

Qui est impliqué dans l'apparition d'une tumeur cancéreuse.

Synonymes : cancérogène, oncogénique.

   Beaucoup de substances chimiques (nitrites, amiante, etc.), de facteurs physiques (rayonnements) et d'agents biologiques (virus) ont des propriétés oncogènes.

oncogène cellulaire

Gène dont l'altération ou l'hyperexpression favorise la transformation d'une cellule normale en cellule cancéreuse.

Synonyme : proto-oncogène.

   Les oncogènes cellulaires sont des gènes normaux des cellules qui commandent la synthèse de protéines participant à la prolifération des cellules et à leur différenciation (spécialisation progressive). Ces protéines sont responsables de la croissance des tissus chez l'embryon et chez l'enfant, mais aussi de leur renouvellement au cours de la vie et de leur réparation en cas de lésion. Cependant, sous l'influence de plusieurs facteurs dits mutagènes (ultraviolets, amiante, certains virus), un oncogène peut être altéré ou surexprimé, cette mutation génétique pouvant être ensuite transmise aux cellules filles lors de la division cellulaire. Toutefois, un cancer n'apparaît que si plusieurs oncogènes sont altérés ou s'il existe d'autres facteurs qui le favorisent, par exemple l'inactivation ou la délétion d'un antioncogène (gène assurant l'intégrité de la cellule).

DIFFÉRENTS TYPES D'ONCOGÈNE CELLULAIRE

On regroupe les oncogènes cellulaires en quatre familles, en fonction de la protéine dont la synthèse est stimulée ou modifiée.

— Les facteurs de croissance sont normalement synthétisés quand les cellules se multiplient. Ils sont également présents dans tous les cancers, qui en fabriquent pour stimuler leur développement. Ainsi, l'oncogène sis correspond à un facteur de croissance normalement sécrété par les plaquettes du sang lors du phénomène de cicatrisation ; cet oncogène est activé dans les tumeurs des os ou du tissu nerveux.

— Les récepteurs de la membrane cellulaire (oncogène erb B, par exemple) permettent normalement aux facteurs de croissance de se fixer sur les cellules et, par là, d'agir. Lorsque ces derniers subissent certaines mutations, l'activité du récepteur s'en trouve exacerbée, même en l'absence de facteur de croissance. Une telle activation du récepteur erb B2 (induite par une surexpression de cette protéine) est ainsi observée dans 30 % des cancers du sein.

— Les protéines qui transmettent l'information entre les récepteurs de la membrane cellulaire et l'intérieur de la cellule (oncogène sarc ou ras, par exemple) peuvent présenter des dysfonctionnements à l'origine de nombreuses tumeurs.

— Certaines protéines contenues dans le noyau de la cellule, enfin, sont normalement impliquées dans la régulation de la multiplication de la cellule et dans la réplication de l'A.D.N., constituant chimique des gènes. Les protéines récepteurs nucléaires de certaines hormones peuvent se comporter comme des oncogènes.

PERSPECTIVES

L'intérêt pratique lié à la découverte des oncogènes est encore très limité. On sait parfois détecter la présence d'un oncogène sur des prélèvements provenant d'un malade, mais à des fins uniquement pronostiques (détection de certains oncogènes dans les familles prédisposées à certains cancers). Les recherches des futures décennies porteront sur le moyen d'inhiber les oncogènes ou leur produit, par thérapie génique ou cellulaire.

Voir : antioncogène, carcinogenèse.