radiographie thoracique
Image obtenue par exposition du thorax aux rayons X, montrant principalement le cœur et les poumons.
La radiographie thoracique, utilisée dès le début du XXe siècle, est l'un des examens le plus fréquemment prescrits en radiologie et imagerie médicale.
INDICATIONS
Une radiographie thoracique permet de reconnaître la plupart des lésions pulmonaires comme celles des cancers, de la tuberculose, des pneumopathies infectieuses, pneumonie notamment, ou de l'œdème du poumon. Elle permet aussi le diagnostic des atteintes de la plèvre (pleurésie, pneumothorax), du cœur et des gros vaisseaux (silhouette cardiaque, « gros cœur » d'insuffisance cardiaque, anévrysme de l'aorte) et celles du médiastin (adénopathies).
PRÉPARATION ET DÉROULEMENT
Cette radiographie s'effectue sans préparation et en ambulatoire. Pour un cliché du thorax de face, le sujet est debout, nu jusqu'à la ceinture, poitrine contre la cassette porte-film, mains sur les hanches, épaules basses et coudes en avant pour éviter la superposition de l'image des omoplates et des bras à celle du thorax. Pour obtenir une image convenablement exposée des deux poumons, l'opérateur règle l'appareillage en fonction de la corpulence du sujet, à qui il demande de prendre une inspiration profonde et de bloquer la respiration pendant l'exposition. Un cliché de profil peut être pris, au besoin, en complément du cliché de face. Les radiographies thoraciques sont habituellement numérisées.
Dans l'image thoracique normale prise de face, les parties transparentes aux rayons X apparaissent en sombre, les parties opaques en clair. Les poumons ressortent presque noirs (« transparence », ou « clarté », pulmonaire) ; les organes du milieu du thorax (cœur et gros vaisseaux en particulier), dans des valeurs allant du gris foncé au gris clair. Les os (vertèbres, côtes, sternum, clavicules) apparaissent très clairs, presque blancs (« opacités » squelettiques).
Si la radiographie thoracique ne suffit pas à établir le diagnostic, le médecin peut prescrire un scan RX thoracique, qui a remplacé les tomographies. Celui-ci permet de déceler des lésions plus petites du fait de sa sensibilité élevée au contraste entre le tissu des poumons et l'air qu'ils contiennent. L'air, en revanche, rend l'échographie et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) peu appropriées à ce type d'examen.
Limitations
Cet examen ne se pratique plus de façon systématique dans le cadre de la médecine scolaire ou de la médecine du travail afin de limiter l'exposition aux rayons X. Ses indications sont également plus limitées lors d'une hospitalisation ou avant une intervention chirurgicale. Il est préférable de l'éviter au cours de la grossesse.
radiologie
Branche des sciences médicales qui utilise les rayons X à des fins diagnostiques ou thérapeutiques.La radiologie est l'une des techniques d'imagerie médicale, laquelle comprend également l'échographie, qui utilise les ultrasons, et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), qui utilise le phénomène de résonance magnétique nucléaire (R.M.N.).
L'histoire de la radiologie commence en 1895 avec la découverte des rayons X par un physicien allemand, Wilhelm Conrad Röntgen, de l'université de Würzburg. Röntgen décrit les propriétés principales de ce rayonnement, qu'il assimile à une forme de lumière invisible : ce sont la propagation, la pénétration et l'absorption. Il sera couronné en 1901 par le prix Nobel de physique.
À cette époque, il faut plusieurs dizaines de minutes pour obtenir l'image d'une main sur une plaque photographique mais, pour la première fois, on peut voir les os, qui absorbent le rayonnement et se distinguent clairement des chairs, moins absorbantes. L'intérêt médical des rayons X est d'emblée manifeste et suscite l'enthousiasme. Des médecins, parmi lesquels le Français Antoine Béclère, démontrent leur utilité diagnostique, en particulier pour l'examen des poumons et des os et pour l'identification et la localisation des corps étrangers (projectiles métalliques, par exemple). En laboratoire, une nouvelle voie de recherche est ouverte avec l'injection de sels métalliques dans les vaisseaux pour visualiser certains organes.
En revanche, les dangers des rayons X sont d'abord méconnus. Mais l'apparition de radiodermites (ulcérations cutanées) sur les mains des premiers radiologues en fait prendre conscience ; c'est alors que sont élaborées les premières règles de sécurité et de radioprotection.
Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), les hôpitaux tendent à se doter d'un service de radiologie. Pendant que les premières techniques évoluent, d'autres apparaissent : radioscopie, film photographique puis film radiographique, utilisation des produits de contraste (sels de bismuth, baryum, dérivés iodés). L'appareillage se développe : apparition en 1922 des tomographies (images de plans de coupe obtenues par déplacement coordonné du tube à rayons X et du film), mise au point de sériographes (utilisés pour les artériographies), d'appareils polyvalents ou au contraire spécialisés et destinés à l'étude d'une région anatomique.
UTILISATION DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
Initialement limitée à l'utilisation des rayons X sans ordinateur, la radiologie a vu ses techniques d'investigation s'élargir considérablement au cours des deux dernières décennies avec, en particulier, la tomodensitométrie (scanner à rayons X, 1972). Elle relève désormais d'une spécialité médicale nouvelle, que l'on nomme « radiologie et imagerie médicale », et comporte des spécialités bien différenciées comme les imageries neurologique (neuroradiologie), cardiovasculaire, gynéco-obstétricale, ostéoarticulaire, pédiatrique (radiopédiatrie), pneumologique, urologique, etc. La « radiologie et imagerie médicale » se distingue de la spécialité appelée « médecine nucléaire », qui utilise les isotopes radioactifs.
Voir : abdomen sans préparation, imagerie médicale, radiodiagnostic, rayons X.
radiologie interventionnelle
Ensemble des techniques utilisées en radiologie et imagerie médicale à visée thérapeutique.
La radiologie interventionnelle recouvre des aspects très divers, tels que des ponctions, des infiltrations locales, des prélèvements et des biopsies d'organes profonds, des drainages d'abcès, des gestes vasculaires de dilatation ou d'occlusion par embolisation, des gestes quasi chirurgicaux d'ablation ou de réduction de tumeurs par des procédés physiques (comme les radiofréquences, les lasers), des gestes de mise en place de matériel prothétique.
La radiologie interventionnelle utilise les moyens du diagnostic en imagerie – une salle de radiologie, une salle de radiologie vasculaire, l'échographie ou le scanner RX, l'I.R.M. plus exceptionnellement – pour guider et contrôler la procédure. L'acte peut relever de radiologues, parfois hautement spécialisés. Il peut aussi relever d'équipes médicales mutidisciplinaires, associant par exemple radiologue, chirurgien et anesthésiste.
La radiologie interventionnelle, née il y a quelques dizaines d'années des contre-indications de la chirurgie, s'est beaucoup développée et a aujourd'hui des indications bien précises. Moins invasive que la chirurgie, dont elle devient une alternative, la radiologie interventionnelle permet souvent de limiter les risques et d'éviter des coûts d'hospitalisation. Elle est devenue une spécialité à part entière.