Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

encoprésie

Émission involontaire et répétée de matières fécales en dehors des lieux réservés à cet usage, chez un enfant de plus de 4 ans indemne de toute maladie organique.

   L'encoprésie, beaucoup plus rare que l'énurésie (émission involontaire d'urine), ne s'observe que chez 0,2 % des enfants de 6 ans. Qualifiée de primaire si l'enfant n'a jamais atteint la propreté fécale, et de secondaire si elle survient après une période de propreté, elle touche essentiellement les garçons. L'encoprésie secondaire est la plus courante. Elle témoigne en général de la persistance d'un comportement très infantile et de profondes difficultés affectives. Lorsqu'elle débute aux alentours de 6 ans, elle est souvent due à des perturbations provoquées par l'abord de la scolarité.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les situations sont très diverses : accidents épisodiques, exempts de toute constipation et facilement curables, ou encoprésies prolongées et rebelles, liées à des problèmes psychologiques importants.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Dans tous les cas, une consultation médicale s'impose. Elle permettra d'éliminer d'éventuelles maladies digestives pouvant entraîner des anomalies de l'émission des selles (maladie de Hirschsprung, anomalie de l'anus, incontinence liée à des affections neurologiques, etc.). Elle permettra aussi d'aborder les problèmes psychologiques susceptibles d'influer sur le comportement de l'enfant : difficultés dans ses relations avec ses parents, dépression, troubles anxieux.

   Le régime alimentaire doit être considéré et l'abord psychologique peut être utile.

endartériectomie

Ablation de l'endartère, tunique interne de l'artère formée de l'intima et de la partie adjacente de la média, lorsque l'artère est altérée par l'athérosclérose.

INDICATIONS

Une endartériectomie se réalise sur une artère dont le calibre est réduit de manière significative. Elle a pour but de restituer un bon débit à l'artère malade, et une vascularisation correcte aux territoires irrigués par celle-ci, ainsi que d'éviter la survenue d'accidents emboliques périphériques (occlusion d'un vaisseau sanguin par un caillot ou par un fragment de plaque d'athérome véhiculés par la circulation).

   L'endartériectomie concerne essentiellement les artères carotides (en cas de rétrécissement d'une artère carotide interne, elle vise à prévenir les accidents vasculaires cérébraux ischémiques) et les artères des membres inférieurs (en cas d'artérite).

TECHNIQUE

Une endartériectomie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale après un bilan préopératoire complet, comprenant une artériographie destinée à préciser le siège et le type de la lésion artérielle à opérer. L'intervention, longue et délicate, consiste à isoler, par des clamps (pinces), la zone artérielle lésée du reste de la circulation, puis à inciser le vaisseau, dont on enlève, après séparation, l'intima malade ainsi que les éventuels caillots. L'incision est ensuite suturée.

PRONOSTIC

Les résultats de l'intervention à court et à moyen terme sont bons, puisque la paroi interne de l'artère se reforme. Le pronostic à long terme dépend, dans une large mesure, de la diffusion de la maladie athéromateuse dans l'organisme et de l'évolution générale de cette maladie. Pour cela, il faut éliminer les facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle et hypercholestérolémie) chaque fois que cela est possible.

endémie

Maladie infectieuse dont l'agent est présent en permanence au sein d'une population ou dans une région.

Une endémie est généralement latente, seuls quelques cas se déclarant sporadiquement. Elle peut néanmoins se manifester, épisodiquement, de façon plus dense, donnant lieu à une « endémoépidémie ».

   Une « grande endémie » est une endémie constituant un problème de santé publique. L'Afrique est ainsi le siège de plusieurs grandes endémies, qui sont le paludisme, la fièvre jaune, l'onchocercose, la trypanosomiase, l'hépatite B et l'infection à V.I.H.

Voir : épidémie.

endobrachyœsophage

Modification pathologique du revêtement muqueux du bas œsophage, qui est progressivement remplacé par une muqueuse identique à celle de l'intestin.

   L'endobrachyœsophage complique le plus souvent une inflammation de l'œsophage par reflux gastro-œsophagien. La modification de la muqueuse ne se traduisant par aucun symptôme particulier, le diagnostic repose sur la fibroscopie. Les principales complications sont la survenue d'une ulcération, dite ulcère de Barett, et surtout celle d'un cancer du bas œsophage ; la découverte d'un endobrachyœsophage impose donc une surveillance régulière par fibroscopie avec biopsies à différentes hauteurs dans l'œsophage.

   Un traitement chirurgical peut être nécessaire pour traiter le reflux (fundoplicature) ou une forme à potentiel malin (ablation de la tumeur). La suppression du reflux ne fait pas disparaître l'endobrachyœsophage.

endocarde

Tunique interne du cœur, tapissant l'intérieur du myocarde et limitant les cavités cardiaques.

   L'endocarde donne naissance aux valvules cardiaques, composées de plusieurs valves. Il peut être le siège d'une endocardite, inflammation ou infection bactérienne.

endocardite

Inflammation de l'endocarde.

   Une endocardite peut être d'origine infectieuse ou rhumatismale.

Endocardite infectieuse

Cette inflammation de l'endocarde et des valvules cardiaques est due à une infection par des bactéries (streptocoques, staphylocoques, germes à Gram négatif) ou des champignons (Candida albicans), appartenant parfois à la flore habituelle des muqueuses de l'organisme. Le passage des germes dans la circulation sanguine, soit spontané (à partir d'un foyer infectieux), soit provoqué par des manœuvres instrumentales, est suivi d'une fixation de ces germes sur les valvules cardiaques appelée greffe bactérienne. Dans les deux tiers des cas, l'endocardite survient chez des sujets souffrant d'une atteinte des valvules cardiaques (rétrécissement ou insuffisance aortique, insuffisance mitrale), d'une cardiopathie congénitale ou porteurs d'une prothèse valvulaire ; dans nombre de cas, elle est consécutive à un geste à risque infectieux (soins dentaires, intervention chirurgicale). Chez les sujets de plus de 50 ans, le foyer infectieux est souvent digestif, l'endocardite pouvant alors révéler une tumeur, notamment du côlon.

   L'endocardite atteint fréquemment les valvules aortique et mitrale du cœur gauche, plus rarement les valvules tricuspide et pulmonaire du cœur droit. En cas d'atteinte droite, c'est une infection veineuse répétée qui en est la cause ; elle s'observe chez les toxicomanes utilisant des drogues injectables par voie intraveineuse.

   Sa fréquence reste stable en France, occasionnant environ 2 000 cas par an. Elle reste une maladie grave avec un taux de mortalité de 20 à 30 %.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Lorsque la greffe bactérienne survient sur les valvules naturelles, l'endocardite peut prendre deux formes cliniques, selon qu'elle atteint un patient souffrant ou non d'une atteinte préalable des valvules cardiaques.

— La forme aiguë, survenant sur des valvules saines, se manifeste par une fièvre brutale, élevée, accompagnée de frissons, d'un état septicémique et souvent de signes d'insuffisance cardiaque gauche (œdème pulmonaire aigu) par lésions de l'orifice aortique (insuffisance aortique aiguë). L'endocardite tricuspide provoque de multiples abcès du poumon par embolie.

— La forme subaiguë, ou maladie d'Osler, est une infection qui survient chez des patients souffrant d'une atteinte des valvules cardiaques d'origine rhumatismale, congénitale, athéroscléreuse ou dégénérative. Les signes, progressifs, associent une fièvre tenace et modérée autour de 38 °C, une fatigue intense, des sueurs, un amaigrissement, des douleurs articulaires et musculaires diffuses, la modification d'un souffle à l'auscultation cardiaque. La palpation révèle une splénomégalie (augmentation de volume de la rate). Il existe aussi des signes cutanés : faux panaris d'Osler (sur la pulpe des doigts ou des orteils), purpura. Les complications vasculaires, cérébrales et rénales peuvent être révélatrices de la maladie.

   Lorsque l'endocardite se développe sur une prothèse valvulaire, les deux formes, aiguë ou subaiguë, peuvent s'observer.