Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pneumopéricarde

Présence d'air dans le péricarde (sac qui enveloppe le cœur).

   Le pneumopéricarde est une atteinte très rare qui s'observe s'il existe une communication anormale entre la plèvre et le péricarde et si une bulle d'emphysème ou un kyste contenant de l'air se rompt et passe du poumon dans la plèvre. IL provoque une douleur thoracique brutale. Une radiographie thoracique en permet le diagnostic  : le cliché montre une clarté autour du cœur.

TRAITEMENT

Le traitement consiste à drainer l'air présent dans la plèvre à l'aide d'une aiguille ou d'un drain (gros tube souple) intrathoracique relié à un mécanisme d'aspiration, ce qui entraîne par là même la disparition de l'air intrapéricardique.

Voir : pneumothorax.

pneumopéritoine

Épanchement de gaz provoquant le décollement des deux feuillets de la membrane péritonéale, le feuillet pariétal (qui tapisse la paroi de l'abdomen) et le feuillet viscéral (qui tapisse les viscères).

— Le pneumopéritoine pathologique est dû à la perforation d'un viscère creux (estomac, intestin grêle, côlon), entraînant le passage d'air du tube digestif dans la cavité péritonéale. Il se traduit par une sonorité à la percussion de l'abdomen. Outre l'examen clinique, le diagnostic repose sur la radiographie de l'abdomen sans préparation, faite en position debout : l'air, du fait de sa légèreté, monte et constitue une petite poche sous le diaphragme, en forme de croissant clair, visible sur la radiographie. Le traitement, chirurgical, est celui de la cause.

— Le pneumopéritoine provoqué est pratiqué lors de la première étape d'une cœlioscopie. Cette intervention décolle les feuillets du péritoine et permet l'observation ou les actes chirurgicaux.

pneumothorax

Épanchement d'air dans la plèvre (membrane enveloppant le poumon).

   Un pneumothorax est dû à l'introduction d'un certain volume d'air entre les deux feuillets de la plèvre, qui décolle ceux-ci en repoussant le poumon. Ce décollement peut être diffus ou localisé ; il arrive que les deux poumons soient atteints.
— Le pneumothorax idiopathique, de cause inconnue, touche les sujets de 20 à 40 ans de morphologie longiligne. Lors de cette affection, de petites bulles d'air situées dans le poumon, à sa périphérie, se rompent brutalement dans la cavité pleurale.
— Le pneumothorax non idiopathique est dû à la pénétration d'air dans les poumons à la suite d'une ponction, d'une plaie profonde du thorax ou d'une maladie pulmonaire (emphysème, fibrose pulmonaire, histiocytose).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Un pneumothorax se traduit par une brusque douleur en coup de poignard sur le côté du thorax, une gêne respiratoire, voire une véritable suffocation. L'examen clinique du malade et la radiographie du thorax permettent d'établir le diagnostic.

TRAITEMENT

En cas de pneumothorax idiopathique avec gêne respiratoire modérée, le simple repos au lit permet d'attendre que l'air se résorbe spontanément, le poumon reprenant sa place en 1 ou 2 semaines. Dans les autres cas, un drainage est pratiqué avec une aiguille introduite entre deux côtes, reliée à un appareil aspirateur. Dans 30 % des cas, les pneumothorax idiopathiques récidivent, au bout de quelques mois ou de quelques années. Les autres pneumothorax ne récidivent pas, sauf lorsqu'ils sont dus à une maladie pulmonaire.

   En cas de récidive, une symphyse pleurale est pratiquée : on accole définitivement les deux feuillets de la plèvre par abrasion ou par pleurectomie, plus rarement par injection d'un produit irritant (talc) ; cette intervention est réalisée par pleuroscopie (avec un tube muni d'un système optique et d'instruments de petite taille, introduit par une petite incision).

Voir : pleurectomie, symphyse pleurale.

pneumotomie

Ouverture chirurgicale du poumon.

   La pneumotomie est indiquée pour drainer un abcès du poumon – quand il est suffisamment superficiel et qu'il a résisté aux antibiotiques – ou pour réaliser une biopsie.

L'opération se pratique sous anesthésie générale. L'ouverture du poumon est réalisée après thoracotomie (ouverture du thorax), ou par voie endoscopique (thoracoscopie). L'intervention s'achève par la mise en place d'un drain pleural d'aspiration.

poche des eaux

Espace rempli de liquide amniotique, compris entre la membrane ovulaire interne (amnios) et le fœtus.

   La poche des eaux joue un rôle capital dans la protection du fœtus contre les traumatismes pendant la grossesse. Lors de l'accouchement, sous la pression des contractions utérines et du liquide amniotique, elle appuie sur le col de l'utérus et favorise sa dilatation.

RUPTURE SPONTANÉE

En général, la poche des eaux se rompt spontanément lorsque la dilatation du col atteint de 2 à 5 centimètres, mais il arrive aussi que cette rupture se produise plus tôt, en tout début de travail, annonçant ainsi l'imminence de l'accouchement. En cours de travail, la rupture des membranes entraîne une intensification et un rapprochement des contractions utérines. Cette rupture se manifeste soit par un lent écoulement de liquide, soit par un brusque jaillissement. Elle est indolore. Normalement, le liquide est clair. S'il est teinté de vert foncé, il indique la présence de méconium, première selle du fœtus, et signale une souffrance fœtale nécessitant le déclenchement de l'accouchement. Une rupture de la poche des eaux impose à la femme enceinte de se rendre sans délai à la maternité, car la protection du fœtus est diminuée et les risques d'infection sont plus importants.

   Lorsque la rupture de la poche des eaux est prématurée, c'est-à-dire avant 8 mois de grossesse, la femme enceinte est hospitalisée et surveillée en raison des complications possibles (infection, risque d'accouchement prématuré), nécessitant parfois le déclenchement de l'accouchement.

RUPTURE ARTIFICIELLE

Si la poche des eaux ne s'est pas rompue spontanément lorsque la dilatation du col atteint 5 centimètres et que la tête du fœtus est bien engagée, le médecin accoucheur ou la sage-femme perce les membranes avec une pince au cours d'une contraction. L'orifice est ensuite élargi avec le doigt. Si le liquide est normal, le travail suit son cours. S'il est anormal, la surveillance du fœtus (monitorage des bruits du cœur) permet de prendre les décisions médicales utiles : accélération de l'accouchement, césarienne.