Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rétroposon

Variété de transposon (séquence d'A.D.N. susceptible, dans un noyau donné, de changer de localisation sur un même chromosome ou de passer d'un chromosome à un autre dont le changement de localisation, ou transposition, nécessite une rétrotranscription de l'A.R.N. qu'il code (fabrication d'une molécule d'A.D.N. par copie de l'information contenue dans l'A.R.N.).

   La transposition d'un rétroposon peut produire des mutations (altérations) dans n'importe quel gène de la cellule et être à l'origine de pathologies héréditaires (certains cas d'hémophilie, de maladie de Recklinghausen ou de déficit en acétylcholinestérase).

rétrotranscription

Phénomène naturel de fabrication d'une molécule d'A.D.N., dite complémentaire, par copie de l'information contenue dans la molécule d'A.R.N.

   C'est une enzyme appelée transcriptase inverse et codée par un gène commun à tous les rétrovirus (virus des cancers, du sida ou de certaines leucémies) qui réalise cette opération. La rétrotranscription permet au rétrovirus de s'introduire dans les gènes de la cellule hôte et de proliférer.

rétrovirus

Virus à A.R.N. de la famille des rétroviridés.

   Les rétroviridés sont connus depuis le début du XXe siècle chez l'animal et, depuis 1980, chez l'homme. Cette famille comporte les oncovirus, les lentivirus et les spumavirus. Le nom de rétrovirus vient du fait que ces virus utilisent une enzyme appelée transcriptase inverse pour transformer leur A.R.N. en A.D.N. et, ainsi, se multiplier dans les cellules.

— Les lentivirus sont la cause, chez l'homme comme chez l'animal, de maladies à évolution lente, comme le sida (V.I.H. 1 et V.I.H. 2, c'est-à-dire virus de l'immunodéficience humaine 1 et 2).

— Les oncovirus, ainsi nommés parce qu'ils portent un oncogène, gène favorisant l'apparition d'un cancer, sont responsables, chez l'homme et chez l'animal, de cancers comme la leucémie (V.L.T.H. 1 et V.L.T.H. 2, c'est-à-dire virus lymphotropiques des cellules T humaines 1 et 2).

— Les spumavirus sont considérés comme non pathogènes, encore qu'on évoque leur rôle éventuel dans certaines pathologies, notamment dans la maladie de Basedow.

Voir : lentivirus, oncogène viral.

Rett (syndrome de)

Ensemble de troubles neurologiques autistiques touchant exclusivement l'enfant de sexe féminin.

   Le syndrome de Rett est d'origine génétique (anomalie du gène MECP2 sur le chromosome X). Sa prévalence est de 1 naissance sur 10 à 15 000 (25 à 40 nouveaux cas par an en France). Il est caractérisé par l'apparition, parfois brutale, vers l'âge de 8 à 18 mois, d'un syndrome autistique (attitude de repliement sur soi) rapidement accompagné de stéréotypies manuelles constantes (répétition des mêmes gestes, en particulier celui de se frotter les mains) avec régression des acquisitions psychomotrices. Les fillettes évoluent ensuite vers un tableau de polyhandicap souvent compliqué, d'épilepsie, puis de scoliose.

   Le traitement est uniquement symptomatique (antiépileptiques, traitement orthopédique, prise en charge éducative). Un diagnostic prénatal est à proposer lors des grossesses suivantes.

Réunion de concertation polyvalente (RCP)

Consultation réunissant les spécialistes de plusieurs disciplines, en vue de choisir le protocole de traitement le plus indiqué pour chaque cas de cancer, permettant de donner les meilleures chances de guérison, avec le minimum d'inconvénients pour le malade.

   Une réunion de concertation polyvalente repose souvent sur des protocoles complexes comportant plusieurs étapes faisant appel à diverses disciplines (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et autres traitements médicaux, soins de confort, soutien psychologique). Un spécialiste est désigné pour réaliser chaque étape en coordination avec les autres et une nouvelle RCP est réalisée à chaque fois que l'évolution le justifie.

   La RCP comprend au minimum un chirurgien compétent dans la discipline, un radiothérapeute, un oncologue (cancérologue) médical, un spécialiste d'organes (gynécologue, ORL, pneumologue, urologue, etc.), un anatomo-pathologiste, un radiologue, un psychologue et éventuellement un interniste, un nutritionniste, la surveillante et l'interne du service. Le médecin traitant est invité et, s'il ne peut se déplacer, son avis peut être demandé par téléphone.

   La RCP vérifie que le dossier est complet, s'assure qu'une consultation d'annonce a eu lieu. Elle discute de la stratégie thérapeutique, prend les rendez-vous. Elle explique au malade et à ses proches les différentes étapes du traitement, répond à ses questions et tient compte de son avis. Un compte-rendu est rédigé, incorporé au dossier médical personnel du malade et adressé rapidement à son médecin généraliste par Internet ou par télécopie.

   En France, l'avis de la RCP est obligatoire depuis le Plan Cancer pour tous les patients atteints.

revascularisation

Intervention chirurgicale consistant à rétablir la circulation sanguine dans un organe ou une partie du corps où l'apport sanguin a été interrompu en partie ou en totalité (ischémie).

   Le rétablissement de la circulation, artérielle ou veineuse, peut être réalisé, selon les cas, par désobstruction du vaisseau (extraction d'un caillot ou d'une plaque d'athérome), par pontage (contournement du segment obstrué par pose d'une prothèse vasculaire, ou par greffe d'un segment vasculaire prélevé sur le patient ou sur un autre sujet).

   Une revascularisation est réalisée dans plusieurs situations.

— Les arrêts circulatoires aigus et brutaux (ischémie aiguë). La revascularisation doit dans ce cas être réalisée dans un délai de 6 à 8 heures après l'interruption de la circulation, un rétablissement plus tardif entraînant la libération par la région isolée de substances toxiques qui s'y sont accumulées, et qui peuvent notamment entraîner une anurie (arrêt de la production d'urine par les reins).

— Les déficiences circulatoires chroniques (ischémie chronique), telles que celles dues aux artérites, en particulier sur les membres inférieurs.

— Les greffes d'organe ou de tissus, pour lesquelles une revascularisation à la fois artérielle et veineuse est nécessaire, après un temps dit de conservation (ou de préservation contre l'ischémie) qui est variable selon les cas.