charbon
Maladie infectieuse non contagieuse due au bacille à Gram négatif Bacillus anthracis, dit bactéridie charbonneuse.
Certains pays, notamment anglo-saxons, ont conservé pour cette maladie la dénomination, d'origine grecque, d'anthrax.
Le bacille est présent, sous forme de spores, dans de nombreux sols et fumiers. La maladie du charbon est transmise à l'homme par les animaux (ovins, équins, caprins) vivants ou morts. La contamination par voie cutanée s'effectue le plus souvent lors de la manipulation de cadavres d'animaux malades ou de leurs dérivés (laines, crins, peaux). La contamination par voie aérienne (inhalation des spores de la bactérie) entraîne les formes pulmonaires du charbon, qui sont les plus graves (maladie des trieurs de laine).
SYMPTÔMES ET SIGNES
L'incubation dure 2 ou 3 jours. Le signe le plus caractéristique est une pustule qui siège souvent à la face et devient vite une tuméfaction noirâtre, accompagnée d'un œdème inflammatoire local important et d'une adénopathie satellite, et évoluant vers une escarre. Les formes extensives, avec œdème malin, et les formes septicémiques, avec état infectieux grave et atteinte pulmonaire, digestive ou encéphalitique, doivent leur gravité aux toxines produites par la bactérie.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Le diagnostic s'établit sur un prélèvement de la lésion ou sur une hémoculture. Le traitement antibiotique (pénicilline, cyclines, fluoroquinolones), instauré d'urgence, est très efficace. Les mesures prophylactiques désormais appliquées dans les élevages (arrêt de l'enfouissement des cadavres, vaccination des animaux) ont rejeté cette affection au rang des raretés, sauf dans les pays en développement qui n'appliquent pas ces règles. La bactéridie charbonneuse est par ailleurs susceptible d'être utilisée à des fins criminelles, dans le cadre d'une attaque bactériologique.
Voir : bacillus, maladies transmises par les animaux.
charbon activé
Médicament utilisé pour ses propriétés d'adsorption (fixation par simple contact) des gaz, des liquides et des toxiques.
Le charbon est obtenu par calcination de matières d'origine animale ou végétale. Il est dit activé ou actif lorsqu'il a subi une préparation spéciale destinée à augmenter son pouvoir adsorbant. Il est administré par voie orale.
INDICATIONS
— En gastroentérologie, le charbon activé est prescrit dans les cas de dyspepsie (difficultés de digestion), de météorisme (excès de gaz), de ballonnement, de colopathie fonctionnelle (troubles de fonctionnement du gros intestin), de douleurs abdominales, de diarrhées non infectieuses et pour prévenir les diarrhées dues aux antibiotiques.
— En toxicologie, le charbon activé est largement utilisé pour soigner les intoxications et les surdosages médicamenteux ; grâce à sa capacité d'adsorption, il empêche les substances présentes dans le tube digestif de diffuser vers le sang et donc d'exercer leurs éventuels effets toxiques.
EFFETS INDÉSIRABLES
En général bien toléré, le charbon activé peut entraîner une coloration des selles en noir, des vomissements, une constipation. De plus, il gêne l'absorption intestinale des autres médicaments, qui doivent être administrés à distance des prises de charbon.
Charcot-Marie (maladie de)
Affection rare des nerfs entraînant des paralysies.
Synonyme : maladie de Charcot-Marie-Tooth.
La maladie de Charcot-Marie est une affection héréditaire à transmission autosomique dominante ou récessive, d'évolution très lente. Les muscles du pied et de la jambe sont touchés les premiers. On observe une amyotrophie (atrophie musculaire) progressant du bas vers le haut. De plus, le pied a tendance à tomber la pointe en bas, le malade devant lever haut la jambe à chaque pas pour ne pas heurter le sol de la pointe de son pied. La voûte plantaire se creuse, les orteils se déforment en griffes. Beaucoup plus tard, l'amyotrophie gagne les mains puis les avant-bras. À ces signes principaux peuvent s'ajouter des troubles sensitifs (perte de la sensibilité cutanée) et visuels.
Le diagnostic repose sur les signes cliniques précédents. Il est aidé par l'électromyographie (enregistrement de l'activité électrique des nerfs et des muscles) et parfois par la biopsie neuromusculaire.
ÉVOLUTION ET TRAITEMENT
La maladie de Charcot-Marie commence habituellement dans l'enfance ou l'adolescence. Son évolution est très lente, n'entraînant que très rarement un handicap véritable. Il est possible de limiter les conséquences de l'impotence (rééducation, utilisation de béquilles), mais il n'existe pas encore de traitement curatif spécifique de cette maladie.
Charcot (maladie de)
Affection du système nerveux central au cours de laquelle des lésions des cellules nerveuses provoquent progressivement des paralysies.
Synonyme : sclérose latérale amyotrophique.
La maladie de Charcot prédomine chez l'homme. Sa répartition géographique semble uniforme, à l'exception de trois zones à haut risque : l'île de Guam dans le Pacifique, la péninsule de Kii au Japon et deux régions de Nouvelle-Guinée. Sa cause est inconnue, mais environ 5 % des cas sont héréditaires.
SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC
En général, on observe simultanément deux niveaux de lésions des neurones. Le niveau « central » se rapporte à certains neurones à fonction motrice du cortex cérébral. Le niveau « périphérique » concerne des neurones servant de relais aux précédents : neurones de la moelle épinière, envoyant leurs prolongements dans les nerfs des membres, et neurones de l'encéphale, envoyant leurs prolongements dans les nerfs qui commandent, par exemple, la langue ou le pharynx.
— Le syndrome central, ou syndrome pyramidal, associe exagération des réflexes et hypertonie (raideur) des membres.
— Le syndrome périphérique, lié aux lésions de la moelle, consiste en une amyotrophie (atrophie musculaire) et en une paralysie touchant souvent d'abord les membres supérieurs. L'atteinte des neurones de l'encéphale provoque une dysarthrie (anomalie de la voix, qui devient mal articulée, puis nasonnée), des troubles de la déglutition, une atrophie de la langue.
Le diagnostic est confirmé par l'électromyographie (enregistrement de l'activité électrique des nerfs et des muscles), qui permet aussi de dépister une atteinte de régions encore indemnes de signes cliniques.
TRAITEMENT ET PRONOSTIC
Le riluzole, qui est un antiglutamate, est proposé dans le traitement de la maladie de Charcot. Il a allongé la survie en retardant, notamment, l'apparition de complications respiratoires. La maladie, qui commence habituellement après 20 ans, évolue sur plusieurs années vers une aggravation progressive. Le décès survient notamment à cause de l'atteinte des muscles respiratoires.