Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

défaillance cardiaque

insuffisance cardiaque

défaillance multiviscérale (syndrome de)

Survenue simultanée ou successive d'au moins deux défaillances viscérales d'ordre respiratoire, circulatoire, hépatique, hématologique, rénal, digestif ou neurologique, associées à une élévation du débit cardiaque et du métabolisme (surtout du catabolisme).

   Le syndrome de défaillance multiviscérale affecte de nombreux malades hospitalisés en réanimation. L'agression initiale, infectieuse, traumatique ou chirurgicale, entraîne la sécrétion par l'organisme de médiateurs chimiques responsables de lésions viscérales multiples.

TRAITEMENT

C'est principalement celui de la cause initiale, ainsi que l'oxygénation par ventilation artificielle et la correction des anomalies circulatoires (collapsus, vasoconstriction), suivi d'une assistance nutritionnelle et métabolique (alimentation par perfusion ou sonde digestive). La recherche actuelle porte sur la maîtrise de la production des médiateurs, en particulier par l'immunothérapie.

PRONOSTIC

Le pronostic est surtout défavorable chez les patients de plus de 65 ans présentant au moins trois défaillances viscérales, parmi lesquelles l'atteinte du foie semble jouer un rôle déterminant.

   Il existe des échelles d'évaluation numérique (scores) de la défaillance viscérale, prenant en compte le nombre et l'intensité des défaillances, et qui, facilement évaluées au lit du malade, permettent de suivre au jour le jour l'évolution de son état, et d'affiner le pronostic.

défécation

Action par laquelle les fèces sont expulsées.

Synonyme : exonération.

   La défécation est un phénomène complexe, pour partie réflexe, pour partie volontaire, cette dernière étant acquise par l'éducation. Le passage des matières fécales du côlon sigmoïde dans le rectum éveille l'envie de la défécation. En contrôlant le sphincter strié de l'anus et le tonus de la paroi abdominale, le sujet peut soit expulser les selles, soit les retenir. Les selles sont éliminées par contractions successives.

   La perte de cet enchaînement peut constituer une cause de constipation. À l'inverse, une pression trop forte des matières fécales en cas de diarrhée est à l'origine d'une incontinence irrépressible.

Voir : constipation, défécographie, déficience mentale, diarrhée, encoprésie, incontinence fécale.

défécographie

Acte de radiologie conventionnelle qui étudie le mécanisme de la défécation.

INDICATIONS

La défécographie permet de déterminer les causes d'une constipation dite terminale, due à une impossibilité pour le rectum d'évacuer les matières fécales, ou au contraire d'une incontinence anale empêchant le patient de se retenir. La défécographie est pratiquée après des investigations cliniques et des examens complémentaires comme l'endoscopie ou le lavement baryté.

TECHNIQUE

La défécographie consiste à prendre, au cours de la défécation, une série de clichés radiographiques du rectum, après remplissage de celui-ci par un produit opaque.

défense abdominale

Contraction douloureuse des muscles de la paroi abdominale à la palpation.

   Une défense abdominale est le signe d'une péritonite (inflammation du péritoine) localisée autour d'un organe. Celle-ci peut être due à une appendicite, à une salpingite, à une cholécystite (infection de la vésicule biliaire) ou encore à une sigmoïdite (inflammation du sigmoïde, partie terminale du côlon).

   C'est une contraction douloureuse, spontanée ou provoquée par l'examen clinique du malade. Elle est localisée à la région voisine de l'organe atteint, par exemple en bas et à droite de l'abdomen en cas d'appendicite. Une palpation douce permet de la vaincre. En l'absence de traitement, elle se transforme en contracture abdominale : la contraction des muscles, très douloureuse, est alors permanente et généralisée à l'ensemble de l'abdomen (ventre de bois).

déféroxamine

ou

desferrioxamine

Médicament utilisé en cas d'excès de fer dans l'organisme.

   La déféroxamine est indiquée au cours de l'intoxication aiguë par le fer et de l'hémochromatose. Elle est administrée en injection ou en perfusion intraveineuse. Les effets indésirables éventuels sont une baisse de la tension artérielle, une réaction allergique, des convulsions, l'apparition d'une cataracte, la coloration des urines en rouille et des selles en noir.

Voir : antidote.

défibrillateur

Appareil permettant de délivrer un choc électrique afin de stopper une arythmie cardiaque.

   Cet appareil comporte habituellement un dispositif de détection et d'enregistrement des arythmies cardiaques, une batterie, ainsi qu'un dispositif capable de générer l'impulsion électrique nécessaire.

Défibrillateur externe

Il comprend un boîtier relié par des câbles électriques à des électrodes qui sont collées sur la peau du patient (pour visualiser le rythme cardiaque) ainsi que deux palettes qui sont posées sur le thorax afin de délivrer un choc électrique. Il nécessite la présence d'un médecin pour analyser l'enregistrement et prendre la décision de délivrer le choc électrique. Il est utilisé pour la cardioversion des arythmies auriculaires ou ventriculaires, qu'elles soient programmées, avec une brève anesthésie générale, ou en urgence, comme par exemple en cas d'arrêt cardiocirculatoire par fibrillation ventriculaire.

Défibrillateurs externes automatique et semi-automatique

Ils comprennent un boîtier relié à deux électrodes ou deux palettes appliquées sur le thorax qui servent à la fois à détecter l'activité cardiaque et à administrer le choc. Ils sont programmés pour analyser le rythme cardiaque et déterminer si un choc électrique est nécessaire. Si c'est le cas, le déclenchement du choc se fait d'emblée pour les défibrillateurs automatiques, tandis qu'il se fait en appuyant sur un bouton pour les défibrillateurs semi-automatiques. Un message sonore explicite est habituellement délivré par l'appareil, invitant les personnes avoisinantes à s'écarter, car le courant électrique peut être transmis en cas de contact direct avec le patient.

   Ces dispositifs peuvent être utilisés en dehors de toute compétence médicale et sont réservés à la prise en charge de l'arrêt cardiocirculatoire en milieu hospitalier ou sur la voie publique. Ils peuvent améliorer la prise en charge des arrêts cardiaques par l'administration d'un choc le plus précoce possible, avant l'arrivée d'une équipe spécialisée. Aussi sont-ils de plus en plus répandus dans les lieux publics très fréquentés.

Défibrillateur implantable

C'est un dispositif miniaturisé qui fonctionne selon les mêmes principes que les défibrillateurs externes. Il comporte un boîtier placé sous la peau, habituellement en position sous-claviculaire, souvent à peine visible. Des sondes reliées à ce boîtier sont mises au contact des parois du cœur, via le réseau veineux. Lorsqu'une arythmie se produit, elle est détectée par l'appareil et un choc électrique est délivré par les sondes, pour rétablir un rythme cardiaque normal. Le défibrillateur est, en outre, capable d'assurer la même fonction de stimulateur cardiaque que le pacemaker. La mise en place du défibrillateur se fait habituellement sous anesthésie locale. Il est réservé aux patients à risque de présenter des arythmies ventriculaires graves.

Voir : cardioversion, stimulateur cardiaque.