Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

Landry (syndrome de)

Inflammation aiguë et destruction de la gaine de myéline entourant les fibres nerveuses, responsables de paralysies particulièrement rapides.

Synonyme : paralysie ascendante.

   Le syndrome de Landry est la forme ascendante du syndrome de Guillain-Barré. C'est une polyradiculonévrite (inflammation de la racine des nerfs, à l'endroit où ceux-ci sortent de la moelle épinière ou de l'encéphale) , qui se caractérise par des paralysies bilatérales, symétriques ; celles-ci commencent par les membres inférieurs, gagnent rapidement le tronc, les membres supérieurs puis le cou et les nerfs crâniens. La maladie évolue en s'aggravant rapidement. Le malade perd en quelques jours toute force musculaire, et cette paralysie s'installe pour plusieurs semaines, puis le patient recouvre progressivement ses forces. Une ponction lombaire et, si besoin, un électromyogramme confirment le diagnostic. Le traitement est identique à celui du syndrome de Guillain-Barré. Le décès peut survenir si la paralysie atteint les muscles respiratoires. Cette atteinte respiratoire est fréquente en cas de paralysie des 4 membres et nécessite une assistance respiratoire en service de réanimation. Un malade peut avoir plusieurs atteintes de ce type dans sa vie.

langage (troubles du)

Modification anormale de la façon de parler, de la voix et de la communication.

   Le langage traduit l'activité psychique au moyen du système verbal (les mots) et de ses composantes (intonation, rythme, débit, cohérence). Selon leur cause, on distingue 4 types de troubles du langage.

— Les troubles neurologiques résultent d'une atteinte organique et peuvent se traduire par l'aphasie (difficulté à parler), la logorrhée (flux intarissable de paroles), l'incohérence du discours, etc.

— Les troubles mécaniques résultent d'une atteinte du larynx (aphonie, dysphonie).

— Les troubles psychobiologiques sont à la fois d'origine psychologique et organique : bégaiement, dysphonie, etc.

— Les troubles psychopathologiques sont dus à une affection mentale (manie, psychose, schizophrénie, etc.). Ils peuvent se traduire de multiples manières : logorrhée, mutisme, coprolalie (tendance à proférer des mots orduriers), glossolalie (production d'un vocabulaire inventé, incompréhensible pour autrui), blocage, etc.

Voir : aphasie, bégaiement, glossolalie, logorrhée.

Langerhans (cellule de)

Cellule cutanée jouant un rôle de défense immunitaire.

   Les cellules de Langerhans sont disséminées au sein des autres cellules de l'épiderme (kératinocytes). Elles sont capables de phagocytose (ingestion et destruction de particules étrangères et de micro-organismes ayant pénétré dans la peau). Leur fonctionnement est intégré au système immunitaire : elles sont activées par les anticorps et activent elles-mêmes les globules blancs du type lymphocyte T auxiliaire, qui jouent un rôle immunitaire majeur. Elles interviennent également dans les réactions allergiques cutanées.

PATHOLOGIE

Les rayons U.V. et certains médicaments dermatologiques (corticostéroïdes en pommade) inhibent l'action des cellules de Langerhans et, par conséquent, les défenses immunitaires cutanées. Cette altération peut engendrer un certain nombre de maladies réunies jusqu'ici sous le terme d'histiocytose X et qui comprennent le granulome éosinophile (lacune osseuse), la maladie de Hand-Schüller-Christian (diabète insipide, exophtalmie, xanthomes cutanés et lésions osseuses) et la maladie de Letterer-Siwe (lésions de la peau, du poumon, de la rate et du foie).

Langerhans (îlots de)

Portion endocrine du pancréas sécrétant l'insuline (hormone régulant le taux de glucose dans le sang).

   Les îlots de Langerhans sont faits de trois types de cellules endocrines regroupées en petits amas, ou îlots, disséminés dans le pancréas. Les cellules bêta sécrètent l'insuline, les cellules alpha sécrètent le glucagon et les cellules delta sécrètent la somatostatine.

PATHOLOGIE

Le diabète sucré insulinodépendant est dû à une insuffisance de sécrétion d'insuline par les cellules bêta des îlots de Langerhans, le plus souvent d'origine auto-immune. Chacun de ces types cellulaires peut constituer une tumeur isolée, ou de localisation multiple, uniquement pancréatique ou disséminée dans le tube digestif (insulinome, glucagonome, stomatostatinome).

langue

Organe musculaire recouvert de muqueuse, situé dans la bouche et dans le pharynx.

STRUCTURE

La langue est formée de deux parties, la base de la langue, dans l'oropharynx (partie moyenne du pharynx, au fond de la bouche), et la partie mobile, dans la bouche. Ces deux parties sont séparées par le V lingual (sillon en forme de V), dont la pointe est en arrière. Le long du V lingual, on observe les saillies des papilles contenant les bourgeons du goût. La langue est rattachée au plancher buccal par le frein, ou filet de la langue. Elle est faite de nombreux muscles, qu'une fine muqueuse enveloppe et qui sont commandés par deux nerfs, les grands hypoglosses, l'un situé à droite et l'autre à gauche.

FONCTIONS

La langue est l'organe de la gustation. Les saveurs sont perçues grâce aux papilles gustatives situées sur sa face dorsale.

   Elle joue aussi un rôle dans la déglutition en poussant les aliments et les liquides vers l'arrière de la bouche pour qu'ils pénètrent dans le pharynx.

   Par ailleurs, suivant la place qu'elle prend dans la cavité buccale, elle joue un rôle essentiel dans la production des sons, en association avec le pharynx, le larynx, les cordes vocales et les fosses nasales.

EXAMENS

L'examen clinique de la langue repose sur l'inspection et la palpation. L'inspection de la base de la langue (au moyen d'un petit miroir muni d'un manche, placé dans le pharynx) permet de vérifier l'état et la couleur de la muqueuse. La palpation, avec le doigt recouvert d'un doigtier, permet de rechercher une tumeur maligne qui apparaîtrait dure et parfois saignante au toucher.

PATHOLOGIE

Les glossites (lésions inflammatoires), qui rendent la langue rouge et douloureuse, peuvent être consécutives à une infection de l'appareil digestif. Les paralysies de la langue, ou glossoplégies, n'affectent le plus souvent qu'un seul côté et entraînent des troubles de la prononciation et une déviation du côté paralysé. Un frein trop court peut provoquer une ankyloglossie (adhérence de la langue).

   Les mycoses de la langue sont beaucoup plus fréquentes. Elles se manifestent par un enduit blanchâtre qui recouvre toute la langue. Elles sont souvent consécutives à un traitement antibiotique. Les tumeurs bénignes (kystes, lipomes, papillomes) de la langue sont rares ; les tumeurs malignes (cancer), plus fréquentes.

Voir : goût, glossectomie, glossite, glossoplégie, glossoptôse.