Larousse Médical 2006Éd. 2006
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radiologie numérique

Technique d'imagerie médicale qui utilise les rayons X pour produire des images à valeur diagnostique, mais qui, au lieu de les enregistrer sur un film radiographique (analogique), utilise des surfaces sensibles (les capteurs plans, par exemple) et une représentation matricielle (faite de pixels).

   Comme l'appareil photographique numérique, sans film, la radiologie numérique a révolutionné la radiologie conventionnelle.

   L'image radiologique numérique reste comparable à l'image radiologique conventionnelle. Elle repose sur les mêmes principes d'absorption des rayons X, avec les mêmes contrastes naturels de l'air, de l'os et des parties molles. Mais l'image numérique comporte aussi tous les avantages du « traitement d'image » par des logiciels informatiques, avec des fonctionnalités de réglage des contrastes (pour davantage de détails des parties molles, ou des os, par exemple), d'agrandissement, de restitution dans l'espace 3D, d'annotations, de reproduction sur films ou sur papier, d'enregistrement sur support informatique (CD-ROM), de transmission à distance par réseau (interne ou externe et par Internet).

   La première technique de radiologie numérique assistée par ordinateur a été l'angiographie numérisée, qui a apporté à la radiologie vasculaire de nouvelles fonctionnalités comme la soustraction des images non vasculaires, la réduction des doses de produit de contraste injecté, parfois une faisabilité par voie d'abord veineuse.

   Aujourd'hui, la plupart des examens radiologiques sont réalisables par une technique numérique. Le « tout numérique » s'applique aussi à la photographie, à l'échographie, au scanner à rayons X, aux examens de médecine nucléaire, ce qui favorise le développement de la « télémédecine ».

radiomanométrie biliaire peropératoire

Examen radiologique, associé à une étude des pressions de la voie biliaire principale (canal cholédoque), pratiqué au cours d'une intervention chirurgicale.

   L'examen radiologique biliaire peropératoire est indiqué pendant l'ablation de la vésicule biliaire, nécessitée par une lithiase biliaire (formation de calculs). Cet examen permet de s'assurer que la voie biliaire principale est libre de tout obstacle (calcul ou obstacle fonctionnel). Dans certaines indications, il est complété par une étude manométrique biliaire. Une sonde munie d'un appareil à mesurer les pressions est alors introduite dans le canal cholédoque, directement accessible, suivie d'une autre sonde permettant l'opacification de ce conduit par un produit radio-opaque pour obtenir des images radiologiques.

radiopelvimétrie

Méthode radiologique qui permet de mesurer les dimensions du bassin chez la femme enceinte.

INDICATIONS

La radiopelvimétrie est indiquée lorsqu'il existe un doute sur la taille du pelvis (bassin), qui doit être suffisamment grand pour permettre le passage de l'enfant à naître, ou lorsqu'on suspecte une anomalie osseuse (anomalie de la colonne vertébrale, luxation de la hanche, antécédent de fracture du bassin). Elle est aussi pratiquée lorsque l'enfant se présente par le siège ou lorsque la femme enceinte a déjà subi une césarienne au cours d'une grossesse précédente pour une raison mécanique. La radiopelvimétrie permet de déterminer si l'accouchement attendu pourra se faire sans risques par les voies naturelles ou si l'on doit prévoir une césarienne.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

Cet examen utilise les rayons X et se pratique soit en radiologie conventionnelle, soit à l'aide d'un scanner à rayons X. En radiologie conventionnelle, il se réalise le plus tard possible, au 8e ou au 9e mois de grossesse, sans préparation. Il dure environ dix minutes. La vessie doit être vide.

   Pour éviter que l'enfant ne soit trop irradié, le radiologue limite le nombre des clichés à trois, un en position semi-assise, un autre en position debout et parfaitement de profil, un dernier en position couchée et localisé sur les épines sciatiques, en veillant à focaliser au maximum sur les dernières le faisceau de rayons X.

   La taille du bassin de la femme enceinte est comparée à celle du fœtus, déterminée au préalable lors d'une échographie.

   Cet examen est absolument sans douleur. Seuls les changements de position nécessaires peuvent être pénibles pour la patiente dont la grossesse est très avancée.

radiopharmaceutique

Substance médicamenteuse contenant un radioélément, administrée dans un but diagnostique (imagerie par scintigraphie) ou thérapeutique (radiothérapie interne vectorisée).

   Tous les produits radioactifs utilisés en médecine constituent des radiopharmaceutiques, et font l'objet de la même réglementation que tout autre médicament.

radioprotection

Protection des personnes, des biens et de l'environnement contre les rayonnements ionisants.

DIFFÉRENTS TYPES DE RADIOPROTECTION

— Des normes sont établies à l'échelon national et international pour protéger les personnes contre les radiations. Ces normes ont trait notamment aux sources de radiations ionisantes, aux installations (locaux, appareillages, périmètres interdits), au transport de substances radioactives, à la limitation de l'irradiation de la population dans son ensemble et à la surveillance des personnes professionnellement exposées. Des lésions peuvent survenir quand la dose totale de radiations pour une exposition dépasse le seuil de 1 sievert.

— Éviter l'exposition constitue la meilleure protection. Outre l'irradiation naturelle, d'origine tellurique, solaire et cosmique, et les risques d'irradiation liés aux installations et aux expérimentations nucléaires civiles et militaires, il existe une irradiation liée à l'utilisation médicale des radiations ionisantes. Dans ce domaine, les mesures de radioprotection consistent à contrôler que les installations et les locaux sont conformes aux normes en vigueur.

— Justification et optimisation sont des principes désormais associés à toute irradiation médicale. Ils visent à réduire le nombre des examens radiologiques inutiles ou peu utiles. C'est ainsi qu'ont été abandonnées les radiographies thoraciques systématiques de la médecine scolaire et de la médecine du travail. D'autres mesures, d'ordre incitatif, sont destinées à orienter les prescriptions vers des examens qui limitent l'irradiation ou qui permettent de l'éviter (scanner à rayons X plutôt que tomographie, par exemple, ou cadrage de la partie du corps exposée).

   La protection des personnels est également indispensable non seulement dans les services de médecine nucléaire et de radiothérapie, mais également dans les installations radiologiques des diverses spécialités médicales et des blocs opératoires. Des mesures strictes régissent les conditions dans lesquelles ces personnels exercent leurs fonctions : tableaux de commande protégés par des vitres plombées, surveillance à distance de l'image obtenue par écran de télévision, port systématique d'un dosimètre – et parfois d'un tablier de plomb et de gants –, visites pluriannuelles systématiques dans le cadre de la médecine du travail.

— Le dosimètre est un appareil constitué par un film radiographique sensible qui permet de contrôler la quantité de rayonnement reçu. Son port dans les zones à risque est obligatoire. Dans beaucoup de circonstances, ces dosimètres « passifs » sont complétés par des dosimètres opérationnels qui indiquent en continu l'importance de l'irradiation reçue.

PRÉVENTION

En cas d'accident nucléaire ou d'exposition à des gaz contenant des isotopes radioactifs, la meilleure prévention contre le risque de captage d'iode radioactif est d'administrer le plus tôt possible de l'iode neutre, qui sature la thyroïde et empêche l'iode radioactif de se fixer à sa place.

SURVEILLANCE

Les personnes exposées accidentellement ou professionnellement à une irradiation excessive doivent être éloignées sans délai du lieu d'exposition aux irradiations, au besoin pendant plusieurs années. S'il y a contamination, des mesures de décontamination ont lieu dans un bloc médical prévu à cet effet. Puis un contrôle médical clinique et biologique est pratiqué sur-le-champ et ensuite répété à court et à long terme.