Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

sérogroupe

sérotype

sérologie

Étude des sérums, de leurs propriétés (notamment de leurs particularités immunitaires) et des différentes modifications qu'ils subissent sous l'influence des maladies.

   Les techniques sérologiques servent à diagnostiquer une maladie infectieuse (sérodiagnostic) ou à révéler la présence de types particuliers d'anticorps comme ceux des groupes sanguins ou les autoanticorps (anticorps produits par un organisme contre ses propres molécules ou ses propres cellules). Elle fait appel à des techniques très diverses (immunofluorescence, immunoenzymologie, dosage radio-immunologique, etc.). L'automatisation des diverses manipulations a largement facilité son emploi. Selon les techniques mises en jeu et les buts poursuivis, on parle de sérologie bactérienne, virale, parasitaire, des maladies auto-immunes, etc.

séronégatif

Se dit d'un sujet dont le sérum sanguin ne contient aucun des anticorps recherchés.

   Ainsi, un malade atteint de polyarthrite rhumatoïde est dit séronégatif si son sérum sanguin ne contient pas de facteur rhumatoïde. Toutefois, ce terme est couramment utilisé à propos des personnes qui n'ont pas d'anticorps contre le V.I.H. (virus du sida) et à propos des personnes qui donnent un organe.

Dans le cas du virus du sida, le test sérologique est négatif si le sujet n'est pas infecté ou si le test est effectué trop tôt après la contamination. En cas de transplantation d'organe, le donneur doit être séronégatif pour tous les agents infectieux recherchés, afin d'éviter les risques de contamination du receveur par le greffon.

séropositif

Se dit d'un sujet dont le sérum contient des anticorps spécifiques d'une infection.

   Par exemple, un malade atteint de polyarthrite rhumatoïde est dit séropositif si son sérum contient des facteurs rhumatoïdes.

   Depuis le début de l'épidémie du sida, ce terme s'applique dans le langage courant aux personnes porteuses du V.I.H. (virus de l'immunodéficience humaine).

   Lorsqu'un sujet séronégatif lors des tests précédents se révèle séropositif lors d'un test ultérieur, on parle de séroconversion. Un test sérologique positif signifie que les anticorps recherchés ont été mis en évidence par le test. Dans le cas du sida, la séropositivité témoigne de la présence d'anticorps dirigés contre le V.I.H. Une personne séropositive peut être dans une phase asymptomatique de la maladie (elle est encore en bonne santé), ou dans une phase symptomatique (elle est malade).

séroprophylaxie

Utilisation préventive d'un sérum contenant des anticorps spécifiques, après une contamination certaine ou présumée par un micro-organisme.

   Les propriétés protectrices immédiates mais temporaires de ce sérum ont pour effet d'empêcher la survenue de la maladie. La séroprophylaxie est notamment utilisée dans la prévention du tétanos chez une personne non ou incorrectement vaccinée, en cas de plaie suspecte.

Voir : sérothérapie.

sérosité

Liquide présent dans une cavité séreuse (plèvre, péricarde, péritoine), susceptible de coaguler.

   La composition d'une sérosité est proche de celle du sérum et son aptitude à coaguler rappelle celle de la lymphe.

sérothérapie

Utilisation thérapeutique de sérums d'origine animale ou humaine riches en anticorps spécifiques et capables de neutraliser une toxine bactérienne, un venin ou un virus.

   La sérothérapie est née à la fin du XIXe siècle avec le traitement de la diphtérie par des injections de sérum de cheval immunisé. Le cheval est longtemps resté la principale source des sérums utilisés pour les traitements des maladies provoquées par une toxine bactérienne : thérapeutiques antidiphtérique, antitétanique, antibotulique. Le sérum d'origine animale a été abandonné. Il est remplacé par les immunoglobulines humaines purifiées. Celles-ci peuvent être polyvalentes ou spécifiques. Elles obéissent aux mêmes règles de préparation et de contrôle que les produits sanguins.

INDICATIONS

La sérothérapie constitue un apport passif d'anticorps conférant une protection contre l'agent pathogène pendant un mois environ. Son avantage est d'être immédiatement efficace ; aussi permet-elle d'attendre, lorsque l'incubation est prolongée, que le malade fabrique lui-même des anticorps obtenus par une vaccination pratiquée simultanément (sérovaccination).

   Les seules indications qui persistent actuellement sont la prévention du tétanos chez un sujet non vacciné, après une plaie à risque, et la prévention de l'hépatite B, après une exposition à risque chez un sujet non vacciné. Dans ces cas, on adjoint une première dose de vaccin à l'injection d'immunoglobulines spécifiques.

   Les immunoglobulines spécifiques peuvent également être employées dans le traitement des envenimations ; en Europe, il s'agit essentiellement de sérums préparés contre le venin des vipères.

Voir : immunoglobuline.

sérotonine

Substance dérivée d'un acide aminé, le tryptophane, synthétisée par les cellules de l'intestin et ayant par ailleurs un rôle de neurotransmetteur du système nerveux central.

   La sérotonine est transportée par les plaquettes sanguines et stockée dans la plupart des tissus où elle transmet les informations du système nerveux central (mouvements musculaires, par exemple). Localement présente dans l'hypophyse, elle stimule la sécrétion d'hormones telles que la somathormone, la prolactine et la thyréostimuline.

   Certaines études mettent en relation les fluctuations du taux plasmatique de la sérotonine et l'apparition des migraines. C'est pourquoi des médicaments antimigraineux, comme le méthysergide ou le sumatriptan, sont des antisérotoninergiques. La sérotonine est également une des substances libérées par les tumeurs carcinoïdes du tube digestif. Elle est responsable de bouffées de chaleur. Son dosage permet d'établir le diagnostic de syndrome carcinoïde.

sérotoninergique (antidépresseur)

Antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine.

   On distingue les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (citalopram, fluoxetine, paroxetine, sertraline) des inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (minalcipran, venlaxafine, duloxetine).

INDICATIONS

Ces antidépresseurs sont indiqués en premier lieu dans la dépression mais aussi dans les attaques de panique et les troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C.) et, pour certains, les phobies sociales.

CONTRE-INDICATIONS ET EFFETS INDÉSIRABLES

Leurs contre-indications sont peu nombreuses : ils ne doivent pas être associés aux I.M.A.O. (un autre antidépresseur, de moins en moins utilisé), ni prescrits au cours de la grossesse.

   Contrairement à la plupart des antidépresseurs tricycliques, les antidépresseurs sérotoninergiques n'ont pratiquement pas d'affinité pour d'autres récepteurs synaptiques (alpha 1-adrénergiques, histaminiques H1, cholinergiques, dopaminergiques, benzodiazépiniques et opioïdes). Cette sélectivité pourrait expliquer la faible incidence de certains effets indésirables, notamment anticholinergiques (rétention d'urine, crise aiguë de glaucome, etc.), sédatifs ou de type hypotension orthostatique (chute de la tension artérielle au passage à la position debout).

   Leur avantage est l'absence d'effet secondaire grave et leur relative facilité de prescription et de surveillance. Cependant, un risque de passage à l'acte suicidaire chez l'adolescent entraîne une recommandation de prescription exceptionnelle et sous surveillance dans cette population.