Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pharyngite

Inflammation du pharynx.

   Une pharyngite peut être associée à une atteinte du nez. Il s'agit alors d'une rhinopharyngite. Selon que l'évolution est aiguë ou chronique, on distingue deux types de pharyngite.

Pharyngite aiguë

Il s'agit d'une inflammation aiguë de l'oropharynx (partie moyenne du pharynx, à la hauteur de la gorge), appelée aussi angine, due à une infection fréquemment virale, parfois bactérienne ; dans ce cas, le germe en cause est essentiellement le streptocoque.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La douleur locale est exacerbée à la déglutition et peut s'accompagner de fièvre. Les amygdales sont atteintes par l'inflammation (amygdalite).

TRAITEMENT

Le traitement comporte des antalgiques et des collutoires. Un traitement antibiotique n'est indiqué qu'en cas de pharyngite streptococcique.

Pharyngite chronique

Il s'agit d'une inflammation persistante du pharynx, dont les causes peuvent être nombreuses : faiblesse constitutionnelle de la muqueuse, abus de tabac ou d'alcool, rhinite ou sinusite chronique, contact avec des polluants atmosphériques (poussières industrielles, gaz toxiques, etc.), travail exposé à des courants d'air, air conditionné, reflux gastro-œsophagien (remontée anormale du contenu gastrique acide dans l'œsophage jusqu'au pharynx, pouvant irriter ce dernier), etc. L'inflammation peut être également liée à des troubles endocriniens (ménopause, hypothyroïdie, diabète) ou à une mauvaise utilisation de la voix (chanteurs, conférenciers, etc.). Les symptômes sont des douleurs intermittentes dans la gorge et à la déglutition et une sécheresse du pharynx qui oblige le malade à se racler la gorge constamment. À l'examen, on ne distingue qu'une simple rougeur pharyngée. Le traitement des pharyngites chroniques est difficile et associe celui de la cause, quand elle est déterminée, à des soins locaux (humidification de la muqueuse pharyngée par des inhalations, des gargarismes et des bains de bouche).

pharyngographie

laryngopharyngographie

pharyngoplastie

Intervention chirurgicale visant à modifier la forme du voile du palais.

   La pharyngoplastie, autrefois appelée uvulopalatoplastie, consiste en général à enlever une partie du voile du palais pour traiter les ronflements, qu'ils soient associés ou non à un syndrome d'apnée du sommeil. Plus rarement, elle vise à rallonger le voile du palais à l'aide d'un greffon constitué de muqueuse du pharynx, en cas de malformation (notamment fente labiopalatine).

DÉROULEMENT ET EFFETS SECONDAIRES

La pharyngoplastie se pratique sous anesthésie locale, et il n'est alors pas nécessaire que le sujet soit hospitalisé, ou sous anesthésie générale ; elle nécessite dans ce cas une hospitalisation de 48 heures. Les suites postopératoires sont marquées par des douleurs durant environ une semaine.

COMPLICATIONS ET RÉSULTATS

La complication essentielle de la pharyngoplastie est l'apparition d'un reflux alimentaire par le nez, témoignant d'une ablation trop importante du voile du palais. Ce reflux est souvent associé à une rhinolalie (modification de la voix, le sujet ne parvenant plus à prononcer correctement les sons occlusifs (b, p, d, t, g et k). Plus de 80 % des pharyngoplasties pratiquées pour ronflement donnent de bons résultats ; en cas d'échec, il est possible de répéter l'intervention.

pharynx

Conduit musculaire et membraneux allant du fond de la bouche à l'entrée de l'œsophage.

STRUCTURE

Le pharynx correspond à la gorge. Il comprend trois étages. De haut en bas, on trouve le nasopharynx, l'oropharynx et l'hypopharynx. Le nasopharynx fait partie des voies respiratoires, tandis que l'oropharynx et l'hypopharynx constituent les lieux où les voies aériennes supérieures et les voies digestives supérieures se croisent. Les muscles du pharynx sont soit constricteurs, soit élévateurs. Ils propulsent aliments et liquides lors de la déglutition, en rétrécissant et en élevant le pharynx.

PATHOLOGIE

Les signes révélateurs d'une maladie du rhinopharynx sont une sensation d'obstruction nasale, une rhinorrhée (écoulement des fosses nasales), des épistaxis (saignements de nez) et, au niveau de l'oropharynx et de l'hypopharynx, une gêne ou une douleur à la déglutition, ainsi que des otalgies (douleurs des oreilles).

— Les inflammations du pharynx, ou pharyngites, atteignent, isolément ou en même temps, le nez, le rhinopharynx (rhinopharyngite) et l'oropharynx (angine). Les inflammations aiguës, d'origine infectieuse, se traitent par antibiotiques et par des soins locaux (aérosols, collutoires, etc.). Chroniques, elles sont dues à diverses causes, dont l'alcoolisme et le tabagisme sont les plus fréquentes : le traitement est alors celui de la cause, associé à des soins locaux.

— Les tumeurs du pharynx sont plus souvent malignes que bénignes (polype, angiome, fibrome nasopharyngien). Celles du rhinopharynx sont dues au virus d'Epstein-Barr, celles de l'oropharynx et de l'hypopharynx à l'alcool et au tabac. Le traitement comprend le plus souvent une ablation chirurgicale des lésions, une chimiothérapie et une radiothérapie.

Voir : laryngopharyngographie, oropharynx, pharyngite, pharyngoplastie.

phénotype

Ensemble des caractéristiques corporelles d'un organisme.

   Le phénotype est l'expression morphologique de certains éléments du génotype, ensemble des caractéristiques inscrites dans le patrimoine génétique. Parmi les caractéristiques du phénotype, on peut citer la couleur des yeux, des cheveux ou de la peau.

Voir : génotype.

phénylcétonurie

Maladie héréditaire caractérisée par une accumulation dans l'organisme d'un acide aminé, la phénylalanine, et de ses dérivés (acide phénylpyruvique).

   La phénylcétonurie est due à un déficit en une enzyme, la phénylalanine hydroxylase, qui transforme normalement un acide aminé, la phénylalanine, en un autre acide aminé, la tyrosine. Elle provoque, dès les premiers mois de la vie, une dépigmentation de la peau et une atteinte neurologique se traduisant par des crises d'épilepsie puis, progressivement, par une déficience mentale ; la présence d'acide phénylpyruvique dans les urines leur donne une odeur caractéristique. Le dépistage systématique est réalisé chez le nouveau-né au 3e jour après la naissance (test de Guthrie). S'il est positif, un régime alimentaire spécial, pauvre en phénylalanine (contenue dans les protéines animales), permet de prévenir l'apparition des manifestations cliniques.