Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

opisthotonos

Contracture intense de tous les muscles postérieurs du corps, donnant à celui-ci une attitude caractéristique : arqué en arrière, le malade, quand on l'allonge sur le dos, ne repose sur sa couche que par les talons et l'occiput.

   L'opisthotonos peut être prolongé, mais il se manifeste le plus souvent lors de crises paroxystiques (hystérie, hypertension intracrânienne, tétanos). C'est un signe classique et habituel du tétanos généralisé. Des troubles respiratoires aigus peuvent entraîner l'asphyxie, par blocage thoracique ou spasme de la glotte. Chez le nouveau-né, du fait de la souplesse du tronc, l'opisthotonos entraîne une attitude caractéristique d'enroulement en arrière.

   Le traitement, en cas de tétanos, comporte des sédatifs puissants, voire des curarisants (médicaments ayant les propriétés du curare), pour combattre la contracture, associés à la respiration artificielle après trachéotomie pour combattre l'asphyxie.

opothérapie

Traitement par des extraits de tissus, d'organes et surtout de glandes hormonales.

   L'opothérapie est quasiment supplantée par l'emploi de substances chimiques (par exemple, une hormone), à l'état pur ou obtenues par synthèse.

opposition

Refus volontaire ou semi-volontaire de répondre à une sollicitation extérieure.

   La réaction d'opposition, liée à l'acquisition du sens critique, est en soi saine et indispensable. Elle apparaît chez l'enfant vers l'âge de 3 ans et s'exacerbe généralement durant l'adolescence ainsi que dans les situations conflictuelles graves. Elle ne devient pathologique que lorsque l'individu n'accepte plus les règles sociales et se cantonne dans un comportement de refus systématique.

   L'opposition pathologique peut se manifester sous une forme active (fugue, agitation, hostilité systématique) ou passive (mutisme, enfermement, négativisme). La réticence et la dissimulation en sont des formes mineures. Généralement liée à des problèmes éducatifs qui ont, par exemple, empêché l'enfant de résoudre le conflit entre dépendance et autonomie, elle relève surtout de la psychothérapie. Dans ses formes graves, l'opposition est liée à l'évolution d'une pathologie psychiatrique. Un travail relationnel avec le patient s'avère alors indispensable.

   En neurologie, l'oppositionnisme correspond à la contracture d'un muscle antagoniste à celui qui permet d'accomplir un acte.

opsiurie

Retard de l'émission d'urine après ingestion d'eau.

   L'opsiurie fait partie des signes rencontrés dans la maladie d'Addison (insuffisance surrénale). Elle disparaît avec le traitement hormonal de cette affection.

opsonine

Molécule du système immunitaire favorisant la phagocytose d'un agent infectieux par les polynucléaires neutrophiles et les monocytes.

   Cette facilitation de la phagocytose est appelée opsonisation. Les opsonines comprennent des anticorps (immunoglobulines de classe G) ainsi que des protéines du complément.

opticien

Personne qui vend ou qui fabrique des instruments d'optique et/ou, surtout, des verres correcteurs et des lentilles de contact.

   L'opticien exécute la prescription de l'ophtalmologiste, qui indique la puissance, la qualité et le type de verres correcteurs à fournir au patient. L'opticien règle et adapte les verres de façon que les yeux soient centrés et conseille également ses clients sur le choix fonctionnel de la monture, ainsi que sur la coloration éventuelle et l'entretien des verres et des lentilles.

optique

Partie de la physique qui traite des propriétés de la lumière et des phénomènes de la vision.

optométrie

Ensemble des procédés destinés à étudier la réfraction de l'œil, à mesurer les anomalies de cette réfraction (myopie, hypermétropie, presbytie, astigmatisme) et à déterminer la formule des verres destinés à les corriger.

orbite

Cavité osseuse de la face dans laquelle se trouvent le globe oculaire, le nerf optique, les vaisseaux sanguins ophtalmiques, les muscles et les nerfs oculomoteurs.

   Les deux orbites sont situées de part et d'autre de la naissance du nez. Les parois osseuses sont constituées par les différents os de la face et de la partie antérieure du crâne. Le sommet postérieur correspond à la fente dite sphénoïdale et au trou optique, par lesquels sort le nerf optique, et pénètrent les nerfs oculomoteurs et les vaisseaux ophtalmiques. Les 4 muscles droits oculomoteurs prennent leur insertion postérieure au sommet de l'orbite et sont reliés vers l'avant par une membrane appelée aponévrose de Tenon, formant un cône sur lequel repose le globe oculaire. Dans l'orbite, les éléments de l'œil sont protégés par la graisse orbitaire. La glande lacrymale est située en arrière du rebord supérieur, à la partie externe.

EXAMENS

L'exploration de l'orbite se fait par la palpation des rebords orbitaires, par l'étude de l'oculomotricité (bilan orthoptique, éventuellement complété par le test de Lancaster) et par l'étude du champ visuel, qui permet l'évaluation du nerf optique. Les examens radiologiques, le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) permettent une approche plus précise des parois et du contenu de l'orbite.

PATHOLOGIE

L'orbite peut être le siège d'affections d'origine tumorale, inflammatoire, infectieuse, vasculaire ou traumatique. La manifestation essentielle de ces atteintes est une exophtalmie (saillie du globe hors de l'orbite).

orbitotomie

Ouverture chirurgicale de la paroi osseuse de l'orbite.

   Une orbitotomie est pratiquée afin d'extraire une tumeur orbitaire.

— L'orbitotomie latérale permet d'aborder l'arrière du globe oculaire. Après avoir effectué une incision cutanée le long du rebord orbitaire externe, le chirurgien sectionne la paroi osseuse. Les organes sont ensuite repoussés pour faciliter l'accès à la région rétro-oculaire. Cette opération chirurgicale est pratiquée sous anesthésie générale.

— L'orbitotomie antérieure, effectuée à travers la peau ou la conjonctive, permet d'approcher les petites lésions antérieures ou de procéder à leur biopsie. L'anesthésie générale est souvent nécessaire, mais certaines lésions très antérieures peuvent être opérées sous anesthésie locale (injection sous-cutanée ou sous-conjonctivale du produit anesthésique).

   Une orbitotomie nécessite une hospitalisation. Elle entraîne une gêne temporaire.