enthèse
Zone d'un os où s'insère un tendon ou un ligament.
enthésopathie
enthésiopathie
Toute affection d'une enthèse.
Les principales enthésopathies sont d'origine inflammatoire. Survenant le plus souvent au cours d'une spondylarthropathie (atteinte inflammatoire des articulations vertébrales), les plus fréquentes touchent le talon, provoquant des talalgies (douleurs du talon). Leur traitement repose sur l'administration d'anti-inflammatoires, avec ou sans infiltrations locales pour le talon.
entorse
Lésion des ligaments d'une articulation sans déplacement des surfaces articulaires.
Les entorses sont dues à un mouvement brutal de l'articulation lui faisant dépasser ses amplitudes normales. On distingue les entorses bénignes, où les ligaments sont simplement distendus, des entorses graves, où ils sont rompus.
— Les entorses bénignes, communément appelées foulures, correspondent à une distension violente des ligaments articulaires, mais sans rupture vraie ni arrachement de ceux-ci. À l'examen clinique, l'articulation est parfois très douloureuse et gonflée, mais elle permet des mouvements normaux. La radiographie est normale. Le traitement consiste à poser un bandage de contention (strapping) ou une attelle pour une durée de 2 à 3 semaines, parfois un plâtre si l'articulation est très douloureuse (cheville, par exemple).
— Les entorses graves sont caractérisées par une déchirure ou un arrachement ligamentaire entraînant des mouvements anormalement amples au niveau de l'articulation. À l'examen clinique, celle-ci est douloureuse et gonflée, mais parfois pas plus que lors d'une entorse bénigne. La radiographie s'impose donc pour détecter ces entorses qui peuvent entraîner des séquelles : douleurs persistantes, enraidissement, instabilité et fragilité chroniques de la région concernée. Une immobilisation pendant plusieurs semaines peut suffire, mais une intervention chirurgicale est souvent nécessaire : elle consiste soit à réparer le ligament arraché, soit à réaliser une transplantation ligamentaire. Dans tous les cas, une rééducation appropriée est nécessaire jusqu'à la récupération complète.
La pratique de certains sports (tennis, football, basket) expose particulièrement les articulations, surtout le genou et la cheville, aux entorses. De même, la fatigue et le surentraînement sont des facteurs favorisants. La prévention passe par le respect des règles d'échauffement avant toute activité sportive et par le port de bandages souples sur les articulations menacées.
entropion
Bascule du bord de la paupière vers l'intérieur du globe oculaire, atteignant le plus souvent la paupière inférieure.
Un entropion est parfois congénital et, dans ce cas, il est dû à une hypertrophie de la peau et du muscle orbiculaire sous-jacent (entropion des « grosses joues »). Il est plus souvent acquis et dû essentiellement à l'âge (entropion sénile) et à la contracture spasmodique du muscle orbiculaire d'une paupière dont le plan fibreux est relâché. Parfois intermittent, il n'apparaît qu'après plusieurs clignements. L'entropion cicatriciel, plus rare, résulte d'une plaie touchant la face interne de la paupière.
SYMPTÔMES ET SIGNES
L'entropion a pour conséquence un frottement des cils sur la cornée qui provoque des lésions superficielles responsables de douleurs, d'une sensibilité de l'œil à la lumière, d'un larmoiement, d'un spasme de la paupière et d'une rougeur oculaire. Ces troubles aggravent à leur tour l'entropion.
TRAITEMENT
Le traitement de l'entropion est uniquement chirurgical et consiste à retendre la paupière. L'intervention se pratique, chez l'adulte, sous anesthésie locale.
énucléation
Ablation du globe oculaire par section du nerf optique.
Une énucléation peut avoir lieu chez les sujets atteints d'une cécité incurable et douloureuse ou chez les personnes ayant une tumeur oculaire maligne. L'accord écrit du patient ou des tuteurs légaux doit être obtenu. L'intervention a lieu le plus souvent sous anesthésie générale.
Cette opération s'accompagne de la pose d'une prothèse intraorbitaire en matériau synthétique (métahacrylate de méthyl, par exemple) sur laquelle on suture les muscles oculomoteurs pour en permettre la mobilité. Les différents plans sont suturés séparément et de façon particulièrement soigneuse. Quelques semaines après l'intervention, une prothèse oculaire peut être posée pour recréer l'apparence de l'œil.
énurésie
Émission d'urine involontaire et inconsciente, généralement nocturne, chez un enfant ayant dépassé l'âge de la propreté et ne souffrant pas de lésion organique des voies urinaires.
L'énurésie se distingue de l'incontinence, où l'enfant n'est propre ni le jour ni la nuit. L'énurésie est dite primaire lorsque l'enfant n'est pas en mesure de contrôler sa vessie à l'âge normal de la propreté, c'est-à-dire entre 2 et 4 ans ; elle est dite secondaire lorsqu'elle survient après une période où la propreté était acquise.
Le trouble fonctionnel du contrôle de l'émission d'urines est fréquent : de 5 à 10 % des enfants âgés de 7 ans et de 0,5 à 1 % des enfants de 8 ans en seraient atteints.
DIFFÉRENTS TYPES D'ÉNURÉSIE
— L'énurésie nocturne isolée, ou énurésie vraie, s'observe surtout chez les garçons et présente souvent un caractère familial (parents, frères et sœurs). Elle ne survient que la nuit.
— L'énurésie par immaturité vésicale, due à la persistance d'une vessie de type infantile, très contractile, est plus répandue chez les filles. Elle se caractérise surtout par de fréquents et impérieux besoins d'uriner (plus de 6 mictions par jour) ou par des fuites d'urine lors du rire, de la toux, du jeu. Les examens complémentaires (échographie, cystographie, cystomanométrie) sont le plus souvent inutiles.
CAUSES
Le mécanisme de l'énurésie est encore mal connu. Certains lui attribuent une cause psychologique (difficultés relationnelles et affectives, climat de tension familiale, rigueur excessive de la mère concernant l'acquisition de la propreté), d'autres font intervenir un mécanisme hormonal (absence de réduction de la sécrétion d'hormone antidiurétique au cours de la nuit, conduisant à un remplissage excessif de la vessie à l'origine de la perte des urines). Ces explications demeurent des hypothèses.
TRAITEMENT
Il nécessite la participation active de l'enfant. Pour qu'il puisse mieux contrôler ses mictions (émissions d'urine), celui-ci devra recevoir autant d'informations anatomiques et physiologiques que possible ; on l'intéressera à ses progrès, éventuellement par la tenue d'un cahier. Il faut aussi supprimer toute garniture ou couche, ce qui maintient l'enfant dans une situation régressive, et la mère dans son rôle de nourrice prolongée. La restriction des apports d'eau, le soir, n'a pas d'effet thérapeutique réel. Dans tous les cas, il est indispensable de déculpabiliser l'enfant, de ne pas le gronder ni le punir et de ne pas se moquer de lui.
Le traitement proprement dit varie en fonction du type de l'énurésie. L'enfant peut parfois, dans les énurésies nocturnes, bénéficier d'un traitement par hormone anti-diurétique qui peut aider à « passer un cap ». En cas d'échec, le recours à un appareil appelé « pipi-stop » peut être proposé. Cet appareil, placé sous le drap, sonne au contact des premières gouttes d'urine. Il permet l'établissement d'un réveil conditionné, mais il faut toutefois que l'enfant prenne en main la direction des opérations. Dans certains cas, une psychothérapie peut être d'une grande aide.
— L'énurésie par immaturité vésicale se traite essentiellement par une éducation mictionnelle. Il est également possible de recourir à un traitement médicamenteux (imipramine) visant à réduire l'excessive contractilité du muscle de la vessie.