Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

déviance

Ensemble de conduites morales et affectives qui traduisent un écart par rapport à la norme sociale.

dévitalisation

Extirpation chirurgicale de la pulpe (nerf et vaisseaux) d'une dent.

Synonyme : pulpectomie.

   La dévitalisation, souvent nécessaire pour traiter une carie ou une fracture douloureuse, peut aussi être préventive, pour anticiper la survenue de douleurs.

   Une dévitalisation nécessite une anesthésie locale. La dent est isolée par une digue, et l'émail et la dentine surplombant la cavité contenant la pulpe sont enlevés par fraisage. La pulpe contenue dans les canaux des racines est alors éliminée à l'aide de fines aiguilles torsadées. La dent est enfin hermétiquement obturée à l'aide de gutta-percha et de ciment.

   Du fait des délabrements importants qui ont conduit à sa dévitalisation, une dent dévitalisée est mécaniquement plus fragile qu'une dent vivante, ce qui nécessite souvent la pose d'une couronne.

Voir : pulpectomie.

dextrocardie

Anomalie congénitale de la place du cœur, logé à droite du thorax, ses cavités cardiaques étant inversées.

   La dextrocardie s'accompagne le plus souvent d'une interversion totale de tous les viscères, appelée situs inversus : le foie se trouve donc situé à gauche, l'estomac à droite, l'appendice à gauche.

   Le diagnostic de dextrocardie repose sur la perception anormale des bruits cardiaques du côté droit du thorax et sur la radiographie thoracique.

   Une dextrocardie isolée n'a aucun retentissement sur la vie du sujet. Elle n'appelle de traitement que s'il existe une malformation cardiaque ou pulmonaire associée.

DHEA

déhydroépiandrostérone (DHEA)

diabète

Toute maladie caractérisée par l'élimination excessive d'une substance dans les urines.

   On distingue le diabète insipide, perte excessive d'eau caractérisée par une émission massive d'urines ; le diabète sucré, présence excessive de sucres dans les urines due à une hyperglycémie ; le diabète gestationnel, forme de diabète sucré survenant pendant la grossesse. Employé sans épithète, le mot diabète désigne le diabète sucré.

diabète bronzé

hémochromatose

diabète gestationnel

Diabète sucré transitoire survenant pendant la grossesse.

Le diabète gestationnel apparaît au cours du 3e trimestre de la grossesse. Il se caractérise par une hyperglycémie modérée, sans gravité pour la mère mais pouvant avoir des répercussions sur l'enfant. La plus importante est la macrosomie (croissance intra-utérine excessive), qui peut rendre l'accouchement difficile. L'enfant peut également présenter une hypoglycémie néonatale, ou un défaut de maturation pulmonaire.

   Le traitement repose avant tout sur le suivi par la mère d'un régime alimentaire identique à celui préconisé pour tout diabète sucré. Des injections d'insuline y sont associées si la glycémie reste trop élevée. Bien traité, le diabète gestationnel n'a pas de conséquence grave.

   Ce diabète disparaît après l'accouchement, mais favorise, à long terme, l'apparition d'un diabète chronique chez la femme (celui-là se déclarant dans environ 50 % des cas) ; une surveillance ultérieure, annuelle, est donc nécessaire. Le maintien d'un poids normal, et la pratique d'une activité physique régulière diminuent ce risque.

diabète insipide

Trouble fonctionnel caractérisé par une incapacité des reins à concentrer les urines, se traduisant par une polyurie (émission d'une quantité d'urines très importante et diluée) et par une polydipsie (soif intense).

   En situation normale, la concentration des urines est régulée par l'hormone antidiurétique (ADH), sécrétée par la posthypophyse. Cette hormone agit sur le tube collecteur, partie terminale du néphron (unité fonctionnelle microscopique du rein), où elle induit la réabsorption de l'eau.

   Dans le diabète insipide, l'hormone antidiurétique peut faire défaut ou ne pas être déversée dans la circulation (diabète insipide central), ou bien, étant normalement sécrétée, elle peut ne pas agir sur les cellules du tube collecteur (diabète insipide néphrogénique). Chez un sujet se trouvant dans l'impossibilité de manifester sa soif (nourrisson, personne inconsciente) et chez qui les pertes hydriques ne sont pas compensées, le diabète insipide peut entraîner une déshydratation et une hypernatrémie (concentration excessive de sodium dans le sang), importantes, occasionnant des troubles cérébraux graves.

CAUSES

— Le diabète insipide central, le plus fréquent, peut avoir des causes multiples : traumatisme crânien, ablation de l'hypophyse, kyste ou tumeur hypothalamohypophysaire (craniopharyngiome, métastase), tuberculose, sarcoïdose, méningite, encéphalite, etc. Dans certains cas, aucune cause n'est retrouvée. Il existe des formes familiales et congénitales.

— Le diabète insipide néphrogénique peut être d'origine congénitale ou secondaire à certaines maladies rénales chroniques (pyélonéphrite), à des maladies générales atteignant le rein (myélome, amylose) ou à la prise de médicaments comme le lithium, utilisé dans le traitement de la psychose maniacodépressive.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

On élimine d'abord d'autres causes de polyurie, notamment la potomanie (ingestion de grandes quantités de liquide en dehors de tout trouble hormonal). On soumet alors le patient à une épreuve de restriction hydrique (suppression des apports liquidiens), effectuée sous stricte surveillance médicale : en cas de diabète insipide, l'émission d'urine reste importante et le patient se déshydrate. Le diagnostic vise ensuite à établir s'il s'agit d'un diabète insipide central ou néphrogénique. La distinction repose sur le dosage des taux sanguins d'ADH (qui sont diminués dans le premier cas, élevés dans le second) et sur l'administration test d'une substance analogue de l'hormone (arginine-vasopressine ou desmopressine), qui diminue le volume urinaire chez une personne atteinte de diabète insipide central, et ne le modifie pas dans la forme néphrogénique. La recherche de la cause du diabète insipide central repose essentiellement sur l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) de la zone hypothalamohypophysaire.

   Le traitement consiste d'abord en un apport d'eau abondant, sous forme de boissons ou, si nécessaire, de perfusions. Certains de ces diabètes guérissent avec la suppression de la cause (arrêt d'un traitement par le lithium, par exemple). Dans les diabètes insipides d'origine centrale, on administre un équivalent de l'hormone antidiurétique, la desmopressine, par voie orale, nasale, ou par injection.

Voir : hormone antidiurétique.