Larousse Médical 2006Éd. 2006
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système endocrinien (suite)

HORMONES DU SYSTÈME ENDOCRINIEN

— Les catécholamines (adrénaline, noradrénaline, dopamine), sécrétées par les glandes médullosurrénales, provoquent la constriction des parois des vaisseaux (effet vasoconstricteur) et ont un effet stimulant sur le muscle cardiaque. Elles agissent à un moindre degré sur de nombreux autres muscles : bronchique, intestinal, vésical, utérin, etc. Certaines de leurs actions sont favorisées par les corticostéroïdes et des hormones thyroïdiennes.

— La corticotrophine, ou hormone corticotrope (ACTH, adrénocorticotrophine), sécrétée par l'antéhypophyse, stimule les glandes corticosurrénales. Son taux dans le sang varie en fonction de l'heure, du stress et du taux sanguin de cortisol.

— Les gonadotrophines (hormone folliculo-stimulante, ou FSH [folliculostimulating hormone], et hormone lutéinisante, ou LH [luteinizing hormone]), sécrétées par l'antéhypophyse, assurent le fonctionnement des gonades (ovaires et testicules). Chez la femme, leur taux sanguin varie au cours du cycle menstruel.

— L'hormone antidiurétique, ou vasopressine, sécrétée par l'hypothalamus et stockée dans la posthypophyse, a un mode de sécrétion et de contrôle différent et autonome. Elle régule la concentration des urines.

— Les hormones glucocorticostéroïdes (cortisol) et minéralocorticostéroïdes (aldostérone), sécrétées par les glandes corticosurrénales, forment les corticostéroïdes. Ceux-ci ont un rôle important sur le tonus vasculaire et les différents métabolismes glucidiques, protéiques et lipidiques. Ces deux types d'hormone sont sous le contrôle de la corticotrophine hypophysaire. Les minéralocorticostéroïdes, qui permettent la rétention de sodium par les reins, sont également sous contrôle du système rénine-angiotensine (enzymes rénales). La sécrétion des glucocorticostéroïdes est augmentée par le stress, la fièvre, en cas d'infection ou de traumatisme et par la prise d'une pilule œstroprogestative.

— Les hormones thyroïdiennes (thyroxine, ou T4, et triiodothyronine, ou T3), sécrétées par la glande thyroïde, stimulent la consommation d'oxygène et le muscle cardiaque, participent au métabolisme glucidique et lipidique et sont indispensables à la croissance et au développement de l'organisme. Elles ont une influence sur les catécholamines. Leur taux dans le sang est anormalement élevé en cas d'hyperthyroïdie, anormalement bas en cas d'hypothyroïdie.

— L'insuline et le glucagon, sécrétés respectivement par les cellules bêta et alpha du pancréas endocrine, agissent avec le cortisol surrénalien, l'hormone de croissance hypophysaire et les catécholamines – sécrétées par les glandes médullosurrénales – pour assurer de façon très précise la régulation de la glycémie (taux de glucose sanguin). L'insuline est une hormone hypoglycémiante (elle abaisse le taux de glucose sanguin), tandis que le glucagon a une action hyperglycémiante (il élève ce taux).

— L'ocytocine, synthétisée par l'hypothalamus et stockée par la posthypophyse, stimule les contractions de l'utérus gravide à terme et favorise l'allaitement.

— L'estradiol et la testostérone, sécrétés respectivement par l'ovaire et le testicule, sont les principales hormones sexuelles. Elles assurent le développement des caractères sexuels secondaires initiés à la puberté, stimulent la croissance osseuse et entretiennent la libido.

— La progestérone est sécrétée par l'ovaire après l'ovulation. Si la fécondation se produit, cette sécrétion perdure tout au long de la grossesse, dont cette hormone assure le maintien.

— La parathormone, sécrétée par les glandes parathyroïdes, a une action sur les os et sur les reins et concourt ainsi, en étroite liaison avec la vitamine D, au contrôle très précis du taux de calcium sanguin. Son propre taux plasmatique se trouve augmenté en cas d'hyperparathyroïdie et d'hypocalcémie.

— La prolactine, sécrétée par l'antéhypophyse, a un rôle dans la production de la caséine du lait durant la lactation. Son taux sanguin s'élève en cas de grossesse, au cours de diverses affections (insuffisance rénale, hypothyroïdie, etc.) ou sous l'effet de certains médicaments.

— La somathormone ou hormone de croissance (GH, growth hormone), sécrétée par l'antéhypophyse, assure la croissance osseuse par l'intermédiaire de facteurs de croissance. Son taux sanguin, variable, s'élève sous l'effet du stress et durant le sommeil ; il est plus faible que la normale en cas d'insuffisance hypophysaire, plus élevé en cas d'acromégalie.

— La thyréostimuline, ou hormone thyréotrope (TSH, thyroid stimulating hormone [hormone stimulant la thyroïde]), sécrétée par l'antéhypophyse, a pour rôle de stimuler la croissance et la sécrétion hormonale thyroïdienne. Son taux sanguin s'abaisse en cas d'hyperthyroïdie et s'élève dans certaines formes d'hypothyroïdie.

Examens du système endocrinien

Ils sont de deux types : les dosages biologiques des hormones et les examens morphologiques des glandes.

— L'exploration biologique permet de mettre en évidence une anomalie de la sécrétion hormonale. On peut doser les hormones elles-mêmes (dans le sang, les urines et, parfois, dans la salive) et/ou l'élément qu'elles contrôlent (par exemple, la glycémie ou la calcémie). Selon l'hormone étudiée, l'interprétation des résultats doit tenir compte de différents facteurs (heure du prélèvement, taux d'une autre hormone, traitement en cours, etc.).

— L'exploration morphologique sert à visualiser la glande elle-même et fait appel aux techniques d'échographie, de scanner, d'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) et parfois de scintigraphie.

Pathologie du système endocrinien

Elle recouvre les dysfonctionnements hormonaux et/ou les anomalies morphologiques des glandes, ces deux phénomènes n'étant pas toujours associés.

— Les dysfonctionnements de sécrétion hormonale sont les insuffisances ou les excès de sécrétion. Les premières touchent une ou plusieurs glandes : hypopituitarisme, nanisme d'origine hypophysaire, diabète insipide, insuffisance surrénalienne, hypothyroïdie, hypogonadisme, hypoparathyroïdie, diabète insulinodépendant. Leurs causes sont diverses.

   Les excès de sécrétion hormonale sont dus le plus souvent à un adénome (tumeur bénigne) sécrétant ou, plus rarement, à une hyperplasie (développement du tissu de la glande) diffuse ; il s'agit de l'hyperprolactinémie, de l'acromégalie ou du gigantisme, de l'hypercorticisme, de l'hyperaldostéronisme, de l'hyperthyroïdie, de l'hyperparathyroïdie.

   Le traitement des insuffisances endocriniennes est dit substitutif, apportant quotidiennement l'hormone manquante ou une substance analogue ayant les mêmes effets. Le plus souvent, il doit être suivi à vie. Les hypersécrétions hormonales peuvent être corrigées par la prise de médicaments inhibant la synthèse hormonale (par exemple, antithyroïdiens de synthèse), par l'ablation chirurgicale de tout ou partie d'une glande ou encore par sa destruction isotopique (radiothérapie externe en cas de maladie hypophysaire, absorption d'iode 131 en cas d'atteinte thyroïdienne).

— Les anomalies de morphologie des glandes comprennent l'hyperplasie (augmentation de volume de la glande, dont le goitre fait partie) et les tumeurs, bénignes ou malignes (kyste, nodule, adénome, phéochromocytome). Leur traitement est soit chirurgical, soit médicamenteux.