Larousse Médical 2006Éd. 2006
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pharmacie

Branche des sciences médicales qui a trait à la conception, à la préparation et à la distribution des médicaments.

   La pharmacie est exercée exclusivement sous la responsabilité de pharmaciens diplômés, dans les pharmacies de ville, les hôpitaux, l'industrie pharmaceutique et dans le circuit de distribution des médicaments (grossistes, notamment). Les pharmaciens biologistes réalisent des analyses médicales à visée diagnostique et pronostique.

Voir : pharmacologie.

pharmacocinétique

Ensemble des phénomènes et des réactions qui se produisent après introduction d'un médicament dans l'organisme.

   La pharmacocinétique d'une substance active comporte 4 stades : la résorption, la distribution, les transformations chimiques (métabolisme) et l'élimination.
— La résorption est le passage du médicament de son site d'administration vers la circulation sanguine générale. Le principe actif pénètre ainsi dans les liquides de l'organisme, plus ou moins rapidement et en plus ou moins grande quantité en fonction de sa nature chimique et de la forme sous laquelle il est administré (comprimé, solution buvable, suppositoire, ampoule injectable, etc.).
— La distribution est le stade où, après passage dans la circulation sanguine, le médicament se répartit dans l'organisme. La biodisponibilité d'un médicament correspond à la fraction qui atteint la circulation. Il pénètre les différents tissus, le plus souvent de manière inégale en fonction de sa liaison aux protéines plasmatiques qui assurent son transport (la fraction libre gagnant les tissus), de la perméabilité des membranes des cellules, du débit du sang irriguant chaque tissu, du volume de celui-ci, etc. Au fur et à mesure de ce processus, le médicament commence à être éliminé par l'organisme.
— Les transformations chimiques (métabolisme) ne s'opèrent pas forcément pour tous les médicaments, mais elles sont très fréquentes. Ces dégradations progressives sont réalisées principalement par les enzymes contenues dans les cellules du foie.
— L'élimination du médicament, assurée par les organes dont c'est la fonction (reins, foie, intestin, poumons), se fait par les urines, la bile, les excréments et, pour certains médicaments, par l'air expiré par les poumons.

   De nombreux facteurs influencent les paramètres pharmacocinétiques : âge du patient, poids, facteurs héréditaires, pathologies (notamment insuffisance rénale ou hépatique), interactions avec d'autres médicaments, etc. Ces paramètres ainsi que le rythme (nombre de prises par jour) et la forme, simple ou à libération prolongée (« retard »), de l'administration doivent être pris en compte pour ajuster la posologie d'un médicament.

pharmacodépendance

Tendance à consommer des médicaments qui devient de moins en moins contrôlable dans le temps.

Synonyme : toxicodépendance.

   La pharmacodépendance est l'une des formes de la toxicomanie, et les deux mots sont fréquemment employés l'un pour l'autre. Néanmoins, l'usage tend à désigner par pharmacodépendance plutôt la toxicomanie ayant trait aux substances médicamenteuses (amphétamines, barbituriques, benzodiazépines, etc.) que celle liée aux autres substances actives sur le psychisme telles que l'alcool et les drogues (héroïne, cocaïne, haschisch, LSD, etc.).

   La pharmacodépendance comporte un ou plusieurs des phénomènes suivants.

— La dépendance psychique est une tendance à consommer la substance en cause soit parce qu'elle produit un effet agréable, soit parce qu'elle soulage un trouble tel que l'anxiété.

— La dépendance physique est marquée par un nouvel équilibre de l'organisme, qui exige un apport régulier de la substance toxique. En cas de sevrage, l'état de manque se traduit par un malaise plus ou moins prononcé, accompagné de symptômes souvent douloureux ou angoissants dont l'ensemble constitue le syndrome de sevrage.

— L'accoutumance, ou tolérance, est caractérisée par le fait que les doses habituelles perdent peu à peu de leur efficacité et que le sujet doit les augmenter pour obtenir l'effet recherché.

   La pharmacodépendance peut être à l'origine de marginalisation, de délinquance et d'incapacité à assurer un rôle social. C'est pourquoi les prescriptions doivent être de courte durée et réévaluées régulièrement.

pharmacodynamie

Action des médicaments et des substances chimiques sur l'organisme.

pharmacologie

Branche des sciences médicales qui étudie les propriétés chimiques des médicaments et leur classification.

   La pharmacologie englobe la pharmacie galénique (fabrication et conservation des médicaments, formes, dosages, modes d'administration), la pharmacodynamie (effets des substances actives sur les êtres vivants), la pharmacocinétique (absorption, distribution, transformation et élimination des médicaments par l'organisme), et les règles de prescription (indications, contre-indications, posologies, etc.). Elle relève à la fois de la compétence du pharmacien en ce qui concerne la préparation et la délivrance des médicaments, et de celle du médecin pour tout ce qui touche à leur prescription.

Voir : pharmacie.

pharmacopée

Recueil officiel des normes et des renseignements indispensables au pharmacien pour l'exercice de sa profession.

   Autrefois appelée Codex, la pharmacopée est un manuel qui renferme la nomenclature, la description des principes actifs et les effets des médicaments simples et composés, des préparations officinales, des matériels et des pansements médicaux et chirurgicaux. S'y ajoutent la description des méthodes d'analyse et de contrôle des médicaments ainsi que les tableaux des doses usuelles et des doses maximales pour l'adulte et pour l'enfant.

   Outre les différentes pharmacopées propres à chaque pays, il existe une pharmacopée européenne, résultant d'une convention conclue entre les pays membres du Conseil de l'Europe, ainsi qu'une pharmacopée internationale, élaborée par l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.).

pharmacovigilance

Branche des sciences médicales qui a trait à la surveillance des effets indésirables des médicaments, ainsi qu'aux connaissances, aux méthodes et aux moyens nécessaires à la mise en œuvre de cette surveillance.

   La plupart des effets indésirables sont normalement découverts quand on teste les médicaments, avant leur commercialisation. La pharmacovigilance a été créée pour déceler les effets indésirables les plus rares d'un médicament, qui ne se manifestent en général que lorsque celui-ci est utilisé par une population suffisamment nombreuse.

   La collecte des données est assurée par les médecins prescripteurs et par les pharmaciens, à qui il est demandé de signaler les anomalies qu'ils constatent et celles qu'indiquent les malades. Ils doivent faire état de leurs soupçons, même les plus minimes, auprès des spécialistes chargés de rassembler les informations, de les trier et de les soumettre à un traitement statistique. En cas de nécessité, ces spécialistes déclenchent des enquêtes plus ou moins vastes et, le cas échéant, alertent les autorités sur la nécessité d'interdire un médicament qui se révèle nocif.

   Tous les pays industrialisés possèdent des organisations de pharmacovigilance. Celles-ci sont autonomes, mais leur coordination est assurée à l'échelle internationale par l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.).