Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pityrosporose

pityriasis

P.L.

ponction lombaire

placebo

Préparation dépourvue de tout principe actif, utilisée à la place d'un médicament pour son effet psychologique, dit « effet placebo ».

   Les placebos revêtent l'apparence d'une préparation médicamenteuse ordinaire : comprimé, pilule, cachet, gélule, potion, etc., et sont en général administrés par voie orale. Ils ne contiennent que des substances dépourvues de toute activité thérapeutique, du sucre, par exemple.

   En pratique courante, on ne prescrit pas de placebos, pour des raisons éthiques : ce serait tromper le malade, qui prendrait ainsi un « faux » médicament. Mais, souvent, les vrais médicaments qui contiennent un principe actif doivent au moins un peu de leur efficacité à un effet placebo, dans la mesure où le malade croit en elle.

   En revanche, la recherche médicale est souvent amenée à employer les placebos pour tester les nouveaux médicaments. La méthode consiste à administrer le médicament à l'étude à un groupe de malades et un placebo de même apparence à un autre groupe. On sait, en comparant l'évolution des troubles dans les deux groupes, si la substance étudiée a ou non une efficacité. Les malades, toujours instruits de la méthode d'expérimentation et de la nature de l'expérience, ignorent seulement à quel groupe ils appartiennent. L'expérimentation n'est menée qu'avec leur accord.

Voir : essai thérapeutique.

placenta

Organe d'échanges entre le fœtus et la mère, expulsé après l'accouchement au cours de la délivrance.

   Le placenta est formé par l'accolement de membranes d'origine maternelle (caduque) et fœtale (trophoblaste), irriguées par des vaisseaux. Il est complètement formé au 5e mois de grossesse, à partir duquel il ne fera que croître sans modifier sa structure. Lorsque le terme de la grossesse est dépassé, le placenta remplit ses fonctions de façon imparfaite et le fœtus est moins bien nourri et moins bien oxygéné.

STRUCTURE

À terme, le placenta normal a la forme d'un disque de 15 à 20 centimètres de diamètre, de 2 à 3 centimètres d'épaisseur. Il pèse de 400 à 600 grammes, soit 1/6 du poids du fœtus. Il se prolonge sur les côtés par les membranes ovulaires (chorion, amnios). La face maternelle, collée à l'utérus, comprend la plaque basale, qui correspond à la muqueuse utérine transformée (caduque), puis la plaque choriale, solidement ancrée dans la muqueuse utérine par des villosités-crampons. D'autres villosités sont situées entre ces deux plaques. Chacune, tapissée par une paroi, contient une artériole et une veinule. La face fœtale, sur laquelle s'insère le cordon ombilical, qui relie le placenta au fœtus, est lisse, luisante, tapissée par l'amnios transparent, sous lequel courent les vaisseaux placentaires.

FONCTION

Le rôle du placenta est triple : il régule les échanges fœtomaternels, sécrète des hormones et protège le fœtus.

— Les échanges fœtomaternels se font à travers les parois des vaisseaux et des villosités ; ainsi, il n'y a pas de communication directe entre la circulation sanguine de la mère et celle du fœtus : les sangs ne se mélangent pas. Le rôle du placenta est à la fois respiratoire et nutritionnel : il permet, d'une part, les échanges d'oxygène nécessaires à la croissance du fœtus et l'expulsion du gaz carbonique et, d'autre part, l'apport des éléments nutritifs de la mère au fœtus et l'expulsion des déchets dans la circulation maternelle.

— La sécrétion hormonale du placenta se produit dès le début de la grossesse : le trophoblaste sécrète l'hormone chorionique gonadotrophique (h.C.G.), nécessaire à la bonne évolution de la grossesse et dont le dosage en permet le diagnostic précoce. De nombreuses autres hormones jouent un rôle dans la nutrition du fœtus et prépare la lactation. Le placenta sécrète également des hormones stéroïdes (œstrogènes et progestérone) et, dès le 3e mois de la grossesse, il prend le relais de l'ovaire.

— Le rôle protecteur du placenta est inégal. S'il laisse passer les virus jusque vers le 5e mois de grossesse, date à laquelle le fœtus commence à fabriquer ses propres anticorps, il s'oppose en revanche longtemps au passage de nombreuses bactéries. Il laisse passer certains anticorps maternels qui protègent le fœtus contre un grand nombre de maladies, cette protection persistant chez l'enfant pendant environ 6 mois après la naissance. Certains médicaments passent également la barrière placentaire, avec des effets parfois nocifs sur le fœtus.

PATHOLOGIE

Le placenta est en général inséré dans le fond utérin, c'est-à-dire haut dans l'utérus, mais il peut être placé plus bas et provoquer alors des saignements. Lorsqu'il est inséré très bas, entre le fœtus et le col (placenta prævia), il interdit l'accouchement par les voies naturelles et impose une césarienne.

   Une autre pathologie, grave, est le décollement du placenta pendant la grossesse (hématome rétroplacentaire). C'est une urgence obstétricale ; lorsque la date de l'accouchement est proche, une césarienne permet de sauver la vie du fœtus.

Voir : caduque, grossesse, hématome rétroplacentaire.

placenta prævia

Anomalie d'insertion du placenta, situé trop bas dans l'utérus.

   On distingue le placenta prævia central (ou recouvrant), qui obstrue complètement l'orifice interne du col de l'utérus et empêche l'accouchement par les voies naturelles, et le placenta prævia marginal, où le placenta affleure l'orifice interne du col et permet, avec une surveillance accrue, l'accouchement par les voies naturelles.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Un placenta prævia peut entraîner des saignements d'abondance variable au cours du 3e trimestre de la grossesse. Mais, aujourd'hui, le diagnostic est établi à partir du 4e mois de grossesse, lors d'une échographie prénatale qui met en évidence un placenta placé trop bas.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Dans la majorité des cas, l'insertion du placenta se modifie spontanément au cours du troisième trimestre de la grossesse : le placenta remonte progressivement vers le fond de l'utérus. Cette migration est contrôlée par échographie. Toutefois, lorsque le placenta reste inséré dans la partie basse de l'utérus, des mesures préventives, telles que le repos et la réduction des activités quotidiennes, permettent d'éviter les contractions utérines prématurées et les hémorragies. L'accouchement est déclenché le plus souvent 2 à 3 semaines avant le terme.